Ce pauvre Ed Gein n’en finira donc jamais d’inspirer les esprits les plus tordus du monde artistique…Tout ça parce qu’il avait un goût douteux pour l’ameublement et la décoration, qu’il n’aimait rien tant que pelleter la terre des cimetières à la recherche d’une compagne calme, et qu’il préférait draguer à la carabine plutôt qu’au restaurant. Pauvre homme…Tous s’y sont mis pour adapter son histoire tragique, Tobe Hooper, Hitchcock, MACABRE, SLAYER…Mais on oublie souvent de parler de sa solitude, de sa conception de l’amour, de son hygiène irréprochable et de la tenue impeccable de sa chaumière, digne d’un numéro hors-série de « Psychopathe cherche appartement ».
Tranquille depuis un certain temps, Ed s’est vu une fois de plus dérangé dans son repos éternel par deux hongrois admiratifs de son œuvre. LEPROPHILIAC, et son nom qui en dit long sans avoir besoin d’explication est donc le bébé mort-né de Suici (batterie/chant, LITURGICAL DAMAGE, ex-CENOTAPH, ex-TST) et Dopi (guitare/basse/chant, LITURGICAL DAMAGE, MUTILATED VETERANS, PREMATURE BURIAL, RUINEBELL, ex-BODYBAG, ex-DEADMASK, ex-DEFENDER, ex-DISHAMMER, ex-FRUSTRADICCION, ex-MACHETAZO, ex-WORSHIP THE SUN, GENERIC DEATH, THE BASTARDS / BASTÄRDOS, ex-ABISMO, ex-GRUB, ex-MOL, ex-MUNDO INFERNO, ex-THE DEADFUCKS, ex-WICKED), qui depuis 2019 s’évertuent à redonner ses lettres de noblesse à une forme très basique de Death Metal, tel qu’il était pratiqué dans les années 90 au fin fond de l’Amérique rurale.
On pige rapidement les influences du combo. Un bras de MORTICIAN, un mollet d’ABCESS, un crane de CONVULSE, un torse d’AUTOPSY, et marche la créature de Frankenstein ramenée à la vie par deux scientifiques musicaux aux théories basiques. Attendez-vous à un Death joué avec insistance, subtilement odorant, méchamment éprouvant, et très loin des gammes Brutal Death ou des atrocités Gore. Ici, la mort sent le renfermé, les journaux servent à emballer des organes, la cave n’a pas été rangée depuis des décennies, et les rares personnes s’aventurant à l‘intérieur n’en ressortent jamais.
Aussi ouvragé et précieux qu’une tête de lit en ferraille ornée de barbelés et de têtes de pauvre femmes profanées, Gein est un petit précis à l’usage des sociopathes indécrottables. On savourera à grandes lampées ses riffs macabres, ses lignes de chant gravissimes, son allure gauche et sa démarche peu assurée, et on relira pour l’occasion une biographie de ce cher Ed, le roi du prêt à monter post-mortem.
Evidemment, tout est prévisible, au moins autant que la décomposition d’un corps retrouvé dans un fossé, mais la façon qu’a le duo hongrois d’enfoncer les clous dans le cercueil à quelque chose d’hypnotique pour les masochistes que nous sommes. Entre nécrophilie à la suédoise, humeur ronchon à la texane, et plaisirs libidineux louches à l’est de l’Europe, Gein fait honneur à son inspiration, malgré un manque évident de violence. Il faut en effet être un accro du mid tempo pour ne pas être frustré par ces morceaux qui refusent de décoller et qui préfèrent rester sur une lancinance à la OBITUARY, bien que l’histoire du tueur en série le moins prolifique d’Amérique colle assez bien à cette optique résistante et oppressante.
D’autant que le côté analogique de la chose nous permet de nous replonger dans cette Amérique d’après-guerre, pansant encore ses plaies, avec ses femmes célibataires, et ses gigantesques étendues agricoles en jachère sous le froid d’un hiver plus que rigoureux. Ainsi, LEPROPHILIAC se rapproche d’une version allégée et légèrement accélérée de WINTER, sans évidemment en atteindre les sommets d’atrocité auditive.
Efficace, juste assez court pour ne pas trop lasser, ce deuxième album fait honneur au duo qui a choisi une production sèche et sans artifices, ce qui permet au disque de sonner comme une démo très propre des nineties, loin de la compression insupportable des grands studios.
Est-ce pour autant qu’il était nécessaire de réveiller une fois encore ce pauvre Ed, tranquille dans sa tombe ? Pas sûr mais après tout, l’homme aime toujours être cité comme référence horrifique d’un temps où l’Adn et les caméras de surveillance laissaient les pauvres psychopathes œuvrer en paix de leur absence.
Titres de l’album:
01. The Plainfield Ghoul
02. Matriarch Of Desolation
03. Deviant
04. A Fratricidal Conflict
05. The Spotless Room
06. Creepy Dismal World
07. Grotesquery Reliquiary
08. Gutted In A Shed
09. Full Moon Confessions
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