Ne pouvant terminer ma matinée sur une note de déception, je décidais de me rendre au Japon. Du moins virtuellement, parce que les voyages sont chers et les cerisiers plus en fleurs là-bas.
Alors, tour rapide sur les Bandcamp spécialisés Core pour y dénicher une perle rare méritant quelques lignes, et quête récompensée assez rapidement après avoir déniché une bande d’allumés se complaisant dans un Hardcore nippon ne devant rien à ses homologues américains.
Osaka, quatre membres d’une Youth Core Crew (Yoshikawa J – chant, Takasago N – guitare, Tsujimoto A – basse et Takeshima H – batterie), une première démo publiée en mai 2014, vite suivie d’un EP en décembre 2015 (qui en fait ne contenait qu’une pré-production de « My Fight » que l’on retrouve ici en clôture), mais surtout, une énergie de tous les diables qui permet à cette bande d’énervés de faire la jonction entre la deuxième vague Core US et le raz-de-marée japonais de ces dernières années.
Les BRAVE OUT n’hésitent d’ailleurs pas à citer en références quelques noms bien placés (THE FIRST STEP, OUR TURN, GET THE MOST, MINDSET, CHAMPION, GORILLA BISCUITS), qui permettent de se faire une bonne idée de ce qui nous attend sur les cinq morceaux de ce premier EP.
Première constatation. Trop court les gars !!! Avec plus de mille deux cents fidèles sur votre page Facebook vous auriez quand même pu jouer les prolongations, d’autant plus que votre Hardcore teigneux sonne salement bon.
Il est d’ailleurs symptomatique de la vitalité de votre scène locale complètement décomplexée, et à raison, qui pérennise avec ambition l’héritage des anciennes gloires nationales des S.O.B, S.S, NURSE, GAUZE, et autres GASENETA, qui dans les années 80 étaient déjà aux abois.
En version plus actuelle, on pourrait évidemment citer dans des styles différents et plus ou moins puissants les BASTARD, WIND OF PAIN, DETESTATION, qui chacun dans leur registre (Beatdown, Hardcore, Grind et autres extensions bâtardes) battent le pavé de la rébellion, mais ne vous leurrez- pas, les BRAVE OUT ont leur propre identité, et ne se vautrent pas dans un barouf grave et dégoulinant de stridences agacées, mais pratiquent un Hardcore véloce et stable en intensité.
Difficile de résister aux assauts maintenus de ces cinq morceaux qui ne font ni détails ni prisonniers, et qui cavalent aussi rapidement qu’un fan de DISCHARGE mordu par un passionné de MADBALL. Les japonais sont maîtres dans l’art de juxtaposer des rythmiques opposées, passant allègrement d’un tempo Fastcore à un mid vraiment énorme, comme en témoigne l’ouverture cathartique « Peace », qui n’agite pas le drapeau blanc, mais plutôt des guitares mordantes et des vocaux véhéments. Complémentarité des chœurs, motifs accrocheurs, et même percussions en crescendo frappeur (« Open Wide », sale boucherie qui déménage plus qu’un dépeceur aux oreilles fracassées par les AGNOSTIC FRONT), tous les ingrédients sont en place, et saluons par la même occasion une énorme basse qui claque et frappe tous azimuts, permettant à l’ensemble de donner une jolie série d’uppercuts.
Chaque morceau tabasse d’ailleurs salace, vous laissant à la ramasse, la gueule en sang en train de recompter vos dents (« Growing Distance », et sa mosh part centrale irrésistible), mais sait aussi vous séduire méchamment avec des riffs entêtants (« Forced Pain » qui débute gentiment et qui part en vrille assez aisément, sans oublier de distiller des accroches downbeat en passant), avant de vous finir contre un mur sans regret ni arrière-goût bizarre au palais (« My Fight », un peu de dextérité ne fait de mal à personne, et dans ce créneau-là, les BRAVE OUT assurent comme des rois).
Comme je le disais donc, le seul tort de ce premier EP est d’être d’une trop grande brièveté, puisqu’une fois le dernier titre évaporé, on se retrouve un peu hébété, exigeant du rab’ qui ne viendra malheureusement jamais. On aurait préféré un truc dépassant au moins la dizaine de minutes, mais peut-être est-ce cette urgence qui rend Growing Distance si attachant.
Tout y est concis, rapide et précis, rageur et farci, et surtout, Hardcore jusqu’au bout du short en treillis. Une façon de conchier la réalité d’un énorme cri, qui aurait pu venir de New-York, de Boston, de Rio ou de Paris.
Non, la haine ne se cantonne pas à un pays, et le Japon nous en donne sa version, via cet EP sur lequel beaucoup de fans de Core bien fast se jetteront.
Osak’hardcore ?
J’en veux encore !!!
Titres de l'album:
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