Mick MARS, Kerry KING, les guitaristes ont le vent en poupe en solo, même si leur situation n’est pas vraiment comparable. Alors que l’ancien MÖTLEY TROP CUÏT s’est gentiment fait évincer par ses camarades, Kerry « more nails » KING a quant à lui exploité une situation plus enviable, puisque SLAYER nous a quittés depuis cinq ans déjà. Il fallait donc que le tempétueux et clouté teigneux s’occupe, et quel meilleur passe-temps que de continuer à faire ce qu’il a toujours su faire de mieux, à savoir composer, enregistrer et jouer ? Mais jouer quoi ? Visiblement, le Roi en avait sous la semelle puisque ce premier album sous son propre nom contient treize compositions, dont une intro. La genèse remonte à la période Repentless, dernier effort studio de SLAYER, qui a servi de terrain d’essai aux fantasmes en solitaire de notre cher ami au crane reluisant.
Les rumeurs d’album en solo allaient bon train depuis quelques temps, jusqu’à ce que notre quincailler chauve ne lâche un ou deux morceaux sur la toile. Les réactions furent assez mitigées, certains l’accusant de faire du fan-service, les autres de coller un peu trop près au cadavre encore frais de SLAYER, alors qu’une poignée trouvaient justement qu’il prenait trop ses distances. Personne n’était d’accord, et le manque de consensus a toujours été l’essence dans le moteur du guitariste qui n’aime rien tant que la controverse.
Et s’il était impossible de juger de la viabilité du projet avec seulement deux morceaux dans le cornet, il est désormais possible d’en envisager la qualité avec plus de recul et d’éléments à charge. Mais un peu d’histoire d’abord.
KING s’est bien entouré pour ce coup même pas fourré. Il a réuni à ses côtés la fine fleur de l’agression à l’américaine, via un line-up constitué de Paul Bostaph (batterie, SLAYER), Kyle Sanders (basse, HELLYEAH), Phil Demmel (guitare, ex-MACHINE HEAD) et Mark Osegueda (chant, DEATH ANGEL). Pas mal pour un premier jet, avec des comparses dont un seul featuring suffirait à combler bien d’autres artistes. On pouvait compter sur Kerry pour savoir s’entourer, mais autant dire que le casting nous a laissés bouche-bée. Si la présence de Bostaph à la batterie n’a rien de surprenant (y retrouver Dave Lombardo aurait été beaucoup plus choquant), celle de Mark Osegueda est déjà plus étonnante. Mais le frontman de DEATH ANGEL s’est acquitté de sa tâche avec une énergie incroyable, passant de la fluidité de son groupe d’origine à la rudesse de ce projet recyclant le Thrash le plus sévère.
KING nous a prévenus, ce premier album en appellera d’autres. Le musicien le plus modeste de la création a en effet affirmé qu’il disposait d’un nombre conséquent de morceaux qui se retrouveront sur les chapitres à venir. Et au jugé de l’énorme déflagration qu’est From Hell I Rise, on se dit qu’une séquelle est plus qu’envisageable. A moins que…
Pour le moment, c’est ce premier jet qui est important. Avec deux titres déjà connus, il nous restait à découvrir le reste d’un tracklisting très malin, qui mélange les influences individuelles de KING à celles de SLAYER, son groupe pendant quatre décennies. Si en effet le guitariste ne se foule pas et marche dans les pas de son passé, quelques petites choses méritent d’être pointées, comme cet excellent et atmosphérique « Tension », l’un des pics d’intensité du disque, avec ses percussions grondantes et son soudain dérapage Heavy Punk. En travaillant avec le producteur Josh Wilbur (KORN, LAMB OF GOD, AVENGED SEVENFOLD, BAD RELIGION), la majeure partie de l'album a été enregistrée aux Henson Studios de Los Angeles en deux semaines environ. Les deux hommes ne tarissent pas d’éloges l’un envers l’autre, et cette collaboration aboutit à un monstre sonore qui finalement, n’est rien de moins que l’album que SLAYER n’a pu enregistrer avant ses adieux.
