Bien que la plupart du temps, nous écoutons des groupes sérieux (ou du moins considérés en tant que tel), nous ne crachons pas sur un brin de fantaisie. Une fantaisie de ton, certes, mais un sérieux de fond. Car il n’est blague plus drôle que celle élaborée avec talent. Nul n’a oublié l’effet bœuf produit par les manœuvres du Sargent D de S.O.D, ni les drôles d’histoires de tondeuse des LAWNMOWER DETH. Nous avons été nombreux à craquer pour les délires préhistoriques de GWAR, et même NANOWAR nous a fait sourire à un moment donné. Certains estiment même que les ULTRA VOMIT sont le programme le plus excitant de la télévision française depuis la caméra cachée de Jacques Legras.
Mais, puisqu’il y en a toujours un, encore faut-il que ces galéjades musicales soient aussi entrainantes que leurs textes ne sont désopilants. Là est l’équilibre si difficile à trouver, que Scott Ian et les siens ont mis au point il y a quarante ans. Dès lors, si vous aimez qu’un sourire illumine votre visage lorsque vous headbanguez comme des tarés, laissez-vous tenter par le premier longue-durée des californiens de CANCER CHRIST.
Débarqués de je ne sais quelle planète dans le monde du DIY de Los Angeles, 2021 A.D, les olibrius de CANCER CHRIST ont déjà donné un paquet de concerts homériques, déguisés, drôles et enlevés. Après un EP, et d’autres représentations, il leur fallait donc formaliser leurs cauchemars par un premier album digne de ce nom, aussi excitant que leurs costumes et leur attitude on stage.
Il est de notoriété publique que ce qui est amusant sur scène ne l’est pas forcément sur disque. Le studio peine en effet à retranscrire la folie de concerts débridés, et a tendance à niveler par la raison un délire de saison, ce qui empêche de vraiment retrouver la démence de ces performances d’un samedi soir. Heureusement pour nous, ces sagouins sont parvenus à traduire en conditions fermées les pirouettes et autres sauts de cabri de leurs concerts, gravant pour l’éternité ce complètement barge God is Violence.
La pochette ne faisant pas dans la finesse, il était évident que le contenu du disque allait s’avérer non seulement potache, mais blasphématoire. Et entre les baptêmes à la pisse, la grosse bite de Jésus, Dieu et sa haine des flics, une certaine nostalgie de la guillotine, et un juge suprême assez complaisant quant aux affaires de viol, les CANCER CHRIST ne font pas dans la dentelle, et évoquent la scène Grind la plus paillarde, mais aussi les exactions hystériques de la scène Hardcore la plus décomplexée.
Musicalement parlant, God is Violence est une sacrée affaire. En mélangeant le Metal le plus plombé au Hardcore le plus enlevé, tout en incorporant des éléments de Grind, de Doom, de Thrash et de Punk, CANCER CHRIST ose le Crossover le plus génial de ces dix dernières années, et signe une grosse vingtaine de compositions de durées variées. Et plus que de compositions, parlons de sayettes destroy, dans le plus pur esprit Punk/Hardcore de la scène californienne des années 80, inspirée par sa grande sœur new-yorkaise.
Tout y passe. Ces mecs-là ne se sont pas contentés de quelques calembours bien placés vaguement soulignés d’une musique facile, que n‘importe quel clampin serait capable de pondre sur ses chiottes. Non, les malandrins sont des esthètes de la gaudriole, mais ne nous prennent pas pour des imbéciles avinés de fin de banquet. Et dès l’explosion de « Do You Wanna Go To Heaven? », la donne est claire, et l’envie d’enfer très palpable. Roulements déments d’un batteur en roue libre, chaos ambiant, guitare dissonante et terriblement Thrashcore, pour une fête hors du commun dans les couloirs de l’asile qui voit les fous prendre le pouvoir.
Ces fous sont au nombre de cinq. Saint Anthony (chant), Snake Boss (guitare/chant), Piss Snake (basse/chœurs), Diesel Snake (guitare) et Apocalypse Snake (batterie), genre frères Ramones pour petits enfants vraiment pas sages, et ils connaissent leur instrument par cœur. Ce qui leur permet de signer des tueries aussi monstrueuses que celles de « Baptized in Piss and Shit », aussi Punk que GBH et aussi Metal que TERRORIZER, ou « God Hates Cops », pamphlet totalement stupide qui rappelle les MDC mais aussi OLD LADY DRIVERS.
Dieu déteste les flics ?
Ça tombe bien, moi aussi. Enfin pas tous.
Véritable partouze des sens, ce premier album peaufiné aux Dolphin Fucker Studios par Tommy Meehan et au Seahorse Sound par Cameron Acosta est une énorme surprise que Seeing Red Records nous a réservée comme des étrennes qu’on enveloppe pour un concierge dévoué. Après tout, après des années à surveiller et entretenir l’immeuble Metal, nous avons bien mérité un treizième mois, et God is Violence est assez riche pour que nous vivions artistiquement tranquilles un bon moment.
Les cinq parties débiles de « Hail Christ », la fureur Core de « God Made Me Do It » à rendre envieux les MACABRE, l’humour plus que borderline de « God Bless The Rapists », les épisodes passent à une vitesse supersonique, sans générique, mais avec un paquet de rictus sincères.
J’y ai pensé, j’ai peut-être trouvé que j’exagérais. Mais après tout, pourquoi ne pas avoir le sens de la formule jusqu’au bout ? Ce qui n’empêchera pas les trolls de continuer à m‘insulter, alors autant y aller franco.
CANCER CHRIST, le S.O.D des années 2020 ?
Je parierai bien quelques bitcoins là-dessus.
Titres de l’album:
01. Hail Christ Intro
02. Do You Wanna Go To Heaven?
03. Baptized in Piss and Shit
04. God Hates Cops
05. Hail Christ I
06. Bring Back the Guillotine
07. Prosperity Preacher
08. Worship Interlude
09. Jesus Got a Big 'Ol Cock
10. Tithe or die
11. Hail Christ V
12. God Made Me Do It
13. Hail Christ IV
14. God Bless The Rapists
15. Taking Up Serpents
16. The Blood of Jesus
17. Satan is a Bitch
18. Hail Christ II
19. Make Them All Dead
20. Saint Anthony's Sermon
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