Enfin.
Oui, enfin. Parce que dix-sept ans de silence est une période assez longue pour qu’on puisse s’en plaindre, spécialement lorsqu’elle concerne un groupe chéri par l’underground et tous les fans d’un Death/Thrash brutal et sans concessions. DEFLESHED nous avait donc méchamment laissés tomber suite à la parution du bestial Reclaim the Beat, interrompant de fait un beau parcours parsemé de cinq longue-durée, démos, live, et autre compilation. La première partie de carrière des suédois, s’étendant de 1991 à 2005 prenait donc fin brutalement, sans que l’on sache si nos vilains héros allaient revenir nous couper les tifs en mode Attila sans blaireau.
Les rumeurs allaient bon train depuis la fin des années 2010, et beaucoup parlaient à mots couverts d’un éventuel comeback, que ce Grind over Matter confirme de toute sa méchanceté. De retour sur Metal Blade, le trio infernal nous raconte une fois de plus ses aventures violentes, et prône toujours un sens de la concision fort à propos. Si Reclaim the Beat taquinait les trente-six minutes, Grind over Matter raccourcit encore le propos pour se placer juste au-dessus de cette demi-heure fatidique. Et faites-moi confiance, trente-et-une minutes de pains dans la tronche, ça laisse des traces, et en bons masochistes que nous sommes, nous en acceptons les séquelles.
Lars Löfven (guitares, 1991-2005, 2021-present), Gustaf Jorde (basse/chant, 1992-2005, 2021-present) et Matte Modin (batterie, 1995-2005, 2021-present) ont donc la forme, et le démontrent en soignant un répertoire foncièrement viscéral et chirurgical dans ses attaques, dans la plus pure tradition d’un Death/Thrash suédois influencé par sa propre scène, et notamment AT THE GATES, les héros nationaux.
Une fois encore, on se concentrera sur l’efficacité, à défaut de perdre notre temps à traquer l’originalité. DEFLESHED n’a rien perdu de sa franchise, et si quelques morceaux proposent des plans un peu plus posés et réfléchis, la majeure partie de l’album se vautre dans une vitesse affolante, les blasts affolés, et le raclage de gorge en bonne et due forme.
De fait, « Bent Out of Shape » résume en moins de quatre minutes le concept global, et l’emphase est clairement mise sur la violence fluide. On retrouve avec délice ces attaques linéaires et cette énergie de tous les diables, et si la surprise est un mot complètement proscrit, le tout à des allures de massacre en forme de retrouvailles après une longue absence du champ de bataille.
On pourra évidemment regretter cette trop grande cohésion qui empêche plus ou moins de faire la différence entre les morceaux, mais on ne pourra que s’incliner face à cette force de persuasion dont les suédois usent sans modération. Penchant toujours plus du côté Death de la balance, ce Death de la fin des années 90 qui devenait plus précis et mélodique, DEFLESHED n’a pas retourné sa veste pour séduire un nouvel auditoire, et pense à ses fans hardcore avant tout. Des fans qui seront ravis de retrouver la voix au gros grain de Gustaf Jorde, et les tentacules de poulpe de Matte Modin.
Avec une grosse partie du tracklisting ne dépassant pas les trois minutes, Grind over Matter va à l’essentiel, mais n’en oublie pas pour autant de lâcher un ou deux hymnes en passant. Ainsi, le title-track, totalement irrésistible et nucléaire emporte tout sur son passage, alors que « Blood Well Spent » se rapproche d’une version synthétisée des premières années de MORBID ANGEL, sans les débordements occultes et techniques.
Ce sixième album s’inscrit tout à fait dans la politique artistique d’un label comme Metal Blade, fidèle aux recettes d’antan, et nous fournit en adrénaline pour que l’on tienne jusqu’à la fin de l’année. Il est en effet difficile de résister à cette exubérance qui sent la joie d’un retour réussi, l’album se terminant même par une déclaration d‘intention claire come un parpaing sur la gueule, via « Last Nail in the Coffin » qui plante le dernier clou dans le cercueil du False Metal.
En restant les mêmes, les trois suédois nous rassurent donc, et concrétisent ces rumeurs de reformation lancées tout sauf au hasard. Et si cet album ne laissera pas grande trace dans le grand livre de la violence suédoise ou mondiale, il n’en reste pas moins un défouloir appréciable, et une catharsis salvatrice.
Titres de l’album :
01. Bent Out of Shape
02. Grind Over Matter
03. One Grave to Fit Them All
04. Heavy Haul
05. Dear Devil
06. Staring Blind
07. Blood Well Spent
08. Unburdened by Genius
09. Behind Dead Eyes
10. Blast Beast
11. Last Nail in the Coffin
La formule n'a pas changé d'un iota. Excellent!
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15