Tout ce qui brille n’est pas or. Et par extension, tout ce qui est paillettes n’est pas Glitter pour autant. Alors, tigresses du Bengale ou pas, ou juste musiciennes suédoises pleine d’allant et de bonne volonté, le feeling ne s’apprend pas, tout comme il n’existe aucune méthode de feeling ni time machine pour retrouver Bolan, Bowie, les SWEET/SLADE et autre chantres d’un Rock décomplexé et parfumé. Un duo virtuel sur une scène, c’est toujours cheap, mais se voir possédé par l’esprit d’une musique joyeuse et chamarrée, c’est beaucoup mieux dans un accès de schizophrénie Rock.
Et tout ça, ça nous donne quoi, et ça parle de quoi cette histoire ? D’un trio de Stockholm qui depuis 2010 jamme autour d’une passion commune, qui justement, et contrairement à ce que leur look laisse suggérer, ne tourne pas autour d’une fascination pour le strass des années 70, mais bien le Rock du pivot des 80’s. Alors évidemment, un premier album bien troussé nous a tous fait penser à KISS, le SLADE, les RUNAWAYS bien sûr, le Gary GLITTER, mais finalement, en écoutant bien, on trouve autre chose dans leur musique juvénile et exubérante.
Déjà, du sérieux, de l’application, et pas forcément cette nostalgie qui pousse des musiciens à cacher leur manque d’inspiration derrière un écran de fumée vintage. Car que ça vous plaise ou non, les HEAVY TIGER sont à l’aise dans leur platform-boots aux talons estampillés 2000.
Alors, Glitter. Il fallait oser un titre et une pochette pareille, surtout lorsque sa musique évoque plus volontiers une forme assez primaire de Hard Rock à l’Anglaise, tirée des meilleurs chapitres de la saga THIN LIZZY et jouée comme Jett et Currie le faisaient il y a trente ans. Du bagout, du délié, mais des mélodies sucrées, et un son, un putain de son qui nous rappelle le Jailbreak, mais aussi les GO GO’s, en gros, un méga mélange de Rock, de Punk, de Pop, pour une grosse demi-heure de fête Rock que personne ne veut voir ou entendre s’arrêter.
Alors, one, two, three, Maja Linn (guitare/chant), Astrid Carsbring (batterie/chœurs) et Sara Frendin (basse/chœurs), en bonne RAMONES du Rock brillant et aux bulles de savon qui éclatent du balcon ont troussé un second album (le premier, Saigon Kiss avait encore quelques erreurs à rectifier, mais séduisait déjà de ses lèvres salées) qui n’est finalement qu’une déclaration d’intention teen réveillant le jeune chien fou qui habite toujours en nous, et qui est prêt à s’éclater au son de guitares policées mais bien maquillées, et de refrains si magiques et multicolorés que personne ne peut y résister.
Et produit par Rikard Löfgren et Gustav Ydenius aux Leon Music Studios (MUSTASCH, SISTER SIN), ce second effort qui n’en est pas un refuse tout remplissage et toute facilité, pour reprendre le Rock par le biais, et ramener un peu de joie dans les chambrées. Et en l’état, il est le genre de disque qu’on écoute avant de se barrer à une fête méchamment arrosée, ou à un concert complet, le cœur déjà rempli de slogans mélodisés.
Classic riffs with attitude. Tel est le leitmotiv des trois frontwomen qui pourraient très bien s’incruster dans un épisode de Josie & The Pussycats, sans le costume félin, mais avec un paquet de riffs malins. Des riffs qui sentent bon le KISS le plus joueur et frondeur, et des rythmiques qui n’ont pas oublié le beat solide mais chaloupé de Lynott/Downey, en gros, la combinaison fatale de la facilité tubesque mais raw des premiers, et des mélodies ciselées des seconds Irlandais.
Alors, pas de question inutile, mais un sens de la composition facile. Un peu Punky sur les bords, forcément, mais urgent, viscéral, et pourtant peaufiné dans les moindres détails sans perdre de cette sauvagerie initiale. Un album aussi smooth que rugueux, qui séduit mais fait fuir les peureux, et onze titres qui sont autant de futurs hymnes live que tout le monde va reprendre en chœur, en Suède, ou ailleurs.
Feel good album ?
C’est presque ça, non. C’est même carrément ça.
« Nous sommes très excitées à propos de ce nouvel album. Il est rempli de hits ! Et si vous pensiez que notre album précédent n’était pas assez Heavy, vous n’allez pas être déçus ! »
C’est beau la confiance, surtout lorsqu’elle est justifiée. Car c’est la vérité, ce Glitter est la jonction définitive entre des 70’s encore festives et un vingt-et-unième siècle à l’hystérie débraillée un peu passée, et aussi harmoniques soient ces lignes vocales collégiales, elles ont toute une grosse part de nostalgie mélodique qui en dégouline.
Le son, aussi massif a-t-il été voulu, reste léger, et évoque le tournant entre le Hard-Rock de papa et le Heavy de fiston, un peu comme si la NWOBHM des TYGERS OF PAN TANG donnait quelques cours de lourdeur à une Suzi Quatro encore trop moulée dans son cuir délavé.
Et croyez-moi sur parole, lorsque vous faites glisser la rondelle sur le pick-up, le temps passe très vite, un peu comme une surboum d’après-midi, lorsque vous attendez sagement dans votre coin que le beau Kevin vienne vous inviter à danser ou à vous prendre la main.
Sauf qu’ici, ce ne sont pas les garçons qui décident, mais bien les filles qui vous illuminent de leurs guitares mutines et de leur tempo qui turbine.
Pas de girl power non, ça c’est acquis depuis longtemps, juste des girls who want to have fun, et c’est déjà beaucoup mieux.
Donc, pas de prétention, mais des tubes qu’on chante après minuit à l’unisson, presque tous en fait. « I Go For The Cheap Ones », qui rentre en contradiction avec la valeur intrinsèque de ces musiciennes si précieuses et débordant d’intentions, « Feline Feeling », qui ressemble à un truc des STRANGLERS repris par les RUNAWAYS, « Shake Me » qui avance Punky en balançant des licks à la Stanley/Frehley lacérés par des RAMONES toujours aussi pressés, « No Tears In Tokyo », plus posé, mais LIZZY pour jour férié, « The Only Way Is Up », intro polaroïd et couplets celluloïd, « Keeper Of The Flame », presque early DEF LEPPARD sans le poids du respect AC/DC, « Jemma », up tempo irrésistible aux percussions en missiles, et ce final « Devil May Care », qui en effet a de quoi chatouiller la queue fourchue de Lucifer, avec son adaptation des L7 dans un contexte encore moins coincé et plus radiophonisé.
Tiens, je viens juste d’émerger de cette musique endiablée et je remarque que la pièce est constellée de paillettes dorées.
C’est un signe ça, et ça ne trompe pas. J’ai dû trop bouger. Trop danser, trop headbanger. Mais finalement…c’est ça le Rock non ? Qu’il soit joué par des filles ou des mecs à l’allure de bucherons…
Un truc immédiat, pas important mais vital. Qui passe comme un baiser sur la joue ou comme une soirée de bal. Et Glitter, et les HEAVY TIGER sont sans doute les meilleurs représentants de cette futilité qui nous fait tous vibrer.
Plus qu’un second album, c’est déjà un classique, l’affaire est pliée. Le plus exaltant « one, two, three, four » de ces dix dernières années.
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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