Game of Faces

Dynazty

14/02/2025

Nuclear Blast

Ça monte méchamment en puissance. Alors que les suédois avaient publié leur premier album sur Perris Records, avant de passer sur Spinefarm et AFM, les voici sur le géant allemand Nuclear Blast, prêts à mettre le monde à fleurs et à champ. Pour honorer une telle signature, il convenait de sortir l’album idoine. Le label étant celui d’AMARANTHE, l’autre groupe du chanteur Nils Molin, l’affiliation directe était inévitable, et Game of Faces est justement le plus AMARANTHE des albums de DYNAZTY. Tout ça sent un peu la consanguinité, mais surtout, le parfum du succès. Le collectif suédois étant depuis des années sur le toit du monde, il n’y aura pas de grand changement consécutif à la parution de ce disque magique. Tout au plus renouvèlera-t-il le mobilier d’été sur le dit toit, pour que les musiciens s’y sentent encore plus à l’aise.

DYNAZTY pratique toujours ce crossover grandeur nature entre Power Metal, Heavy Metal, et Hard-Rock mélodique. Le fond n’a donc guère changé, mais la forme prend aujourd’hui des allures de perfection qui plie le game aussi efficacement qu’un revers de Stan Wawrinka. Dans un registre salement populaire de Metal dilué dans une Pop musclée, le quintet se présente aux portes du royaume Metal le regard fier et le riff d’airain. Et l’entrée leur est évidemment accordée, au vu des services déjà rendus, et des sévices à venir.

George Egg (batterie/chœurs), Rob Love Magnusson (guitare/claviers/chœurs), Nils Molin (chant), Mike Lavér (guitare) et Jonathan Olsson (basse/chœurs) reviennent pour cette Saint-Valentin nous offrir le plus beau bouquet de roses pleines d’épines qui soit. Rois du Metal made in Eurovision, avec ce timing toujours proche d’une radio des années 80, le groupe reste dans sa zone de confort, mais la relooke avec faste, en profitant d’une production encore plus énorme qu’à l’habitude. La rythmique est bouncy, les claviers jumpy, les deux guitares complémentaires et le chant évidemment très ouvert, et l’ensemble ressemble à un best-of déguisé de vingt ans de carrière - ou presque - en regard en arrière planté sur une envie d’aller de l’avant. « Call of the Night » témoigne de cette soif de reconnaissance, et de cette facilité à pondre des hymnes de scène comme s’ils n’étaient que des cartes d’anniversaire pré-rédigées.

Aujourd’hui, nous sommes très enthousiastes de vous annoncer la sortie de notre nouvel album,  Game Of Faces! Notre label soutient la sortie de l’album avec un clip vidéo illustrant le dernier single de l’album « Fire To Fight ». Nous espérons que vous apprécierez cet album autant que nous !   

Un peu consensuel, un peu enthousiasme en pilote automatique, la déclaration promotionnelle manque de sincérité, mais aussi de spontanéité. C’est dommage, au vu de la teneur en énergie d’un disque que certains annoncent déjà comme le meilleur de ses auteurs. Sans aller jusqu’à porter un jugement définitif, j’avoue que Game Of Faces fait clairement partie du haut du panier. Si DYNAZTY n’a jamais rencontré le moindre problème pour confectionner sur mesure des singles à mettre les amateurs de Power mélodique à genoux (« Dark Angel » par exemple, avec sa fougue et son romantisme exacerbé), les cinq suédois se sont arrachés pour constituer le butin le plus précieux de leur carrière, de ceux que l’on compte et recompte avant de les enfermer dans un coffre fermé à triple clé.

L’énergie, l’envie, la motivation, le métier et la passion sont toujours les vecteurs à prendre en compte au moment de jauger de la pertinence d’une œuvre signée DYNAZTY. A ce titre, et avec des claviers très ludiques en contrepoint, Game Of Faces se pose en album fictif d’AMARANTHE, autre concept très porté sur les gimmicks populaires et synthétiques. On connaît la chanson - on la chante d’ailleurs plutôt pas mal - et pourtant, la formule fonctionne toujours, via les insurpassables « Game of Faces » ou « Fortune Favors the Brave », qui nous expliquent encore une fois par refrain x couplet pourquoi la suprématie de la Suède n’est toujours pas contestée.

Très en verve, les suédois jonchent leur aventure d’épisodes dramatiques et cinématiques, lâchant de petits bouts de pain qui une fois en bouche se transforment en toasts au caviar et foie gras, loin des buffets gratuits vulgaires et périmés. Il est pourtant très difficile de jouer sur la frontière séparant les trois styles précités. C’est un art consommé que les populations nordiques pratiquent avec un brio exceptionnel, juxtaposant de gros riffs efficaces à des mélodies ciselées pour accoucher d’une sorte de proto-Power Metal mélodique aux accents poppy.

« Devilry of Ecstasy » incarne l’épitomé de cette approche, avec ses harmonies héritées (ou piquées, c’est selon) du Classique et ses harangues Rock balancées comme des tartes de probité. Il est tout à fait possible de trouver tout ça un peu surfait et facile, mais il n’est rien de plus compliqué que de composer un tube sans perdre son âme en cours de route.

Je suis néanmoins surpris d’apprendre que DYNAZTY s’apprête à tourner avec les petits rigolos de NANOWAR OF STEEL. Le package est pour le moins incongru, même si les deux groupes partagent certains points de vue. Mais il n’y a rien de parodique chez DYNAZTY, les titres naissant d’un amour sans failles pour le Metal mélodique musclé et pulsé, par une rythmique qui rebondit sur les murs comme une superballe sous les yeux d’un chat hagard (« Die to Survive », du MANOWAR joué pour les fans de PRETTY MAIDS).

Inattaquable, imparable, ce nouvel album est de ceux qui occupent les avant-postes pendant quelques lunes. Il ne plaira pas à tout le monde, c’est certain, sa philosophie moderne et sans complexes pouvant irriter les amateurs de purisme et d’ascétisme Heavy. Mais cette frange du public, repliée sur elle-même n’est pas la cible du marketing DYNAZTY. Le quintet suédois s’adresse aux rêveurs, aux tolérants pleins d’ardeur, et aux esprits libres et sans marqueur.

Ce jeu de visages montre celui d’un groupe heureux et honnête. Ce qui est plaisant dans la grisaille d’une actualité dont les malheurs se répètent.

                                                                                

Titres de l’album:

01. Call of the Night

02. Game of Faces

03. Devilry of Ecstasy

04. Die to Survive

05. Fire to Fight

06. Dark Angel

07. Fortune Favors the Brave

08. Sole Survivor

09. Phoenix

10. Dream of Spring

11. Mystery


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par mortne2001 le 15/02/2025 à 19:43
88 %    77

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