Alors qu’une nouvelle cargaison Frontiers est déchargée sur nos ports virtuels, il est temps d’affronter la vérité : le label italien est bien le maître du Hard Rock mélodique depuis des décennies, et aucune de ses sorties n’accuse la moindre faiblesse. Certains argueront de la concurrence manquant de férocité, mais entre AOR Heaven et MelodicRock, l’opposition est bien là et tangible, et ne doit pas servir d’excuse à la suprématie de la maison de disques italienne. Ce mois-ci, Serafino a sorti l’artillerie lourde, et les containers contiennent leur lot de grosses surprises, avec le retour de HOUSE OF LORDS, l’avènement d’ELECTRIC MOB, et surtout, le nouvel effort des anglais de VEGA, l’un des groupes les plus fiables de l’écurie. Onze ans après la création du collectif, Grit your Teeth se pose en sixième chapitre d’une saga passionnante aux épisodes fascinants, et confirme la domination harmonique d’un des combos les plus attachants de sa génération. Deux ans presque pile après la réussite Only Human, le désormais sextet s’en revient nous en donner une leçon de Hard-Rock accessible mais pas vendu pour autant aux facilités d’une musique trop radiophonique pour être moderne. A l’image de quelques -uns de ses confrères, la plupart suédois, le combo anglais franchit les étapes avec une telle facilité qu’on imagine les chansons transpirer de leurs guitares sans effort particulier. Et si pour beaucoup, la collaboration avec Harry Hess qu’était Who We Are reste pour le moment le pinacle d’une jeune carrière, il y a fort à parier que ce nouvel album rivalisera bientôt avec lui dans le cœur des fans. Je parlais de sextet, puisque le fidèle support live Mikey Kew a désormais rejoint la bande à temps plein, alors que le siège de batteur est passé de Dan Chantrey à Martin Hutchison. Le reste de la bande tourne toujours autour du noyau Nick Workman (chant), Tom Martin (basse/guitare), Marcus Thurston (guitare) et James Martin (claviers), et il est évident que le son de Grit your Teeth ne s’en trouve que renforcé.
Le nouveau frappeur de la bande semble enthousiaste au sujet de sa nouvelle collaboration. Il déclare à qui veut l’entendre que son nouveau groupe « a voulu sortir un album plus moderne et précis », tandis que Nick affirme « avoir pris des risques en enregistrant cet album dont nous voulions être fiers. Ne tentez pas de nous coller une quelconque étiquette sur le dos, appréciez juste la musique ». Et c’est vraiment la meilleure façon d’apprécier cette nouvelle collection de chansons, qui si elles ne marquent pas un gros changement avec le répertoire antérieur, semblent plus ancrées dans un présent que marquées par une nostalgie des années 80. Pourtant, les références utilisées sont toujours les mêmes, BON JOVI, SLAUGHTER, WIG WAM peut-être, mais avec une ouverture des plus franches de la trempe de « Blind », VEGA aiguise ses crocs et ses griffes, et sonne plus Hard que jamais. Certes, les mélodies qui représentent leur trademark sont toujours aussi présentes, mais soulignées d’une hargne patente, ce qui confère à certaines chansons une puissance renouvelée. Comme je le disais, la transition s’est opérée en douceur, et il n’y a pas un énorme écart entre Only Human et Grit your Teeth. Le VEGA 2020 n’est en effet que le prolongement du VEGA 2018, qui lui-même était l’évolution logique du VEGA 2016. Et si Nick affirme avoir pris des risques avec ce sixième tome, ces risques sont limités, et se retrouvent à intervalles irréguliers dans les onze nouveaux morceaux. Mais le combo l’affirme lui-même sans ambages, et s’inscrit presque en faux avec sa propre démarche en imposant un « (I Don't Need) Perfection » qui contredit ses méthodes de polissage à l’extrême. Certes, l’ambiance générale est peut-être un peu plus crue que d’ordinaire, mais on retrouve quand même de solides traces de philosophie DEF LEPPARD, ces concessions entre Rock et Pop qui floutent les frontières et nous perdent dans des harmonies en brouillard de chœurs.
Mikey Kew de son côté, se montre emballé par le travail accompli. Selon lui, ce sixième LP est le meilleur enregistré par la bande, un album très positif dans son message, mais qui cache aussi des moments plus sombres, une sorte de thérapie dont le groupe avait besoin. Sans savoir si les musiciens en ressortiront apaisés ou grandis, l’auditeur et le fan quant à eux se montreront satisfaits une fois de plus de constater qu’aucun temps mort ou morceau faible ne vient gâcher la fête des retrouvailles. Et qu’importe que le groupe se rapproche parfois dangereusement de la vague Hair des eighties avec un « Grit Your Teeth » qui fleure bon le BON JOVI le plus fédérateur, le résultat est encore une fois impeccable, et la production légèrement plus rêche que d’ordinaire. Parfait dans son rôle de traducteur des langages musicaux vintage dans un vocable plus moderne, VEGA montre un visage sincère et détendu, ose des boogies avec voix traitée (« Man On A Mission »), trépide de Pop sur fond de riffs purement Hard des nineties (« Don't Fool Yourself »), et nous sort le grand jeu de l’accessibilité sur fond d’arrangements New-Wave sur le tube « Consequence Of Having A Heart », aux relents de BERLIN et DEPECHE MODE. Toujours à l’aise dans sa pluralité, le groupe anglais s’affirme de plus en plus comme le leader incontestable du Hard métissé des années 2010, aligne les classiques sans même s’en rendre compte (« This One's For You »), mais surtout, nous touche en plein cœur de son éclectisme honnête. Je n’irai pas jusqu’à affirmer comme Mikey que Grit your Teeth est le meilleur album de la saga, mais comme tous les autres, il plane à des hauteurs enviables par bien d’autres musiciens moins créatifs. Une fois encore, on aurait aimé une charge plus brute pour compléter le tableau, et équilibrer la douceur avec un peu plus d’énergie, mais ces onze nouveaux tubes à cheval entre Rock soft et AOR musclé nous font vite apprécier le répertoire d’un groupe incapable de composer un titre moyen, encore moins médiocre.
Très en voix, Nick domine les débats, permettant quand même aux chœurs DEF LEPPARD de se faire une place au soleil de la bonne humeur mélodique (« How We Live », le plus JOURNEY du lot). Les guitares ne sont certes pas les plus saignantes du circuit, mais en se lâchant un peu sur le final « Done With Me », VEGA nous laisse sur une conclusion plus musclée, et repart dans son coin avec la satisfaction du travail bien fait. Encore un défi relevé haut la main, et une nouvelle entrée dans une discographie qui commence à devenir impressionnante de régularité. Le manque de surprises n’en est pas vraiment une, mais avec des chansons d’une telle constance, les anglais se montrent à la hauteur de leur réputation sans avoir à forcer leur talent.
Titres de l’album :
01. Blind
02. (I Don't Need) Perfection
03. Grit Your Teeth
04. Man On A Mission
05. Don't Fool Yourself
06. Consequence Of Having A Heart
07. This One's For You
08. Battles Ain't A War
09. Save Me From Myself
10. How We Live
11. Done With Me
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