Cinq ans après s’être poliment présentés via un EP en 2016, les suédois d’ELECTRIC HAZE reviennent aujourd’hui à l’international via leur premier album, aux ambitions simples : jouer un Hard-Rock high on energy, et contaminer la planète de leur bonne humeur. Trois ans de travail auront été nécessaires pour élaborer ce répertoire frais, et autant dire que le résultat sonne comme il le devrait : spontané, sans artifices, inspiré des glorieuses seventies et eighties, et aussi énergique qu’un Red Bull ingurgité à peine levé. Rock vodka light, Hard whiskey/coke bu cul sec, Get in Line est tout sauf un rang dans lequel on rentre pour marcher au pas, et sonne plutôt comme une ode à l’hédonisme californien en vogue à la fin des années 80, lorsque le Strip était envahi de créatures fardées venues là pour faire la fête, mais aussi faire admirer leur nouvelle tenue au milieu d’une foule bigarrée.
Anton Ekström (chant), Johan Andersson (batterie), Andre Ekström (basse) et Tommy Töyrä (guitare) nous proposent donc un cocktail chargé, qui enivre évidemment, mais ne laisse pas de gueule de bois. En choisissant l’optique des géants des charts d’il y a trente ans (SLAUGHTER, POISON, TYKETTO, etc…), et en adaptant le tout à la nostalgie actuelle en termes de production béton, les suédois se rapprochent donc des STRUTS anglais tout en gardant leurs origines scandinaves au moment de lâcher des refrains anthémiques à reprendre en cœur. Entre Rock simple stonien et Blues électrifié à la BLACK CROWES, Get in Line résonne parfois comme un cri poussé par l’AEROSMITH des seventies, au sommet de sa gloire, mais déjà au fait de son comeback plus commercial. Alors, de l’évidence, bien sûr, de la morgue adolescente, mais une sacrée collection de riffs, un parfum délicieux en oreilles, et une constatation qui ne prend pas de temps à être tirée : cet album replace l’authenticité au centre des débats, et ne cherche rien d’autre que fédérer un public avide de sensations vraies, de poils qui se dressent sur les bras, et de poings levés.
Un peu Glam sur les bords, mais dans la vision Bolan de la chose, un peu ZEP aussi lorsque le mid tempo ralentit pour se faire plus sexy (« Get In Line », tube imparable qui va exploser en live), aucune arrière-pensée carriériste, avec cette petite touche punky que les musiciens nordiques apprécient tant (« Succuba », que les BACKYARD BABIES auraient pu jouer en version plus rude), ce premier album est de ceux qui s‘imposent sans forcer, en lâchant tube sur tube, mais pas les tubes qu’on calibre pour les radios : ceux qui naissent naturellement dans le ventre des guitares, sans péridurale d’arrangements, et qui sonnent exportés d’une salle de répète au parfum de tabac froid.
Impeccablement produit, avec ses basses girondes et sa batterie tonitruante, ce premier album est aussi sincère qu’il n’est mature. Il est d’ailleurs étrange de constater que ses thèmes sont centrés sur la santé mentale, la dépression, l’isolement et ce sentiment de n’appartenir à aucune tribu, tant la musique se veut exubérante et joyeuse. Le paradoxe est donc plutôt intéressant, mais la musique en elle-même se passe de tout commentaire. Riffs aiguisés façon Page, cowbell festive pour hymne léger (« WOAH! »), l’ambiance est ensoleillée, le groove omniprésent, et les références aux grands aînés faciles à trouver. J’en prends pour exemple le déhanchement diabolique de « All I Ask For » qui évidemment fait les poches de Steven Tyler et Joe Perry, ou encore la délicatesse harmonique de « Cavern of Pain », le morceau le plus introspectif du lot, qui impose la sensibilité et la douleur intérieure au centre des débats.
Les mélodies sont séduisantes, et les performances individuelles notables. Chaque musicien, parfaitement conscient des impératifs sort sa partition la plus élaborée, et s’applique à ne laisse planer aucun détail douteux sur les bandes. Entre un batteur sobre mais percussif en diable qui n’hésite pas à laisser s’envoler le tempo lors d’un hymne Speed qui nous rappelle le Hard américain des mid eighties, mais aussi un VAN HALEN survolté (« Least We Forget »), un chanteur qui s’inspire des gloires d’antan pour s’envoler dans des aigus débordant de feeling, et un guitariste volubile qui synthétise le jeu de bien des maestros de la six-cordes, ELECTRIC HAZE se présente en costume d’époque, le cheveu dans le vent et la moue boudeuse, mais le talent débordant des poches. En mode lourd et sexy, le quatuor détache les chaînes et laisse les groupies pénétrer les backstage (« Clenched Fist »), et si évidemment, tout ceci d’inscrit dans un mouvement old-school très bankable depuis dix ans, il le fait avec une classe folle, et se permet même des mélanges totalement improbables en fin de parcours.
Ainsi, le final « Cryin’ » démarre comme un bourbier Grunge des nineties, avant de calmer le jeu d’une atmosphère confinée et intimiste. Loin d’être de simples faiseurs habiles, les suédois mettent en avant leurs qualités propres, et parviennent à recycler avec panache. On reconnait évidemment les astuces de métissage de LED ZEP, l’attitude plus souple d’AEROSMITH, mais ce sont les grandes lignes qui sont reproduites, et non les formulations les plus personnelles.
De fait, et peaufiné par Anton Ekström qui a endossé son costume de producteur habituel pour donner à son groupe le son dont il avait besoin, Get in Line s’éloigne de la file des plagiaires qui nous noient sous leurs hommages à peine déguisés. ELECTRIC HAZE a donc relevé avec brio le pari du premier album qui laisse des traces, et se pave une voie royale vers le succès critique et public. Bien joué, et un trip passéiste intelligent contrasté de thèmes d’importance, qui touchent tout le monde, et concernent une grosse partie de la population actuelle, subissant une époque sombre et plus que trouble.
Titres de l’album:
01. Succuba
02. WOAH!
03. Get In Line
04. All I Ask For
05. Cavern of Pain
06. Lest We Forget
07. Too Close To The Truth
08. Clenched Fist
09. Cryin’
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