Parce que des fois, plusieurs avis valent mieux qu'un, nous vous proposons trois visions différentes de cet album, à vous de vous situer.
Chronique de mortne2001 :
Kill’Em All était cohérent. Il était rapide certes, mais plus simple. Les chansons étaient longues mais moins progressives. Et je pense que certains de ses éléments se sont frayé un chemin vers le nouvel album. Je pense qu’en le redécouvrant, ça a eu un écho dans la composition de ce nouvel album »
Depuis 2008 ? Un emploi du temps très chargé, comme tout groupe phare qui doit respecter ses obligations. D’abord, ce fameux Through The Never en 3D, quelques concerts épars, l’intronisation de DEEP PURPLE au Rock N’Roll Hall of Fame, et puis les rééditions de luxe des trois premiers albums, en vinyle, avec des bonus d’époque assez estimables…
En gros, la reconnaissance des influences des débuts, mais aussi une introspection de leur propre histoire, via des media proposés aux fans, ce qu’ils ont toujours fait. Lars et la bande aiment ces petits trucs jetés en pâture comme si de rien n’était…Les maxis déclinés en triptyque, les reprises incongrues (d’ailleurs cet album en édition deluxe en comprendra un certain nombre), les rééditions, parfois excessives et couteuses, mais c’est comme ça que ça marche…
Peut-on en vouloir à ceux qui ont quasiment inventé le Metal moderne à eux seuls ? Oui, comme on leur reproche d’avoir fait un procès à une marque de cosmétiques par exemple…Mais avec ses qualités remarquables et ses défauts irritants, METALLICA reste…METALLICA…
Alors, en 2016, soit huit ans après leur dernier travail en studio avec Rick Rubin sur Death Magnetic, quel est donc l’instantané que proposent Lars, James, Kirk et Robert de leur propre identité ? Si l’on en croit l’ami batteur qui ne frappe pas toujours à l’heure, un retour à la simplicité par rapport aux deux derniers pavés qui accumulaient les riffs parfois gratuitement, mais je vous rassure tous, bien que vous le sachiez probablement déjà…Hardwired…to Self Destruct ne ressemble en rien à Kill Em’All, stylistiquement parlant, mis à part qu’il a parfois cette même propension gênante à faire durer des parties bien plus longtemps que leur thème ne le réclame…
Non, ce dixième album studio des Californiens se verrait plutôt comme un sage résumé de leurs vingt dernières années de production musicale, un trip through Load to Death Magnetic, sans complexe, mais sans réelle innovation non plus…
Rick a définitivement laissé la place à Greg Fidelman, qui traînait déjà dans le coin à l’époque, mais qui cette fois ci a pris la console en charge pour tenter de leur donner le son qu’ils désiraient. Ce son est plutôt bon, les guitares sont grasses et graves, la batterie de Lars sonne enfin comme telle, et la basse est légèrement upfront,chose assez rare pour être soulignée. Mais après tout, on ne débauche pas un bassiste comme Trujillo avec un million de petits billets verts pour le laisser faire le singe enterré dans le mix…
Quoi qu’il en soit, comme tout le monde vous avez déjà eu droit aux trois morceaux lâchés en avant-première depuis quelques semaines.
Ces morceaux qui ont tant fait parler d’eux, en bien, en mal ou en indifférence et qu’on retrouve donc parmi les douze pièces de ce dixième album, et qui sont certainement ceux qui sont le plus facilement «assimilables», même si un ou deux nécessitent une attention plus particulière…Comme l’ensemble d’ailleurs, et plus spécialement le second CD qui fait beaucoup jaser et que certains commencent à considérer comme le nadir du parcours des pistoleros. J'en étais pas loin de partager cet avis plus en amont, mais comme d’habitude, j’ai insisté pour ne pas réagir de façon épidermique…Grand bien m’en a pris, puisque j’ai vu les choses sous un autre angle, le leur peut-être, eux qui voulaient justement miser sur l’ambiance et non pas les effets chocs…
Alors «Hardwired» ,le premier single, mais composé en clôture, est le genre de truc fatalement Metal qui fait jumper dès les premières notes. D’ailleurs, Lars avoue qu’il a été composé à dessein, pour fournir au disque un petit truc un peu rapide et pêchu, en moins d’une semaine, ce qui selon les standards de production des gamins les fait se rapprocher des RAMONES en terme de productivité. OK, il manque le «1,2,3,4», mais l’intention de faire une chanson un peu plus Punk dans l’attitude est bien là, même si l’intérêt pour la chose s’étoile assez vite au vu de l’ambition affichée de certains segments.
