Avec un nom pareil, pas d’équivoque possible : oui, les FŒTAL JUICE sont de gros bourrins qui s’épanouissent en jouant un Death Metal traditionnel, mais bien juteux. Et par tous les orifices. Parfait pour un dimanche matin ensoleillé, et pour un automne soumis aux crises d’ego d’Eole qui envoie tout valdinguer sur les côtes. Fondé il y a presque vingt ans, ce collectif de Manchester prône donc des valeurs de brutalité crue et paillarde, mais sait de temps à autres traiter de sujets plus graves, comme le prouve ce titre basé sur la nécrophagie des pauvres soldats de la première guerre mondiale perdus dans le no man’s land.
Bourrins, mais malins donc. Mais nous connaissions déjà les trublions pour avoir subi leur perversion sur deux albums, Masters of Absurdity en 2016 et Gluttony en 2020, deux parfaits exemples de Death brutal, viscéral, mais totalement appréciable par tous les amateurs de viande crue et de sujets l’étant tout autant.
It is recommended for fans of NAPALM DEATH, TERRORIZER, and CANNIBAL CORPSE
Rien de plus vrai, mais les Mancuniens ont plus d’un tour dans leur sac, et Grotesque le prouve sans tourner autour du pot. Truffé de riffs mortels et de lignes de chant rebelles, ce nouvel album est un hommage rendu au Death Metal des années 90 pour sévices rendus, et offre un visage plutôt avenant qui permet de frapper aux portes pour faire un peu de prosélytisme.
Lewis Bridges (basse), Derek Carley (chant), Ryan Whittaker (guitare), Rob Harris (batterie) connaissent donc tous les trucs et astuces, et nous les servent encore chauds. Animé d’un esprit de fantaisie doublé d’un sens de l’à-propos rythmique redoutable, le quatuor pose un postulat simple sur la table, mais redoutablement efficace : de la violence certes, mais une violence catchy, qui donne autant envie de s’agiter que de faire gicler.
Mais faire gicler quoi au fait ?
Les pustules d’adolescent ravagé par l’acné, les fluides corporels d’un mort fraichement ramassé sur une route, des liquides séminaux retenus un peu trop longtemps, du sang bien sûr, et un peu de vomi suite à l’ingestion d’un tartare de chat moisi collé au bitume. Rien que du bon donc, pour un festin qui dérange les tripes, mais qui amuse le sphincter au moment de l’expulsion.
Avec autant d’accélérations fatales, les Mancuniens roulent sur des tripes, et nous entraînent dans une valse folle aux effets irréversibles. On prend littéralement son pied en savourant les jeux de mots et autres attaques supersoniques de la trempe de « Two Bongs Don’t Make a Right » (moins de deux minutes de groove morbide, plaisir qui ne se refuse pas), et on frôle la folie pure en tournant comme un derviche sur les morceaux les plus costauds (« Cunt of the Litter »).
Aussi efficace qu’un épisode de Jackass tourné dans une morgue ou sur un tronçon d’autoroute légendairement dangereux, Grotesque l’est, immanquablement, mais dans le bon sens du terme. Car loin du Death brutal et facile qui se contente de provoquer par quelques images faisandées, ce nouvel album renouvelle le stock, et décore son étal de pièces de choix. Achetez par exemple un bon kilo de ce « Cunt of the Litter » pour un bon bourguignon, et traînez dans les allées de « Cemetery Leachate » pour y converser avec quelques zombies plus très frais.
Rois de l’idée qui tombe pile, princes du ralentissement qui tasse en live, empereurs de l’ignominie post-mortem, les FŒTAL JUICE évitent avec beaucoup d’intelligence les pièges du Goregrind, et restent dans les clous d’un Death Metal américain d’excellente facture, percutant, séduisant et finalement enivrant.
Avec une tendance à se frotter au Rock n’Death le plus catchy, les anglais donnent une leçon de savoir-mourir à toute la vague nostalgique actuelle, qui ressasse le même leitmotiv de feignasse depuis l’orée des années 2010. Ici, on joue classique certes, mais personnel, et le talent individuel des instrumentistes permet quelques fantaisies appréciables. Dont un bassiste tellement heureux d’être mixé upfront qu’il en sort des boucles malicieuses.
Et une fois n’est pas coutume, les trois références utilisées par le label sont vraiment les bonnes. Car FŒTAL JUICE sonne vraiment comme un ragoût préparé avec des morceaux nobles de NAPALM, TERRORIZER et CANNIBAL, ce qui n’est pas rien quand on y pense un peu.
Grotesque est donc une nouveauté charnue, à la viande forte mais tendre, qui nous rappelle que le Death Metal joué par des passionnés peut être joyeux et parfaitement digeste.
Titres de l’album:
01. Human Beach Master
02. Mountain of Gore
03. Legion of the Grotesque
04. Ghoul Amongst the Mouldering Dead
05. Two Bongs Don’t Make a Right
06. Cunt of the Litter
07. Cemetery Leachate
08. The Walking Groin
09. Torn Apart
10. F. K. E. O.
11. Gruesome
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30