Certes, un jour je m’en irai, loin de ce monde cruel et injuste, mais pour le moment, il n’est pas encore question de mon enterrement, d’autant plus que je souhaite me faire incinérer. Mais pourtant, MY FUNERAL est d’actualité, dans un autre genre : celui d’un Thrash/Death à l’américaine, joué par des finlandais constamment en colère. Et ces finlandais sont loin d’être des inconnus, puisqu’ils nous assomment de leur Thrash/Death depuis leur première démo en 2006, et que leur discographie est forte de trois longue-durée, tous capables et performants. Alors, cet enterrement ? De première classe ou une simple jetée dans la boue humaine d’une fosse commune de campagne ?
Inutile de le nier, cette cérémonie est enthousiasmante de bout en bout, puisque organisée par des croque-morts aguerris et rompus à l’exercice du tassage d’ossements. Sept ans après son dernier juron, MY FUNERAL revient nous coller un coup de pelle sur la nuque avec Funeral Manifesto, petit précis à l’intention des employés de cimetière ne crachant pas sur un brin de fantaisie violente.
Graveblaster nous avait confirmé en format court il y a trois ans du bon état de santé du groupe de Jyväskylä, mais il avait un goût de trop peu et n’excusait pas ce silence d’album que le groupe avait instauré depuis 2015. De fait, cette nouvelle offrande était attendue de deuil ferme par les fans du groupe, et ne décevra personne. Pas besoin de voilette noire ou de costume hors de prix, un jean propre suffit, et dès « Primitive Evil », le psaume fonctionne au premier degré, et les convives apprécient cette fête de la mort redoutablement bien troussée.
Joonas Kiviniemi (guitare), Ilkka Sepponen (chant/basse), Tomi Louhesto (batterie) et Carlos Correa (guitare) sont donc plus décidés que jamais, entre Thrash vraiment furieux et Death moelleux, et Funeral Manifesto impose son point de vue dès les premières mesures. On retrouve avec délice la franchise d’un groupe qui n’a jamais dévié de sa trajectoire, et qui a toujours conçu la violence comme un mode d’expression intelligent et construit, ce que « Darkness Walks Beside Me » démontre de son agressivité hors du commun.
En meneur de troupes, Ilkka Sepponen donne toujours autant de sa personne, et vomit ses litanies, éructe sa colère et crache son venin d’un ton persuasif et d’un phrasé précis. Evidemment, dans ce créneau, les influences comptent au moins autant que l’abattage, et « When Darkness Eats » de plaquer une intro à la Season in the Abyss pour bien assumer ses références. Mais le jeu de piste est toujours aussi passionnant, et si les noms de DEMOLITION HAMMER, SADUS, INCUBUS et POWER TRIP sont toujours d’actualité, ce quatrième album tient debout par ses propres moyens, et annihile nos défenses immunitaires pourtant mises à rude épreuve par la vague old-school.
A la manière d’un MESHUGGAH de début de carrière, MY FUNERAL combine puissance et technique, et nous offre un festival de riffs sombres, de couplets moites et de tension progressive. Parfaitement conscient de l’importance de l’alternance dans l’équilibre d’un album complet, le quatuor finlandais dose donc ses efforts, ménage des passages lourds en claustrophobie, et donne une grosse leçon de sérieux à la nouvelle génération. Avec une succession de morceaux longs et de chapitres concis, Funeral Manifesto est une petite merveille de construction, et se permet même des audaces catchy culottées, comme ce groovy « Nirvana of Negative », et ses deux minutes entre Death Hardcore et Thrash de mort.
Bien joué donc, et sur l’intégralité de la cérémonie. « Confession » et « The Night Will Come » reviennent sur les traces d’un Thrash eighties corsé et redoutablement bien produit et arrangé (notamment au niveau des percussions et des chœurs), tandis que le roublard « Twice Fallen Angel » ose un thème plus généralement Metal. On ne s’ennuie donc jamais, les surprises ne manquant pas, et MY FUNERAL se fait pardonner avec classe pour cette absence prolongée.
D’autant que la fin de l’album est une petite tuerie de conclusion, avec trois morceaux agressifs, syncopés, à l’image du terrible « No Regrets », qui effectivement, ne semble rein regretter. « The Uprise » en final, accompagne la descente du cercueil vers sa dernière demeure, et combine ambiance sombre et religieuse et violence de l’ombre vicieuse.
Essai transformé de nouveau, pour un comeback appréciable dans les grandes largeurs et dans les détails. MY FUNERAL en poursuivant sa route coûte que coûte prouve qu’il est toujours l’un des groupes finlandais les plus efficaces et honnêtes, et nous offre une démonstration de savoir-faire qu’une veuve éplorée pourrait apprécier avant l’ultime adieu.
Mais pas tout de suite.
Titres de l’album :
01. Primitive Evil
02. Suicidal Thrash
03. Darkness Walks Beside Me
04. When Darkness Eats
05. Nirvana of Negative
06. Confession
07. The Night Will Come
08. Twice Fallen Angel
09. No Regrets
10. The Uprise
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30