Galvanisés par l’accueil tonitruant réservé à leur album comeback de 2020, Forever Black, les américains de CIRITH UNGOL sont de retour en 2021 pour asseoir définitivement leur réputation 2K. Il faut dire que ce fameux album avait de quoi remuer non seulement les nostalgiques, mais aussi la jeune génération, et le groupe avait alors prouvé que l’énergie ne dépend pas de la jeunesse, mais parfois de l’envie et de l’expérience. Presque trente ans après leur dernier long officiel Paradise Lost et son titre emprunté à Milton, CIRITH UNGOL faisait preuve d’une fougue juvénile pour rappeler à tout le monde quel élément pivot de la NWOAHM il fut en son temps, au travers de classiques comme King of the Dead ou One Foot in Hell. Presque de la même envergure, Forever Black nous renvoyait l’image d’un quintet bien dans sa peau et en paix avec son état civil, et c’est donc avec plaisir que nous le retrouvons avec un nouveau format moyen pour célébrer comme il se doit cette nouvelle offrande.
Toujours sur Metal Blade, les originaires de Ventura en Californie continuent donc de balancer la sauce, plus légère que d’ordinaire, et Half Past Human de prouver par riffs+rythmique que les vieux en ont encore sous le coude, et que leur prochain LP risque d’être définitif. Avec toujours dans les rôles principaux les trois leaders des années 70, Greg Lindstrom (guitare/claviers), Robert Garven (basse) et Tim Baker (chant), accompagnés comme il se doit des deux sidekicks Jim Barraza (guitare, depuis 1988), et Jarvis Leatherby (basse, depuis 2016), le quintet nous prouve en quatre longs morceaux qu’il n’a pas usurpé le concert de louanges qui lui a été chanté l’année dernière, et emballe encore un peu plus la machine, avec un apéritif de choix.
Bien évidemment, rien de très nouveau à se mettre sous la dent, et rien de plus en tout cas que ce que Forever Black nous avait fait déguster en 2020. Même guitare franche et mélodique, même énergie ne se démentant pas, même harmonies héritées de la NWOBHM, même propension à mélanger le Hard, le Heavy et le Doom dans un même creuset d’influences, et même respect de la tradition remise au goût du jour. Gros morceaux de cet EP, le titre « Half Past Human », très intelligemment placé en clôture nous donne un avant-goût du plan de bataille à venir, avec sa guitare acoustique et son ambiance mystique. Archétype du morceau évolutif que les américains affectionnent, sensible mais viril, à la basse délicate, ce title-track est une petite pépite cachée dans un tracklisting d’intérêt, et révèle le côté le plus précieux de CIRITH UNGOL, fer de lance de la seconde division américaine des eighties.
Le chant si particulier de Tim Baker est toujours aussi attractif et étrange, et met admirablement bien en valeur l’instrumental brut. Les musiciens affichent une cohésion probante, et jouent l’unité sur des morceaux qui ont la politesse de se montrer variés. Toujours allusifs à tout le répertoire en vogue il y a trente ou quarante ans, les instrumentistes nous gavent même d’un gros burner en ouverture, qui sent bon le bitume cramé et l’essence qui coule du réservoir à une vitesse déraisonnable. Ainsi, « Route 666 » évoque les longues routes de leur pays, sur lesquelles vibrent des engins sortis tout droit des enfers, et lorsque le riff principal vient tirer le coup de semonce, on est immédiatement plongé dans un Heavy Metal de premier choix, qui fait la nique à bien des jeunes loups affamés de vintage.
Dans le même élan, mais en plus concis et plus boogie, « Brutish Manchild » se met à la colle avec les souvenirs de THIN LIZZY sur son intro, avant de dégénérer en hymne Hard absolu, une fois encore dominé du chef par le timbre rauque et suraigu de Baker. Construit comme une succession de saynètes rythmiques, ce morceau est le plus catchy et punchy de cet EP, et tombe directement dans l’estomac, sans provoquer de crise de foi(e).
Evidemment, on reprochera à Half Past Human d’être un peu court tant on aurait bien pris un peu de rab, mais en tant que petit cadeau avant le gros, il fait rudement plaisir aux oreilles, et entérine le retour en force de 2020.
Titres de l’album:
01. Route 666
02. Shelob's Lair
03. Brutish Manchild
04. Half Past Human
Un must have comme d'habitude.
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30