Les analogies sont flagrantes, et comme Kerry le précise, il n’y a rien d’étonnant à cela puisqu’il composait la majeure partie des titres sur la fin de carrière (précisons aussi qu’il a joué de la basse sur tous les albums d’INFECTIOUS GROOVE et de Jaco Pastorius). Tous les riffs présents ici ont donc été imaginés durant la carrière de SLAYER, et il faudra attendre le prochain album pour y découvrir des choses plus récentes et personnelles.
Il était donc inévitable que From Hell I Rise sonne de la même manière que Repentless ou n’importe quel disque de SLAYER post 90’s. Et si la voix caractéristique de Mark Osegueda nous éloigne un peu des turpitudes classiques (quoi que ses intonations les plus forcées ne sont pas si différentes des inflexions de notre cher Tom Araya), l’ambiance générale est classique. Avec deux morceaux tricotés lors du confinement COVID (« Residue » et « Toxic »), quelques accents plus Punk et Metal sur « Two Fists », une tentative de recréer l’oppression mélodique de South of Heaven (« Shrapnel »), ce premier album en solo propose son lot d’idées traditionnelles, mais dégage assez d’énergie pour réchauffer les plus fidèles des thrasheurs.
La surprise ayant été substituée par une efficacité immédiate, il n’est guère difficile d’apprécier ce disque pour ce qu’il est. Une extension de SLAYER, un plaisir personnel partagé à cinq parts pas vraiment égales et un hommage rendu à quatre décennies de service au sein du groupe le plus emblématique de la scène américaine violente. On aurait certes apprécié que le clouté et rageur guitariste nous offre quelque chose de plus risky, mais peut-être exaucera-t-il notre vœu à l’occasion d’une suite que tout le monde attend déjà.
Pur produit d’un imaginaire violent, From Hell I Rise est à peine plus sombre que ce que SLAYER a proposé de plus agressif. Un peu comme Rob Halford au sein de FIGHT qui finalement, ne sonnait guère plus dur que JUDAS PRIEST, Kerry KING reste dans sa zone de confort, et compte sur sa légende pour attirer un public plus jeune, qui n’a pas connu ses frasques musicales en temps et en heure.
Agréable, frais, recyclé mais avec panache, et joué par un line-up impeccable, From Hell I Rise est un salut de la main au passé toujours actuel, puisque SLAYER va remettre le couvert pour quelques concerts. A moins que ces quelques concerts ne découlent sur une reformation que tout le monde pressent. Si tel était le cas, Kerry KING a déjà du matériel original dans sa besace.
Tenez-vous-le pour dit.
Titres de l’album :
01. Diablo
02. Where I Reign
03. Residue
04. Idle Hands
05. Trophies Of The Tyrant
06. Crucifixation
07. Tension
08. Everything I Hate About You
09. Toxic
10. Two Fists
11. Rage
12. Shrapnel
13. From Hell I Rise
Je ne me lasse pas de cet album !
J'avais quelques doutes lors de l'annonce de création du groupe...
Le Vieux King m'a bluffé sur ce coup-là :
Rien à jeter dans cette galette parfaitement construite.
Et ne causons même pas d'OSEGUEDA qui va vraiment en surprendre plus d'un... ... ...
Franchement, je ne m'attendais pas à un album aussi bon. Quelques morceaux peuvent vite devenir des classiques et surtout le groupe semble avoir son identité. Bien sûr c'est similaire à Motley Crue.... euh Slayer, mais c'est pas un simple copié-collé.
J'espère que sur le prochain album King n'hésitera pas mettre des morceaux mid-tempo, genre dans lequel il peut écrire des petites pépites.
Buck Dancer je t'aime... ... ...
Ca sonne plutot comme Queery Queen. Mauvais.
Mais l'essentiel est que c'est un début consistant, à la hauteur de ce qu'on pouvait en attendre, assez long et sans faiblesses. Cette rosserie fait du bien pour quelqu'un comme moi qui n'achète plus de Thrash depuis longtemps. Je regrette de ne pas pouvoir aller le voir à Barcelone, tiens.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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