Ma joie de vivre flétrissait, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Mais entre la météo pluvieuse et grise, les annonces de manche de coronavirus se répandant comme une mauvaise blague, la morosité ambiance de l’approche des municipales, et une constipation chronique, les motifs de dépérissement moral ne manquaient pas. Mais l’explication était ailleurs. Je l’ai réalisé ce soir en comprenant qu’il y avait très longtemps que je n’avais pas écouté de bon album de Grind. Je ne parle pas des références essentielles, de NAPALM, de NASUM, THE KILL ou AGATHOCLES (sans aller jusqu’à lécher DECHE CHARGE) que je déguste à longueur d’année, mais bien d’une nouveauté, d’un album qui me laisse sur les dents le cul cassé ou l’inverse, un truc qui mule, qui défrise la moule, qui défouraille les poils pubiens et laisse la gorge en vrac. Le bouzin qui turbine comme un ventilo de centrale nucléaire, qui fait crever la pelouse plus efficacement qu’une pisse de chien mutant. En gros, un truc qui s’affiche et qui en est fier. Et ça tombe bien, puisque les INTERNAL ROT affichent leurs convictions avec fermeté sur leur page Facebook, en un seul mot. Grindcore, placé judicieusement juste à côté de « genre », le truc qui te (re)met les pendules à l’heure du bordel et du barouf. Mais rien de galvaudé là-dedans ou de trop lapidaire, juste la vérité. Car les INTERNAL ROT sont au Grind ce que TOXIC WASTE est au Crossover, une latitude et une longitude, une honnêteté, une appellation contrôlée, mieux, une vérité vraie. Fondé en 2010 « par accident », après que deux membres de groupes du coin (Melbourne) se soient mis en tête de faire du bruit ensemble, le groupe a ensuite été complété par le hurleur en chef Max pour étoffer le duo guitare/batterie, et depuis, les trois amoureux ne se sont plus quittés. En a résulté un écho du tonnerre, qu’on constate sur pas moins de deux longue-durée mais aussi deux splits (avec MANHUNT et MELLOW HARSHER), un EP, un live, et même une compilation, en début de carrière.
C’est donc avec bonheur et défécation que le trio (outre Max qui beugle on retrouve Christoph qui roule et n’amasse pas mousse et Brad Smith qui stane ses smith et mouline sa guitare comme une essoreuse à salade) s’en revient avec Grieving Birth et sa pochette féminine et interloquée, pour mieux nous bousculer non d’une toux subite dans une queue de supermarché, mais de vingt-deux tranches de vie Grind pour vingt-trois minutes de bonheur de sagouin. Dans un registre qui mélange avec bonheur les exactions gravissimes D’INSECT WARFARE, les délires de marteau piqueur de DEATH TOLL 80K, les errances transalpines de CRIPPLE BASTARDS et l’efficacité meurtrière de THE KILL, INTERNAL ROT joue son Grind comme tous les vrais amateurs l’aiment, à fond la caisse, mais avec intelligence. En associant des riffs mémorisables à une performance hallucinante de Christoph à la batterie, le groupe nous trousse comme un lapin besogne une grosse (la)pine, et ne fait aucune concession Crust, D-beat ou Death Metal (enfin si, mais juste un peu), adoubant la simplicité radicale du style et l’élevant au rang de dogme. Bien évidemment, rien de très novateur sur ce second LP, mais c’est justement ça qui fait sa qualité. Réfutant les évolutions qu’a pu connaître le genre depuis son émergence (Techno, Cyber, Gore, Avant-Gardiste), le trio balance la purée, directement dans la tronche, mais avec une pertinence inouïe. Il est tout à fait possible de se montrer rebuté par l’approche, mais seulement si le genre vous répugne. Car les vrais amateurs, comme moi, sauront reconnaître la frappe en triphasé d’un batteur qui connaît ses gammes et qui blaste comme un épileptique en pleine branlette, et un guitariste qui médiatore grave, sec et saccadé, sans oublier d’imprégner à ses riffs un parfum catchy digne du premier TERRORIZER.
Bilan, une tuerie. Pas un seul morceau au-delà des deux minutes, beaucoup sous l’unité, mais des attaques franches et des coudées double. On retrouve le parfum enivrant des premiers AGATHOCLES, dont le son aurait été épaissi par une appropriation des codes d’INSECT WARFARE. Il est vrai que la comparaison entre Grieving Birth et World Extermination sont nombreuses et valides, et ce, dès la boucherie « Transmission ». Max grogne comme un adolescent qui a perdu le mot de passe wifi, Christoph se prend pour le cousin toxico de Danny Herrera et Pete Sandoval, tandis que Brad n’a pas oublié que le Grind vient du Hardcore, et que le Hardcore à la base n’est pas un genre joyeux aux motifs ensoleillés. « Unnegotiable Impact » ralentit parfois le tempo, et l’ambiance ne s’en trouve pas allégée pour autant, mais je dois l’avouer, c’est véritablement la performance apocalyptique de dextérité de Christoph au kit qui m’a laissé sur le cul. Le mec aligne les fills, se prend pour un cogneur de Jazz perdu sur la scène du CBGB’s en pleine montée de psilo, blaste, re-blaste, descend et remonte ses toms comme Lance Armstrong les côtes et les dénivelés, crashe ses cymbales comme on étale un moustique avec une tong, et fait le show ininterrompu pendant vingt-trois minutes comme s’il finissait un footing pépère. Pas très éloigné de ce que le groupe nous avait lâché comme caisse avec Mental Hygiene en 2014 (mais six ans pour un LP c’est pas vraiment Grind comme fréquence) Grieving Birth est en quelque sorte une explosion de joie de haine dans la continuité, et ce que j’ai entendu de mieux dans le style depuis un rot de Barney à la sortie de scène. Un LP qu’on finit par écouter en boucle, même pas par exutoire, juste comme un machin jouissif qui respecte les règles sans avoir les siennes. Une jolie coulée de sang menstruelo-Grind sans perte blanche, qui tâche le fond du slip, mais qui macère avec flair.
Ah, et le machin est dispo en vinyle tiré 800 exemplaires, avec pochette nickel, poster, et carte cadeau pour télécharger le bouzin. Donc tu achètes et tu la fermes. (Et je ne mets pas de tracklisting ça me saoule, alors la ferme aussi).
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21/11/2024, 08:46
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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