Frontiers diversifie et durcit le propos, alors que jusqu’à présent, ses sorties de février 2021 se satisfaisaient très bien d’un formalisme Hard Rock de rigueur. Et c’est en Finlande que le label italien est allé chercher l’ouverture, en proposant le troisième album des SIMULACRUM, groupe protéiforme dont les origines remontent à la fin des années 90. C’est en effet en 1999 que Christian « Chrism » Pulkkinen a commencé à composer ses premiers morceaux pour un nouveau projet, dont le premier tome ne devait sortir que des années plus tard. Et c’est donc en 2012 que The Master and the Simulacrum, le premier chapitre de la saga SIMULACRUM fut publié, trois ans en amont de sa suite logique Sky Divided. 2015/2021, faites le décompte vous-même, pour vous rendre compte que six années ont été nécessaires à l’élaboration de ce troisième album, le plus important de la carrière d’un groupe, mais ce laps de temps assez conséquent s’explique assez facilement en évoquant les difficultés de line-up connues par le combo. C’est d’abord le batteur Henri Kallio qui se fit la malle juste après la sortie de la seconde épitre, remplacé par Tatu Turunen. Ensuite, humant l’air du temps, Pulkkinen comprit que pour enrichir encore plus sa musique, l’adjonction d’un second vocaliste serait un atout non négligeable. Mais il fallait pour cela dénicher la perle rare, au registre puissant mais suffisamment différent de celui de Niklas Broman pour apporter une réelle plus-value. Et en tombant sur Erik Kraemer, le groupe comprit immédiatement qu’il était inutile de chercher plus loin, et le line-up était enfin complet.
C’est donc sous la forme d’un septet que SIMULACRUM effectue son comeback. La formation aujourd’hui stable (Christian « Chrism » Pulkkinen - claviers & orchestrations, Nicholas « Solomon » Pulkkinen - guitare, harpe coudée, Niklas Broman - chant, Erik Kraemer - chant, Tatu Turunen - batterie, Petri Mäkilä - guitare, Olli Hakala - basse, chapman stick & contrebasse électrique) se lance donc dans la grande entreprise du troisième album, virage délicat qui n’excuse aucune sortie de route, et après quelques écoutes du produit en question, le doute n’est plus de mise : le groupe a mis les petits plats dans les grands, a privilégié la démonstration emphatique et signe l’un des albums le plus ambitieux de cette jeune année 2021.
Dès la première vision de sa pochette, Genesis place la barre assez haute. Après les considérations dystopiques à la Orwell de Sky Divided, SIMULACRUM se propose de narrer la genèse à sa façon, et de défier les dieux du Metal progressif de son culot et talent. Depuis le départ, on sait le groupe capable d’accoucher d’une grande œuvre, et Genesis en est la preuve enfin donnée à un public avide de trouvailles techniques et d’emphase symphonique. Trouvant comme à son habitude un équilibre extraordinaire entre le Hard Rock, le Rock précieux, et le Progressif ambitieux, SIMULACRUM se permet de défier les plus grandes références sur leur propre terrain, osant le crossover entre le DREAM THEATER le plus inspiré et le PERIPHERY le plus appliqué. Conscients de leur potentiel individuel, les sept musiciens se poussent eux-mêmes dans leurs derniers retranchements pour s’arracher les tripes et viser le sans faute, challenge d’autant plus intéressant que l’album dépasse l’heure de jeu. Mais avec l’ajout d’un chanteur, le groupe finlandais donne une autre dimension à sa musique, plus épique, plus épaisse, aux textures denses et aux partitions personnelles impressionnantes. On prend conscience de l’importance des enjeux dès « Traumatized », qui après une courte intro en forme de big-bang lâche les chiens de l’inspiration et se livre à un petit jeu d’explosions toutes plus dantesques les unes que les autres. Doté d’un son évidemment gigantesque, Genesis retrouve l’allant des albums 90’s du grand DREAM THEATER, avec ses claviers à la Kevin Moore, sa complexité rythmique, mais la combinaison des deux voix de Niklas Broman et Erik Kraemer pousse le bouchon encore plus loin, galvanisant les troupes, et autorisant Olli Hakala à nous offrir une démonstration de graves tout bonnement stupéfiante.
Le bon signal envoyé par ce nouvel album, est sa variation dans la cohésion. Arrivé au deux-tiers du métrage, on constate avec un certain étonnement que le temps passe finalement très vite, et que malgré leur densité, les compositions font preuve d’un talent mélodique indéniable. Entre riffs Thrash et attaques plus nuancées, SIMULACRUM joue sur tout le spectre du Progressif moderne, à cheval sur les reins du Power Metal, et se montre aussi démonstratif que persuasif.
Genesis est donc scindé en deux parties, la première se concentrant sur les chansons les plus compactes (mais pas les moins riches), et la seconde développant le concept au-delà de toute limite avec les quatre chapitres de « Genesis », formant une longue symphonie de plus de trente minutes. Mais avant d’en arriver là, il vous faudra d’abord affronter la puissance décoiffante de « Nothing Remains », sorte de digression sur le thème d’Awake de DT, « Like You, Like Me », nuance intéressante et très mélodique sur les obsessions de Neal Morse, et surtout, « Scorched Earth », aux riffs imbriqués et à la rythmique explosive.
Une fois ces chocs encaissés, le gros morceau vous attend pour un voyage aux confins de la création du monde. Totalement conscient qu’un classique du Metal progressif se doit d‘offrir une pièce de résistance conséquente, SIMULACRUM se concentre sur cette tétralogie finale qui se propose de nous détailler la naissance de notre univers. De fait, tout y passe, et avec brio, les prouesses équilibristes d’une section basse/batterie qui démontre que le choix de Tatu Turunen ne doit rien au hasard, les arrangements cosmiques d’un clavier qui rappelle les déroulés de Keith Emerson, la dureté d’un instrumental qui s’autorise toutefois de nombreuses accalmies, le tout synthétisant à merveille la confiance affichée par un groupe au sommet de sa forme. « The Celestial Architect » entame les débats de son formalisme Heavy, avec une dualité vocale vraiment efficace, « Evolution Of Man » mettant justement l’interprétation de côté pour larguer un instrumental de toute beauté (avec encore une fois une performance stellaire de Turunen qui se prend pour Mike Portnoy), « The Human Equation » qui juxtapose les parties de claviers à des nappes vocales évanescentes, avant que la tornade « End Of Entropy » ne formalise l’explosion initiale ayant abouti à la vie telle que nous la connaissons.
Il faut du temps, des écoutes répétées pour apprécier Genesis à sa juste valeur, mais le monde n’a pas été appréhendé dans sa complexité en un jour. Avec ce troisième tome de leur aventure, les finlandais de SIMULACRUM prouvent qu’ils ont l’étoffe d’une référence du genre, et tout sauf un simulacre.
Titres de l’album:
01. Traumatized
02. Nothing Remains
03. Arrhythmic Distortions
04. Like You, Like Me
05. Scorched Earth
06. Genesis Part 1: The Celestial Architect
07. Genesis Part 2: Evolution Of Man
08. Genesis Part 3: The Human Equation
09. Genesis Part 4: End Of Entropy
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