«Moth Into Flame» plaçait déjà les débats sur un autre terrain. Plus élaboré, moins immédiat, avec son intro de guitares à la tierce digne d’un MAIDEN des grands jours, et son riff bien teigneux, plutôt Hard-Rock dans le fond, mais très Metal dans le rendu. Un phrasé sec et précis de James sur un texte une fois de plus un peu naïf et décousu, et puis cette fameuse accélération à la «St Anger», sans la redondance excessive du fameux clip à St Quentin. En gros, une réussite qui cette fois-ci, établissait un genre de consensus chez les fans. Pas encore l’euphorie qu’un album de METALLICA ne déclenche plus depuis le Black Album, mais une piste sympathique à suivre, et puis quelques mélodies un peu moins faciles que d’ordinaire. Ça commençait à sentir bon, mais le dîner étant à peine servi au niveau des entrées, il nous fallait encore attendre un peu…
La fin des amuse-gueules placés sur la table du banquet pris lieu avec l’émergence de «Atlas, Rise !», qui se plongeait dans les jeunes années de gestation d’un duo pas encore entité, et qui s’amusait à reprendre ses classiques, les DIAMOND HEAD, les TRESPASS, et surtout, les «Blitzkrieg», dont l’emprunte se retrouve dans le riff porteur du morceau en mid tempo sautillant. Ralentissements à la Load en cadeau, harmonies séduisantes,et puis une reprise très futée qui font de ce titre un futur classique que le groupe reprendra à loisir sur leurs prochaines tournées.
Juste un truc en passant…Qui a convaincu Kirk que la pédale wah-wah était la formule magique pour transformer un solo bateau en souffle épique à la Jimi Hendrix ? La question semble mesquine et anecdotique, mais il faut reconnaître que sur ce dixième album, le petit frisé discret en a vraiment abusé…Mais comme le parfum subtilement NWOBHM de la chanson excuse pas mal de choses, on lui pardonne…mais on n’oublie pas.
Avec la moitié du premier des deux volets en poche et en oreilles, le reste intriguait. Les trois premiers extraits aiguisaient la curiosité, mais on sait METALLICA capable de balancer des miettes aguicheuses et de bâcler le reste…Alors…Non, le reste n’est pas bâclé, mêmes’il est imparfait, même s’il utilise des ficelles déjà tirées en plus d’une occasion sur les derniers efforts du groupe. Pour en finir avec le premier chapitre, disons que…Disons ceci, plus en détail.
«Now That We’reDead» est symptomatique de l’approche du tandem Ulrich/Hetfield. En admettant que pour la première fois depuis 1983, Kirk n’a pas pris part au processus créatif (pour cause de téléphone bêtement oublié dans un aéroport, avec les deux-cent cinquante riffs composés pour l’occasion dessus, comme quoi on vous a toujours dit que ces satanés appareils sont plus un handicap qu’autre chose), on accepte le leadership tyrannique des deux piliers, qui ont quand même laissé le gros Robert balancer une idée ou deux, puisque de toute façon ce morceau est caractéristique de leur partenariat, avec ce lick très sudiste dans l’esprit et qui nous ramène sur les côtes de Load et Reload, pour ce que j’estime être le meilleur d’un parti pris artistique qui regarde dans le rétroviseur…
Guitare à l’économie, batterie en phase, chant un peu monocorde qui module peu, et puis une soudaine cassure qui vient rompre la léthargie d’apparence…J’aime,beaucoup d’entre vous aussi, alors sachons nous en contenter. D’autant plus que sur les albums influences précités, ce morceau aurait peut-être fait partie de la partie la plus «remplissage» mais qu’en 2016, on le perçoit comme un sursaut d’orgueil…Les temps changent, mais pas les mentalités, et comme en sus les mecs nous offrent sur un plateau une petite montée technique presque progressive, qui découle sur un solo pour une fois un peu plus ressenti que mécanique, tout va bien…
«Dream No More» commence comme un «Sad But True» downtuné, et laisse augurer d’une suite à la Black Album qui finalement ne parvient pas à s’imposer. Mais c’est la première fois que le disque le plus ouvertement commercial de METALLICA se taille une petite place sur Hardwired. Quelques fans le compareraient plutôt à une ouverture «Memory Remains» sur le monde de Death Magnetic, ce qui n’est pas faux non plus, mais mélodiquement, énergiquement, c’est du plombé de chez Heavy, et ça coule comme du plomb dans les veines des aficionados…
Un peu Doom dans l’atmosphère, déliquescent et délicieusement perverti par un riff qui rebondit de tombe en tombe, sans pour autant signer la mise en terre des quatre musiciens, ça s’écoute très facilement, et finalement, tout en étant faussement redondant, ça se fait sa petite place parmi les titres les moins dispensables. Tiens, par moments, on retrouve même des harmonies lointaines à la Master. Quand je vous parlais de tombes, je pouvais aussi parler de croix,même si les ficelles sont faciles à tirer sans que James et Lars ne soient nos pantins…
Ne reste plus à «Halo On Fire» qu’à finir le très bon travail de cette première moitié, ce que cette longue suite surprenante fait avec un brio incontestable…
James caresse de ses cordes vocales le fan à rebrousse-poil, et se veut crooner Metal comme lui seul sait si bien le faire, alors même que la trame d’arrière-plan se souvient du traumatisme de la NWOBHM dans sa débauche d’harmonies juxtaposée à des guitares mordantes.
