Attention à ne pas confondre ce TAROT austral avec le légendaire TAROT nordique. Les deux groupes n’ont rien à voir, et ce TAROT de Tasmanie n’en est qu’à son deuxième album. Ce qui ne veut aucunement dire qu’il est dénué d’intérêt, loin de là. Mais musicalement parlant, les deux orchestres ne partagent que peu de points communs, si ce n’est une fascination certaine pour la distorsion et le Rock méchamment amplifié.
TAROT, Hobart, deux albums et trois EP’s. Un joli parcours après plus de dix ans d’activité, mais encore pas mal de choses à prouver. Au vu de la dégaine des gus en question, vous réaliserez qu’ils ne se réclament pas d’une mouvance up in time, mais qu’ils tirent leurs influences de la décennie seventies magique. Et bang, dans le mille, puisque la première phrase d’accroche de leur Bandcamp ne joue pas le mystère :
Vintage, earthy 1970s hard rock done right from the Land Down Under!
Glimpse Of The Dawn et sa superbe pochette se propose donc d’aménager les canons d’esthétique 70’s afin que la nouvelle génération redécouvre une ambiance chaude, au son rond, et aux attitudes naturelles. On connaît le principe, puisque le vintage et l’old-school nous démangent les aisselles toutes les semaines, mais porté à ébullition, ce mélange de tradition et d’indépendance a de quoi faire bouillir la marmite de riffs à la Page/Nugent, et autres épices plus ou moins relevées.
So, let’s go.
Un aperçu de l’aube. C’est une jolie façon d’introduire un orgue Hammond B3 délicat, subtilement soutenu par une guitare claire et une basse volubile. URIAH HEEP, RAINBOW et DEEP PURPLE sont immédiatement cités, sans aucune gêne, ce qui permet de situer l’inspiration d’un disque au son délicieusement analogique, et aux inflexions passéistes. Passéistes, mais savoureuses. On apprécie immédiatement la souplesse de la production, qui renoue avec les traditions d’il y a quarante ou cinquante ans, et le groupe australien prouve qu’il a très bien assimilé les recettes anglaise et américaine, quelque part entre le Southern Rock familial et le Classic Hard Rock en régal.
TAROT assume à découvert sa façon de procéder. Dignes héritiers des LED ZEP, et autres mastodontes, les cinq tasmaniens (David Walsh - basse/chant, The Magician - batterie, Dave Harrington-George - orgue/synthés, The Hermit - chant/orgue/synthés et Felix Russell - guitare) se félicitent d’avoir laissé tourner les bandes en studio, pour capter l’essence même de leur musique. Une grosse part a donc été laissée aux improvisations, que l’on retrouve ici dans le texte, à peine mixées. Le choix de cette liberté a évidemment des conséquences positives sur le résultat, et loin d’un gimmick putassier pour gagner les faveurs des anciens, Glimpse Of The Dawn est une véritable déclaration d’amour au Rock joué dur, dans la plus droite lignée des SKYNYRD, de CACTUS, j’en passe et des moins importants.
L’immersion est donc totale, et on pourrait presque sentir l’odeur des tapis, des cendriers et entendre les boules de billard s’entrechoquer dans la pièce de détente à côté. Avec un équilibre parfait entre tous les instruments (et une guitare étonnamment discrète sur les passages solo, au profit d’une basse gironde), ce deuxième album fait montre d’une maîtrise impressionnante dans la spontanéité, et « The Winding Road » de partir en crescendo, avec une intervention finale pleine de feeling et de bends.
Entre bar-band et tête d’affiche déambulant dans les couloirs du Sunset Strip hotel en 1973, TAROT se paie le luxe de sonner plus roots que les BLACK CROWES et les GRETA VAN FLEET. On renifle l’air occulte du BLUE OYSTER CULT sur les titres les plus abondants en tierces (« Leshy’s Warning »), et on s’ambiance au déhanché de riffs simples, mais très bouclés, au moins autant que Robert Plant au pinacle de son sex-appeal (« Echoes Through Time »).
Tout ceci est bon, très bon même. De l’humilité dans les interventions, de la clairvoyance dans les arrangements, de la sobriété dans l’hommage (même si l’intermède « The Harrier » et ses arabesques orientales paie son tribut à Jimmy), pour une superbe démonstration de passion, entre le festival à échelle inhumaine et la répétition à ciel ouvert. Les étoiles brillent d’ailleurs, tout au long de l’album, réservant à la nuit une lumière naturelle éblouissante. Les musiciens se connaissent bien, se laissent parler sans se couper la parole, et préfèrent les idées simples et efficaces aux explorations hasardeuses.
« The Vagabond’s Return » a même ce souffle épique qu’on trouvait chez les fans de Tolkien entre 1970 et 1975, mais la douceur de l’ensemble, le velouté vocal, et l’attitude libre mais policée nous permettent de faire le voyage en tout confort, les australiens ayant pris soin de nous garder les fauteuils les plus moelleux.
Simple, direct, mais ambitieux, telle est la façon d’appréhender un disque que l’on privilégiera en vinyle pour apprécier le travail accompli sur les fréquences. Un peu sci-fi dans les volutes de claviers, un peu NWOBHM lorsque le ton se durcit, Glimpse Of The Dawn évoque même par intermittence l’adoration seventies de HAUNT, mais refuse de s’encarter au parti vintage.
Et si cet album a été conçu dans l’optique de séduire la nouvelle génération, le but est atteint sans problème. On imagine mal un adolescent de 2024 résister à l’authenticité de « Dreamer in the Dark », ou un vieux de la veille bouder le plaisir ternaire boogie de « Heavy Weighs the Crown ».
TAROT s’annonce lui-même des jours heureux en tournée. Avec un tel répertoire, le quintet va jouer sur du velours côtelé et séduire les foules sans avoir à forcer son talent. Et tout ça pourrait même annoncer un magnum opus dans les années à venir. C’est tout le mal qu’on leur/nous souhaite.
Titres de l’album:
01. Glimpse of the Dawn
02. The Winding Road
03. Leshy’s Warning
04. Echoes Through Time
05. The Harrier
06. The Vagabond’s Return
07. Dreamer in the Dark
08. Heavy Weighs the Crown
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