C’est l’histoire d’un mec, il est plutôt sympa. Il propose à DISCHARGE et HELLHAMMER d’aller faire un tour au Pérou pour qu’il leur présente un professeur qu’il connaît, et qui s’amuse à faire des fusions entre les gens pour créer des monstres. Alors HELLHAMMER et DISCHARGE, ça les fait marrer, et ils ont bien envie de voir ce que ça donne. Sauf que le mec en question, il est pas sympa du tout, il est rabatteur pour un gros taré qui fait des expériences genre docteur Frankenstein. Alors les deux groupes se retrouvent enfermés dans des pods comme dans La Mouche, se prennent une charge de triphasé dans l’oignon, et ressortent défigurés et fondus au fin fond du Pérou. Alors comme le professeur il trouve ça marrant, il baptise la créature PIARA POSESA, et décide de la faire beugler dans un micro. Mais avant ça, il décide de parfaire l’éducation de la bête qui n’a pas écouté de bruit depuis trop longtemps dans sa cage, et diffuse dans de très gros haut-parleurs du BURZUM, du DARKTHRONE, du SARCOFAGO. Il prive la bestiole de nourriture, lui confectionne une tenue sur mesure, et lorsqu’il estime qu’elle est enfin prête, la colle dans un studio de fortune pour enregistrer quelques morceaux, histoire de voir si elle s’acclimate. Comme l’expérience est concluante et que la monstruosité se montre encore plus cruelle quand elle fait de la musique, le professeur lui fait enregistrer un album entier, histoire de la jeter ensuite sur les routes d’Amérique du Sud pour bouffer les fans d’extrême jusqu’à l’os. Mais l’os justement, c’est que la créature a beaucoup souffert de sa transformation, et qu’elle n’a plus de jus à force de hurler, alors elle crève au bord de la route, un sombre jour de 2012. Fin de l’histoire. Triste quand même.
Plus sérieusement, et pour ne pas se contenter de cette fable/boutade, j’ai quand même presque tout dit pour vous permettre d’apprécier cette réédition en CD de l’unique album des péruviens de PIARA POSESA. Initialement paru sur le label américain Old Cemetery Records, ce seul et unique album de la formation de Lima se voit honoré d’une exhumation avec en cadeau des titres bonus extraits du EP du groupe, sur un autre label, Trauma Records. L’occasion de vous confronter à ce Blackened Crust totalement sud-américain, et même très brésilien dans les faits. La formation de PIARA POSESA remonte donc à 2006, et résulte de l’association du guitariste Evil Fukker (GOAT SEMEN, MORBOSATAN, BEHEADED SAINTS, ex-HERETIC BASTARDS, ex-RECRUCIFY) et du beugleur José Bacteria (DIOS HASTIO, THRONE OF THE FALLEN, REPULSIVE GOD OF MOAB, QUEMOS, ex-HADEZ, ex-CEREBRAL ATROPHY, ex-DDC, ex-NOXIOUS DISCHARGE). Influencé par le son suédois du D-Beat/Punk/Crust, le duo balance ses premiers riffs avant d’être rejoint à la basse par Bernie Maleficarum (MORBOSATAN, VLAD, ex-HERETIC BASTARDS, ex-IN THE THICK MISTS, ex-CORPSE INCUBATOR) et à la batterie par Felix (AUTONOMY). Une fois aligné, le line-up en profite pour s’incruster sur diverses compilations, et partager un Split sale avec les américains d’HOCHSTEDDER. Deux ans plus tard, et forts de leur expérience, les quatre musiciens décident de graver pour la postérité un véritable full-lenght, et de lâcher sur un monde médusé le projectile de vomi Hagase La Oscuridad, qui secoue l’underground sur ses bases.
Et il faut dire qu’il y avait de quoi être traumatisé, puisque les péruviens parvenaient à associer la cruauté sud-américaine avec la violence suédoise, soit la quintessence du mélange chaleur infernale/froid de canard nordique, chose pas très facile à mettre en place. Proposant des morceaux courts et simples, basés sur des riffs primaires propulsés par une rythmique totalement Crust, PIARA POSESA se proposait donc d’unir dans un même élan la barbarie des groupes brésiliens des années 80 et l’éthique Punk scandinave, pour accoucher d’un mélange détonnant, et même légèrement étonnant. L’impression d’entendre TOTALITÄR se faire les dents sur du DISCHARGE revu et corrigé à la brésilienne est saisissante, et l’album passe comme dans un cauchemar joué pleine bourre, dans lequel les créatures les plus néfastes font une fête à déterrer les cadavres des voisins. En sus de la première édition sur Old Cemetery Records, vous trouverez trois titres en bonus extraits du Split enregistré avec HOCHSTEDDER, ce qui porte le tout à ébullition, et à une durée tout à fait raisonnable. Alors évidemment, les trois derniers morceaux pâtissent d’un son à déclencher une érection chez les fans de BM vraiment lo-fi, mais avec ça, vous aurez l’intégrale de la production du groupe, et plus besoin de sortir votre porte-monnaie. Pas vraiment indispensable, mais sympathique, cette sortie mérite quand même un minimum d’attention, ne serait-ce que pour son caractère gentiment historique. La légende de l’underground est toujours à prix modique, alors profitez-en.
Titres de l’album:
01. Rise of the Black Messiah
02. The Endless Night (Welcome to)
03. Hágase la Oscuridad
04. Black Rain of Incinerated Corpses
05. Clamor de Venganza
06. Condenación
07. Lo Abominable
08. La Agonía del Falso Mañana
09. Bienvenido Sea el Exterminio
10. Maldición de Todo lo Vivo
11. El Orden de tu Fe
12. Siervo del Caos
13. Perderás lo que Amas
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20