Un duo de Death Metal qui est trio sur les photos, c’est pas banal. Sauf que le duo en question en est bien un, constitué donc du tandem Daniel Stelling (chant/guitare) et Moritz Paulsen (batterie), originaire de Kiel en Allemagne, et actif maintenant depuis une dizaine d’années. Cette décade a d’ailleurs été consacrée à asseoir la réputation du groupe, et constellée de quelques sorties, dont une première démo sans nom en 2010, mais surtout d’un longue-durée en 2013, Messiah of Mutilation. Six ans de silence donc me direz-vous, pas vraiment dans les faits, puisque les DIVIDE ont lâché à deux reprises des EP, Lazarus Pit en 2016 et Fornicate Within Fire en 2017. Deux ans donc précisément depuis les dernières exactions morbides germaines, et puisqu’il faut bien le dire, oui, DIVIDE joue bien du Death Metal, mais pas si old-school que ça, malgré ses références ancrées dans le passé. Et pas uniquement Death si l’on en croit leur courte bio, puisque visiblement, ils aiment tremper leur mort dans une bonne dose de Thrash et de Black, sans trahir les dogmes d’origines. Les leurs se situent d’ailleurs du côté de l’arrière-garde brutale de ces trente dernières années, et les influences admises vont de CARCASS à VADER, en passant par BOLT THROWER, mais aussi quelques autres institutions, dont MORBID ANGEL, KATAKLYSM, EVOCATION, BEHEMOTH, BLOODBATH, CANNIBAL CORPSE, SIX FEET UNDER, OBITUARY, MALEVOLENT CREATION, ou DEATH. Du lourd donc, pour deux instrumentistes qui n’ont peur de rien, et qui osent se présenter dans une configuration réduite plus volontiers prisée par les chevaliers noirs du Black Metal. Mais à l’écoute de ce second long, From Seed to Dust, on comprend vite que le moins peut le plus, tant l’espace sonore est occupé par des déflagrations toutes plus retentissantes les unes que les autres…
Au rang des constations les plus évidentes et plaisantes, la production. Les deux lascars bénéficient d’un son très professionnel, et d’un mixage très homogène, même si la batterie semble bien seule dans son océan de rythmique. Heureusement pour elle, la guitare fait feu de tout bois, riffe, saccade, transcende, mélodise, dissone, enfin fait tout ce qu’elle peut pour ne laisser aucun interstice entre les agressions. Celles-ci sont parfois assez dantesques, et révélatrices d’une envie de foutre un gros souk, à mi-chemin entre un MORBID ANGEL cauchemardesque et un VADER supersonique (« Anthropicide »), et parfois beaucoup plus construites et sombres, comme le révèle le processionnel et presque Doom « I Dissolve ». C’est donc un groupe à plusieurs facettes que nous redécouvrons, avec un plaisir intense, puisque sa musique est d’autant plus riche qu’elle nous éloigne des turpitudes classiques de la scène old-school actuelle. Conscients de ne rien révolutionner au style qu’ils affectionnent, les deux allemands se contentent de jouer crânement leur carte, et alignent les brulots impeccables, à cheval entre la brutalité excessive d’un Death des origines souligné de Black (« Lack of Black », on se croirait sur le perron du CARCASS de Heartwork), et d’une approche plus puriste des pays de l’est, avec chœurs démoniaques et rythmique de maniaques (« His Rotten Breath »). Mais en sus de ce passage en revue de toutes les fragrances d’un extrême parfaitement résumé, c’est le talent des musiciens qui étonne, leur talent de composition plus précisément, qui leur permet de toujours trouver des riffs catchy, mémorisables, posés sur des plans de batterie solides au possible. Chaque morceau semble un hit de l’enfer en puissance, puissance décuplée par une envie d’en découdre presque palpable.
En tant que meneur de jeu, Daniel Stelling assure dans les grandes largeurs, et s’avère aussi habile guitariste que vocaliste impeccable. Sa voix, très rauque et aux graves saisissants est de celles qui subliment des impulsions classiques, que le compositeur d’arrière-plan manipule avec dextérité. Difficile de trouver le moindre point faible dans ce monolithe qui pourtant ose la conséquence, et les cinquante minutes bien tassées. Entre des entrées en matière Heavy en diable qui découlent sur des couplets bouillants (« Of Debris and the Grave »), des concassages en règle, délicatement mélodiques, enfin juste assez pour ne pas se tâcher de tripaille (« Angel Dust »), la combinaison est viable, et le résultat impressionnant. Beaucoup plus probant que bien des formations plus établies et célébrées, DIVIDE cherche toujours à aller plus loin que le simple hommage, et nous emporte dans une tempête de guitares qui ne semblent connaître aucune baisse de régime. Les deux musiciens, en osmose totale, se font plaisir, allant jusqu’à taquiner la vague Punk/Crust sur son propre terrain avec des morceaux à rendre DARKTHRONE ou IMPALED NAZARENE fous de jalousie (« Death Metal Punks »). Plutôt dubitatif au départ, au jugé d’un nombre de morceaux et d’une durée un peu excessifs, j’avoue avoir complètement craqué sur From Seed to Dust qui joue les enterrements de première classe, allant jusqu’à provoquer les VADER sur leur propre domaine, tout en louchant vers un CARCASS honoré de tant de respect (« Witchfucker »). De fait, ce second long est bien plus qu’une simple sortie anecdotique, et surtout une œuvre conséquente, qui cite ses classiques, en leur offrant un regard neuf et terriblement efficace. La puissance et l’intelligence à l’état pur, et un LP qui mérite bien plus qu’une simple anecdote de bas de page.
Titres de l’album :
1.Father Dagon
2.Lack of Black
3.Fornicate Within Fire
4.The Coming
5.Anthropicide
6.His Rotten Breath
7.I Dissolve
8.Death Metal Punks
9.Incendiary
10.Snakes Intertwined
11.Of Debris and the Grave
12.Angel Dust
13.Witchfucker
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