Visiblement, le premier album des anglais de TAILGUNNER déclenche l’enthousiasme de la presse spécialisée, ce que souligne avec beaucoup de fierté leur label. Je ne suis pas contre ce partage de chroniques dithyrambiques, encore faut-il qu’elles soient un minimum réalistes. Alors, lorsque je tombe sur une accroche comme « le meilleur premier album depuis l’éponyme Iron Maiden », j’ai tendance à me méfier et à prendre la chose avec des pincettes. Car en matière de Heavy Metal old-school, l’embrasement est souvent proportionnel à la déception une fois les années passées. Et des anglais jouant un Heavy Metal anglais rétrograde ressemble peu ou prou à une grotesque New Wave of Old Wave of British Heavy Metal.
TAILGUNNER est méritant, ne le nions pas. C’est un quintet (Craig Cairns - chant, Patrick van der Völlering - guitare, Zach Salvini - guitare, Thomas Hewson - basse et Sam Caldwell - batterie) travailleur, qui depuis son émergence en 2018 nous a bombardés de singles, nous gratifiant même d’un EP en bonne et due forme en 2022. Pas moins de cinq morceaux présentés en amuse-bouche, pour un album que l’on connaît déjà à moitié. Ce qui n’empêche guère de l’apprécier, puisque ses titres phares fonctionnent toujours aussi bien.
Nous sommes rapides, bruyants, accrocheurs, et nous sommes fait pour durer.
Rapides et accrocheurs, j’en conviens. Mais bruyants…dans une certaine mesure. D’ailleurs, autant préciser que cette bande joue avec les limites de vitesse pour chatouiller un Speed Metal à l’allemande ou un Power Metal à l’américaine, ce qui confère à ce premier effort un cachet plutôt plaisant. Plus porté sur l’énergie que sur la lourdeur, Guns For Hire préfère donc l’énergie mélodique des premiers MAIDEN à la pesanteur des représentants NWOBHM les plus plombés. On accepte avec plaisir cette orientation, d’autant que les morceaux sont tous dotés d’un refrain parfaitement irrésistible, à l’image de celui dynamitant « Revolution Scream », hymne parmi les hymnes.
Capables de faire jeu égal avec les suédois les plus doués, les TAILGUNNER montrent les muscles, les bandent et lâchent les watts pour dessiner les contours d’un univers live très crédible. On a vraiment le sentiment d’être en studio à leurs côtés, découvrant le tracklisting au fur et à mesure, nous prenant de passion pour ces titres francs et fluides, sublimés de chœurs efficaces et de petites prouesses individuelles notables.
Car les anglais sont bons musiciens en sus d’être des compositeurs très capables. On adore cette basse qui ondule et qui pique comme un scorpion, ces tierces qui pour une fois s’éloignent du fantôme de THIN LIZZY, ces quelques soli un peu hésitants qui donnent du relief amateur à la patine professionnelle, et surtout, cette cohésion d’ensemble qui transforme un simple morceau d’album en cheval de bataille de concert (« Futures Lost », du RIOT joué par LANCER).
TAILGUNNER n’a donc aucun mal à pérenniser l’héritage de son pays, leader de la scène à l‘orée des années 80. Si les intentions sont classiques et parfaitement dans la lignée des productions nostalgiques de ces vingt dernières années, le propos est enflammé, la passion intacte, et le rendu en 3-D pour mieux en ressentir les vibrations.
Assez friands des BPM accumulés, les anglais ne jouent donc pas sur la facilité d’un True Metal faisandé et déjà avarié avant d’être consommé. Admettons donc que leur direction s’apparente plus à un Power Metal très mélodique, entre SCANNER et SATAN, entre HELLOWEEN et JUDAS PRIEST. De sérieuses références donc, et des burners qui laissent des traces, entre l’affolé « New Horizons » et le passionné « Warhead », coups de fouet dans le dos pour faire avancer la galère au maximum de ses possibilités.
La cadence ne faiblit jamais, et on pense au registre le plus explosif de PRETTY MAIDS, mais aussi aux leaders de la scène vintage actuelle. Un joli pont construit entre les époques, pour un premier album qui en effet tient toutes ses promesses, grâce au timbre de voix unique de Craig Cairns (qui rapproche parfois l’ensemble d’un GRAVESTONE en grande forme), mais aussi à l’impulsion rythmique de Thomas Hewson et Sam Caldwell.
Quant à Patrick van der Völlering et Zach Salvini, autant dire qu’ils connaissent leur boulot, et qu’ils savent exactement quel riff convient à telle ambiance. Leur jeu commun donne lieu à de jolies joutes de cordes, les harmonies se débâtant dans la furie ambiante, comme aux plus grandes heures du Speed des années 80. Très allemand dans les faits, mais souple comme un élastique Power US, et enrobé dans un décorum très anglais, Guns For Hire a de faux airs de peloton d’exécution pour traîtres Metal incapables de se montrer à la hauteur des enjeux.
De temps à autres, on verse dans la mesure d’un up-tempo rebondissant (« Crashdive »), tout en prenant conscience des enjeux en plaçant en clôture un épilogue de neuf minutes. MAIDEN ? Une fois encore, la tutelle apparaît évidente, même si le quintet anglais se détache de son modèle quintet anglais.
De la férocité, de l’envie, des moyens, des arguments, une certaine folie dans la restitution d’ambiances d’époque, et finalement, ce premier album surprend par sa maturité et de sa fraîcheur, sans être aussi fondateur et formateur que le premier éponyme de vous-savez-qui.
Ce qui est parfait, puisque nous n’avons guère besoin d’un nouvel IRON MAIDEN. Un TAILGUNNER lui est préférable, histoire d’avancer à reculons avec une agilité certaine.
Titres de l’album:
01. Shadows of War
02. Guns for Hire
03. White Death
04. Revolution Scream
05. Futures Lost
06. New Horizons
07. Warhead
08. Crashdive
09. Blood for Blood
10. Rebirth
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