Aucune indication sur ce groupe de Washington DC, si ce n’est la sortie de cet EP huit titres, qui a quand même de fausses allures de full-lenght concentré. Mais même sans en savoir plus, je parierais mon exemplaire d’origine du Ride The Lightning pochette verte que MORTAL GROUND est un one-man-band, comme il en émerge une douzaine par mois, le Thrash étant devenu à l’instar du Black le refuge des musiciens misanthropes qui préfèrent composer et enregistrer seuls.
Pures spéculations, même si un seul nom figure sur le Bandcamp du groupe, celui de Len Carmichael, qui a enregistré, mixé et masterisé l’album au Landmine studios dans le New-Jersey. Difficile donc de se répandre en considérations techniques, mais heureusement pour nous, cette absence d’infos ne cache pas la qualité d’une musique traditionnelle, à mi-chemin du Thrash et du Crossover.
Germs of Empires est donc une sérieuse affaire de violence instrumentale modérée, mais accentuée par un chant vraiment rageur et typique de la scène Hardcore de DC. Si la base ressemble beaucoup à la nouvelle génération copiant l’ancienne, et à un mélange entre WARBRINGER et EXODUS, le tout dégage une chaleur infernale, et risque fort de fédérer les hordes thrashisantes du monde entier. D’ailleurs, tout commence de façon très trompeuse, via un riff balourd que le BLACK SABBATH de la grande époque n’aurait pas renié. On se dit alors que la lourdeur sera privilégiée, mais la machine finit par se lancer une fois les pelletées de charbon dans la chaudière. Un premier titre Heavy/Doom/Hardcore pour introduire un album de pur Thrash est à peu près aussi vicieux qu’un hommage Doom de CARNIVORE, mais on apprécie justement cette ouverture peu formelle qui nous éloigne des systématismes actuels de la scène revival.
« We Are the Frontline » affole donc rapidement les débats de son intro en roulements de caisse claire, avant de cavaler d’un bon pas. Les riffs, éminemment saccadés se lovent dans le giron de la si chère Bay-Area, mais le chant, totalement exhorté transcende les débats, et apporte une plus-value incroyable à ce classicisme ambiant. Totalement Crossover dans sa volonté de confronter l’épaisseur du Thrash et la rigueur âpre du Hardcore local, MORTAL GROUND signe un classique instantané, de ceux qui mettent le feu au pit en quelques secondes, et un refrain scandé comme un leitmotiv.
Le son, propre, n’en fait pas trop, et n’alourdit pas la rythmique, ce qui nous permet d’apprécier un cachet légèrement rétrograde. Et si l’ensemble fleure bon la redite d’une époque glorieuse, l’entrain et l’investissement nous charment assez vite, d’autant que le rythme calé sur le pas d’un EXODUS des premiers jours est terriblement entraînant. Du coup, les morceaux passent très vite, d’autant qu’ils sont redoutablement bien agencés, et toujours truffés d’idées porteuses. Ainsi, les samples et les hurlements de « Freeland Whippet (In Memory of Jim Burns) » sont dignes des meilleurs plans des années 86/87, et « Say Goodnight » en mid Hardcore suintant de rage évitent le syndrome du ventre mou, et augmentent encore plus la pression.
Pas plus de quatre minutes par uppercut, aucun relâchement dans la tension, pour un EP qu’on aurait bien aimé un tout petit peu plus long. Des breaks attendus mais efficaces, une basse lourde qui vient appuyer les titres les plus tendus (« Animal »), et deux chansons de clôture qui laissent un goût délicieux dans les oreilles. Quelques accents plus Punk, une solide assise Core, un développé/couché Thrash fluide, pour un premier EP crédible qui annonce des lendemains chafouins.
Ah, et une pochette qui tue. Le bilan est donc largement positif.
Titres de l’album:
01. The Terror
02. We Are the Frontline
03. Freeland Whippet (In Memory of Jim Burns)
04. Say Goodnight
05. Animal
06. Piece of Iron
07. Fight Song
08. Heart of Darkness
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