Etre accueilli par un ferme et définitif :
Un groupe de Death Metal, par des fans de Death Metal, pour les fans de Death Metal
Est toujours plaisant, encore faut-il qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise. Mais dans le cas des nancéens de NECROSCUM, aucune malice ou duperie à craindre. Ces mecs-là respirent Death Metal, exhalent Death Metal, bouffent goulu Death Metal et défèquent Death Metal. Et ce premier album qui fait suite à un premier EP est un exutoire fabuleux à la déprime ambiante, comme une grosse entrecôte saignante servie dans un restaurant de premier choix.
Ou un abattoir du Grand-Est.
Fondé en 2019, NECROSCUM est l’archétype du groupe traumatisé par les grands équarisseurs de l’histoire. Impossible d’écouter cette musique sans penser aux étapes les plus cruelles de l’histoire de CANNIBAL CORPSE et SUFFOCATION, mais cette sensation de déjà entendu, loin d’être handicapante, sublime le traditionalisme d’une subtile touche de brutalité moderne. Et avec pas moins de treize morceaux pour quarante minutes de dégustation, le combo a de quoi sustenter les appétits les plus féroces.
De fait, Gates of Misery offre exactement ce qu’on est en droit d’attendre d’un pur album de Death Metal rétrograde. Des riffs multiples qui s’imbriquent avec une logique implacable, des variations rythmiques entre le marteau sur la tronche et l’enclume sur le pied, une voix d’outre-tombe qui racle les glaires pour mieux les cracher à la face du bon goût, et une ambiance délicatement violente comme des règles abondantes qui maculent un fond de pantalon en lin.
Les images sont volontairement excessives, mais parfaitement en adéquation avec la philosophie d’un disque qui ne conçoit le style que sous son aspect le plus puriste. Et comme le tout est emballé par des musiciens très soigneux, le résultat n’en est que plus probant, et pan, dans les dents.
NECROSCUM navigue entre Brutal Death et Death formel, ce qui transforme ce premier essai en entre-deux très digeste. Les mélodies en arrière-plan permettent d’alléger l’atmosphère, sans que la brutalité n’en pâtisse. La variété des compositions évite aussi le phénomène de redondance tant craint sur ces albums qui sont plus longs que la moyenne, et l'inspiration divague entre souffrance atroce et sadisme rosse. Ainsi, « Conception Néfaste » propose une intro lourde à la MORBID ANGEL avant de s’envoler vers les paradis saignants, tandis que l’ouverture (après intro) « The Faceless Reaper » choisit les noirs plutôt que les blancs pour entamer la partie.
Cette partie est évidemment gagnée par tout le monde, comme aux grandes heures de « L’Ecole des Fans ». D’ailleurs, si l’émission existait encore, gageons que ce cher Jacques Martin inviterait avec plaisir les NECROSCUM pour un numéro consacré à CANNIBAL CORPSE.
Mais point de plagiat à craindre. Non, ce premier album est plutôt une sorte de synthèse de tout ce que le Death brutal a proposé de plus violent depuis son émergence à la fin des années 80, avec cette petite touche de finesse technique qui caractérise les musiciens les plus ambitieux dans la colère. Pour le plaisir, amusez-vous à compter le nombre de plans qui se succèdent pour avoir une idée précise de la créativité de ces barbares. Beaucoup plus proche d’un Mad Max : Fury Road que d’un post-ap italien fauché, Gates of Misery ouvre en grand les portes de la désolation, et nous propose un paysage funèbre à la Lucio Fulci.
Les romantiques craqueront pour cette déclaration d’amour à la bestialité clinique, les visiteurs occasionnels passeront leur chemin de peur de se faire dépecer, et les autres admettront que les nancéens connaissent leur poème morbide par cœur, et qu’ils sont capables de le réciter en y ajoutant des rimes personnelles.
Excellent disque qui donne envie de défourailler à la machette, Gates of Misery vous colle la misère, vous tire les viscères, vous amadoue d’une grimace horrible (« Heart of Quasar », déformation lourde d’un Heavy Death fourbe), avant de vous pulvériser les roustons d’une accélération béton (« Cerebral Waste »).
Un groupe de Death Metal, par des fans de Death Metal, pour les fans de Death Metal
J’aurais presque pu me contenter de cette formule tant elle colle à la vérité des faits.
Titres de l’album:
01. Initium
02. The Faceless Reaper
03. Doctor Nazareth
04. In the Abyss of Crystal Rot
05. Slamshit
06. Within Wrath
07. Conception Néfaste
08. Yersinia Pestis
09. Golden Ritual
10. Ephemeral
11. Heart of Quasar
12. Cerebral Waste
13. The Progress of Misery
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30