Le Metal alternatif est un vaste débat. A vrai dire, le créneau sert surtout de fourre-tout lorsqu’on ne sait pas sur quelle étagère ranger un groupe, et finit au service des CDs trouvés, en attendant qu’un style précis le réclame. Avec les FERVENCE, le problème se pose encore, puisque ce groupe américain se place de lui-même dans la mouvance des années 90/2000 sans aucune gêne. Né il y a quelques années, ce groupe de Reno, Nevada, là même où Johnny Cash a buté un mec pour le voir crever, propose une musique beaucoup plus complexe que son auto-étiquetage ne le laisse deviner. Quatuor (Austin Bentley - chant, Trent Odneal - guitares, Josh Mathis - batterie, et Jon Daniels - basse), FERVENCE appartient à cette jeune génération qui ne souhaite pas se laisser apprivoiser par quelques qualificatifs écrits à la hâte, et qui se réclame avant qu’on lui demande d’une inspiration particulière, mais ouverte. Ainsi, les américains n’hésitent pas à citer SILENT PLANET, NORTHLANE, SAOSIN et quelques autres pour baliser sa démarche, et au final, cette pluralité de références définit assez bien le vague de leur inspiration, qui navigue entre Metal progressif moderne et Alt Rock des nineties. Avec ce premier longue-durée qui a quand même des allures d’EP avec sa demi-heure non atteinte, le quatuor ose des mélodies mélancoliques posées sur des structures évolutives, sorte de mélange entre un ARCHITECTS dépouillé de son intellectualisme forcé et un LINKIN PARK plus ambitieux. On retrouve donc ces fameux riffs dont le Metalcore s’est inspiré pour écrire son bréviaire de base, ce chant fluctuant mais toujours harmonieux, mais aussi de nombreuses cassures rythmiques et des enchaînements très travaillés. De quoi baliser un vaste terrain et ne pas se faire enfermer dans un enclos, au risque de ne plus pouvoir en sortir.
De Ghost, le groupe parle ainsi :
« Ghost is a dialogue on the greater thoughts of what lies beyond the pale, the idea of life again, and the tragic way of contemplating everything in between. The album also delves into the duality of personal value, relationships, toxicity, and what it feels like to be human »
En gros, la vie, la mort, la renaissance, ce qui se passe entre les deux, mais aussi les affres de l’humanité, et la nécessité de traiter avec les valeurs personnelles, les relations toxiques, et tout ce qui fait d’un être humain ce qu’il est. Une réflexion qui méritait une bande-son à la hauteur de ses ambitions conceptuelles, ce que livre sans complexe ce groupe décidément très attachant. Entre violence ouverte assez moderne et contemplation mélodique ancienne, Ghost emprunte à RUSH, TOOL, UNDEROATH, AS I LAY DYING de quoi alimenter son bestiaire, et nous offre une partition complexe, mais limpide. Entre des riffs vraiment puissants, une section rythmique en constante représentation, et des accès d’émotion plus papables, ce premier album joue la carte de la diversité dans la cohérence, et profite d’une production et d’un mixage incroyablement clairs pour poser les jalons de sa philosophie. Bien sûr, rien de fondamentalement perturbant ni de bousculade de style, mais une assise solide, et une volonté d’aller dans une direction qui autorise tous les caps. Difficile dès lors de coller un label sur les jeunes épaules de ces quatre musiciens, qui dès « Beneath the Sleeping Earth » démontrent qu’ils ont atteint une maturité de composition assez impressionnante. Un peu Post sur les bords, un peu arty dans les constructions, Ghost ressemble à ces petits films indépendants tournés dans une ville de banlieue américaine anonyme, et qui dépeignent l’existence de personnages à la vie assez banale, qui se questionnent soudainement sur leur identité et leur destin. On s’attache donc très vite à ces mélodies typiquement 2K qui sont sublimées et densifiées par des prouesses rythmiques certaines, et on se laisse voguer sur un quotidien qui nous mène vers un autre jour, qu’on espère différent, mais qui finalement, ressemblera beaucoup à la veille.
Conscient de ses envies et en phase avec sa philosophie, FERVENCE navigue entre violence et sensibilité, et nous offre même un interlude troublant de pureté, comme un chant religieux placé en plein milieu de ce questionnement métaphysique, et qui nous renvoie au divin qui est en chacun de nous. Ainsi, « The Silent Wall » permet à Austin Bentley de faire montre d’un talent vocal incroyable, posant sa voix sans chercher les effets ou la tragédie faussée d’un falsetto déplacé ou d’un vibrato exagéré, ne s’appuyant que sur quelques notes de piano pour nous séduire de sa fragilité. Evidemment, la puissance revient vite au premier plan, mais la fin de l’album révèle un potentiel certain, avec une propension à accentuer la brutalité pour laisser les mélodies de côté (« Paxism »). Le title-track, très finement amené montre le visage le plus franc du groupe, avec encore une fois cette dualité entre émotion et colère, et une capacité à transcender les codes du Metal alternatif en le rendant plus humain, et moins mécanique. Jusqu’à la fin de son premier album, le groupe ne fait montre d’aucune faiblesse, et nous laisse sur une sensation de professionnalisme incroyable, en continuant d’explorer la fine limite qui sépare le Metalcore du Metal progressif et technique (« The Endless Black I Find »). Belle entrée en matière pour FERVENCE, qui risque fort de déclencher une foi fervente chez ses fans, grâce à sa capacité à accepter dans son église tous les fidèles au cœur assez pur pour tolérer d’autres vérités que les leurs.
Titres de l’album:
01. Beneath the Sleeping Earth
02. Corrosion
03. The Silent Wall
04. Surrogate
05. Paxism
06. Ghost
07. The Endless Black I Find
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24