Un peu ballade amère à la Reload, genre «Where The Wild Things Are», qui se love au creux de «Mama Said», sans le parfum Country, sous la surveillance bienveillante de «The Outlaw Torn», mais qui révèle une construction progressive palpable, qui sans représenter un point d’orgue, incarne une finalité idoine pour un mi-parcours, qui a encore quelques trucs à prouver…
« La plupart des morceaux sont plus simples. On utilise une humeur et on s’y colle,plutôt que de procéder comme d’habitude et de laisser un riff nous emmener vers un autre riff jusqu’à ce que le tout s’assemble comme un voyage dans un panorama de strates de sons…Les chansons sont plus linéaires. Elles sont moins «frénétiques» dans le sens où elles proposent moins de débuts et de fins, de faux départs…»
Sans le savoir, ou en le sachant, Lars avec cette phrase d’une clarté limpide a résumé le second CD de Hardwired de la meilleure des façons, tant est si bien que je pourrais utiliser sa déclaration en guise de fermeture de chronique. Mais l’homme ayant aussi affirmé qu’il ne fallait pas chercher d’allusions au travers des six derniers morceaux, qu’ils n’étaient que le fruit d’un hasard heureux, il me faut cette fois-ci le contredire et mettre les choses au point.
OK, Lars, selon toi, «AmI Savage ?» et son intitulé en clin d’œil est un accident ? De même que l’intro un peu trop pompée sur «Am I Evil ?» de «Confusion» ? Et tu vas encore me dire que l’association du «Am I» des DIAMOND HEAD et du «Savage» de SWEET SAVAGE c’est une coïncidence ?
Alors laisse-moi te dire que je n’en crois pas un mot, et que si l’inconscient agit souvent comme un rappel des souvenirs de jeunesse, cette seconde portion n’est rien de moins qu’un gros trip dans votre histoire qui comme chacun le sait, a commencé quelque part en Europe, au doux son des DEEP PURPLE, de la NWOBHM, des MERCYFUL FATE, j’en passe, et des moins évidents.
Si j’avais réagi comme un diable sortant de sa boite, il y a quelques jours, et pour faire un buzz inutile avant tout le monde, j’aurais évacué l’analyse de ces six morceaux inédits en quelques formules lapidaires. La première approche étant rarement la bonne dans notre travail, j’ai préféré laisser le temps agir, et me permettre d’appréhender des moments comme «Manunkind» ou «Here Comes Revenge» avec plus de patience et de logique.
Certes, le côté instinctif du premier volet laisse place à plus d’élaboration progressive. Oui, les chansons ont moins de gimmicks racoleurs, mais s’imposent dans la durée. Mais on trouve pendant ces quarante minutes d’exploitation historique de quoi faire allégeance à la discographie complète du groupe. Je parlais de salut du bout de la mémoire aux influences extérieures, mais vous trouverez ici de quoi vous ramener à l’époque du Black Album (la basse d’intro de «Manunkind»), et même jusqu’au cimetière de Master of Puppets (l’entame de «Here Comes Again»).Load et Reload s’y taillent la part du lion, comme souvent sur Hardwired, mais finalement, regarder en arrière a du bon parfois, si tant est que l’avenir ne pâtisse pas du souvenir. Et avec ses six morceaux de qualité inégale, qui finalement sont à prendre comme un «presque» tout (le presque correspondant à «Spit Out The Bone» ), METALLICA joue la carte du risque, mais remporte son pari, autant par des faiblesses passagères qu’à des coups de poker, comme sur «Am I Savage ?» justement, qui place encore cette putain de wah-wah sur le chemin, alors même que la trame principale joue à cache-cache dans les rayons conjoints de Load et de Metallica.
«Spit Out TheBone » pris à part, on se replonge dans le fameux Kill Em’All évoqué par Ulrich en tant que fantôme d’inspiration, et la silhouette d’un «Whiplash» étiré jusqu’à l’overdose pointe le bout de son drap pour un final en pétard monochrome qui fait la nique sans forcer à «My Apocalypse», qu’on prenait à tort jusqu'à présent comme le seul retour en grâce des jeunes années de chiens fous de la période 81/83.
