Dans la série des comeback qui font plaisir, et plus ou moins inattendus, célébrons celui d’Herman Frank (HERMAN FRANK, POISON SUN, ex-HAZZARD, ex-MOON'DOC, ex-ACCEPT, ex-PÄNZER, ex-SINNER, ex-THE ELEMENT), qui après onze ans de silence réactive sa créature VICTORY. Nous étions sans nouvelles du groupe allemand depuis la sortie en 2011 de Don’t Talk Science, et commencions à nous demander si VICTORY allait revenir sur le devant de la scène, bien que le groupe ait toujours été un second couteau du mouvement Hard n’Heavy germain, loin derrière SCORPIONS et ACCEPT. Second couteau certes, mais fameux, et des albums comme Don't Get Mad...Get Even, Culture Killed the Native ou Hungry Hearts sont encore écoutés des années après pour témoigner de la faim de riffs et de refrains fédérateurs comme les fans allemands les aiment tant.
Une décade de silence, pour un groupe encore remanié de fond en comble, mais dont certains des nouveaux membres font déjà partie de la famille. On retrouve ainsi Mike Pesin à la guitare, complice d’Herman, mais aussi Malte Burkert à la basse, support de David Reece, et constatons donc que l’affaire est entre de bonnes mains. Pour compléter ce line-up dont le plus ancien membre a rejoint la troupe en 2019, Gianni Pontillo au chant et Mike Stein à la batterie, soit une formation d’expérience, mais suffisamment jeune pour insuffler à VICTORY ce souffle contemporain dont son traditionalisme à besoin pour rester à flot de cette vague old-school qui aimerait bien noyer les grands anciens.
Néanmoins, malgré son arrivée tardive, ce nouveau projet a une solide excuse. Herman avait en effet remis le train sur les rails fin 2019, avant que la pandémie ne nous touche de plein fouet et oblige les artistes à se mettre en stand-by. C’est pourquoi Gods of Tomorrow ne sort qu’en 2021, mais malgré ces deux années de latence, l’envie est palpable, et l’impatience se fait même sentir parfois. Celle de grimper sur une scène pour défendre un nouveau répertoire et ramener l’ancien à la mémoire. Et ce nouveau répertoire n’a pas à rougir face aux tubes d’antan, puisque ce onzième album tient méchamment la route, en évitant le piège de l’actualisation à outrance et en se fiant à une production subtilement rétro, mis réellement efficace.
Second point fort de la réalisation, ses compositions évidemment. En alternant comme toujours les montées en puissance Heavy et les modulations Hard-Rock, Herman et ses nouveaux partenaires ont trouvé le bon compromis entre toutes les nuances de Metal allemand, nous offrant par la même un sacré pavé qui résume toute l’histoire musicale amplifiée d’un pays qui n’a pas oublié ses héros. Nous passons ainsi sans transition d’un burner burné de la trempe de « Gods Of Tomorrow », mené tambour battant, à des allusions au Hard le plus mélodique de la période 86/89 via « Dying In Your Arms », ce qui a le mérite d’offrir un panel assez large pour ne pas lasser, malgré la durée augmentée de l’album.
Convaincant dans les deux domaines, VICTORY se montre sous un jour flatteur et séduisant, mais cette séduction, outre les compositions, doit beaucoup au talent incroyable de Gianni Pontillo, que nous avions déjà eu le plaisir de découvrir au sein de THE ORDER ou PURE INC. Le suisse au timbre de velours fait donc merveille aux commandes de ces nouvelles chansons, et sait maltraiter sa gorge pour la faire éructer virilement, tout en ménageant ses cordes pour velouter les titres les plus romancés.
Du coup, tout passe comme dans un rêve, et ce onzième album a de faux-airs de best-of déguisé d’une longue carrière chargée. On y reconnaît le VICTORY des premières années, acéré et agressif, le VICTORY moins emphatique des années « on louche sur le marché US », mais aussi le VICTORY plus Heavy des nineties et des années 2000. Un survol effectif qui peut s‘appuyer sur une rythmique polyvalente et solide, refusant les figures de style trop encombrantes, sur des riffs classiques mais toujours convaincants, et évidemment, sur des couches vocales subtiles et probantes qui ajoutent une plus-value immense à l’ensemble.
On headbangue sur « Into The Light », au timing Eurovision mais au son grognon, on lève son poing et on chante comme des marsouins sur le très radiophonique « Unconditional Love », assez proche des produits Frontiers de ces dernières années, on nettoie son peigne pour se démêler la tignasse sur le féroce « My Own Desire », et on enfourche sa bécane pour bouffer du bitume au son du solide « On Fire ». Il est assez incroyable de constater qu’on se laisse prendre au jeu d’un Hard n’Heavy aux intentions avouées depuis les années 80, mais là est le talent de cette nouvelle formation, qui accepte son statut sans se reposer sur ses lauriers. Et si tous les titres ont déjà des allures de classiques instantanés, c’est qu’ils en sont, et qu’ils vont faire un véritable malheur face aux foules déchaînées.
Cinquante minutes de vrai Hard allemand, sans concessions, sans regrets, des moments de vraie folie amplifiée (« Rising Force », qui n’aurait pas dépareillé sur le dernier ACCEPT…logique somme toute), du classicisme transcendé par la foi de guitares toujours aiguisées et d’une basse lourde comme une enclume (« Leave You Alone », bonus-track qui en valait la peine), et au final, un comeback qui donne vraiment le sourire et la pêche. Bravo à Herman et les siens pour ce retour tout à fait réussi, qui donne envie de se replonger dans l’histoire tout en embrassant le présent.
German Heavy Metal still rules !
Titres de l’album:
01. Love & Hate
02. Gods Of Tomorrow
03. Cut To The Bone
04. Dying In Your Arms
05. Hold On Me
06. Into The Light
07. Mad
08. Unconditional Love
09. My Own Desire
10. On Fire
11. Rising Force
12. Leave You Alone
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