Saccadé comme jamais, il nous rappelle une dernière fois à quel point James est un grand vocaliste Metal, ce qu’il prouve sans discontinuer sur Hardwired qui présente sans doute sa prestation vocale la plus aboutie et mure. Sa voix à vieilli, comme son corps, mais son phrasé est plus net que jamais, et ses intonations s’accommodent fort bien de ce survol de carrière beaucoup plus complet que nombre d’entre vous ne semblez le penser…
Alors…
A deux, sans Kirk, avec une carte d’identité qui ne triche pas sur l’âge, des participations externes en veux-tu en voilà, des reprises balancées comme goodies, et un double album qui n’est en fait qu’un simple surgonflé pour des histoires de packaging, et une pochette au fluo infect qui pourtant symbolise à merveille le contenu, quel pourrait donc être le bilan d’un dixième album qui vient sanctionner plus de trente ans de carrière ?
Question difficile, mais réponse facile.
Avec une première moitié qui joue la facilité et une seconde qui se veut patience plus que force et rage, METALLICA nous offre avec Hardwired…ToSelf Destruct son disque le plus équilibré et homogène de ces vingt dernières années.
Mais aussi un nouvel album qui ne fédérera pas plus que les trois ou quatre précédents,et qui a déjà initié plus de controverse que n’importe quelle sortie importante de la fin 2016.
L’horloge Metal tourne à l’heure METALLICA depuis le mois de septembre, et c’est ainsi à chaque retour des four horsemen, même s’ils mettent de plus en plus de temps à produire ce que beaucoup estiment indigne de leur réputation.
Alors oui, j’aime cet album pour ses idées lumineuses et ses travers, mais aussi parce qu’une fois de plus, Ulrich et Hetfield n’en ont fait qu’à leur tête et leur cœur. Et qu’importent qu’ils raisonnent souvent en termes de marketing, qu’importe qu’ils soient trop riches pour être sincères selon leurs plus ardents détracteurs, ils sont METALLICA et Hardwired…To Self Destruct a largement sa place dans leur discographie disparate, évolutive, mais diablement cohérente finalement.
«Ce que nous avons réalisé lorsque nous enregistrions cet album, c’est quenous avons fait beaucoup d’efforts et passé beaucoup de temps pour composer de bonnes chansons»
Et qu’importe le fait que le fil conducteur de cet album concept soit la gloire et ses dérives, et que ce thème serve de contre argument à tous ceux qui pensent que le temps est passé pour les Californiens, et qu’ils devraient raccrocher les gants et garer les Ferrari. L’envie est encore là, la leur comme la nôtre et puis…METALLICA sera toujours METALLICA, branché, ou au bord de l’autodestruction, qui finira par exploser un jour. Mais pas aujourd’hui non.
Pas aujourd’hui. (Note : 80%)
Chronique de JérémBVL :
8 ans. 8 ans que les Four Horsemen font baver leurs fans d'impatience. Certes ils n'ont pas été inactifs durant ces 8 longues années, entre le World Magnetic Tour, les 20 ans du Black Album, la collaboration avec Lou Reed et le film Through The Never il y avait de quoi faire ! Mais mis à part le E.P. Beyond Magnetic et le très moyen Lord Of Summer dévoilé en 2014, il y avait très peu de nouveautés à se mettre sous la dent. METALLICA semble l'avoir bien compris et propose rien de moins qu'un double album intitulé Hardwired...To Self-Destruct (programmé pour l'auto-destruction) pour près de 80 minutes de musique. Pourquoi un double album medirez-vous ? Je n'en sais absolument rien mais au final c'est certainement pas une mauvaise idée.
Dévoilée à la surprise générale en août dernier, Hardwired démarre là ou Death Magnetic s'était arrêté avec My Apocalypse en nous explosant la gueule au rythme d'un titre thrash effréné à la saveur 80's savoureuse mais sans grande surprise.
Atlas,Rise ! , qui fût une réelle surprise, lui emboîte le pas et nous présente un METALLICA plus posé, plus heavy avec une inspiration plus entendue depuis des lustres. Se rapprochant d'un Creeping Death dans sa structure, le titre se veut mélodique à souhait empruntant aussi bien à IRON MAIDEN qu'à THIN LIZZY.
Lorsque retentissent les premiers accords de Now That We're Dead l'envie de taper du pied pointe le bout de son orteil et la production aux petits oignons de Greg Fidelman, puissante et claire, nous en met plein les tympans ! Finie la saturation excessive et désagréable de Death Magnetic, c'est un véritable retour au son des 90's et ce titre en est le porte-étendard parfait tant il semble impregné du Black Album et de Load pour un mélange au final subtil et d'une terrible efficacité. Même Lars Ulrich semble vouloir faire enfin quelque chose avec les autres caisses et cymbales de sa batterie !
Moth Into Flame qui m'avait fait forte impression lors de sa sortie est toujours aussi efficace avec son rythme endiablé et son groove impeccable et trouve parfaitement sa place sur cette première partie d'album. James Hetfield semble possédé et étonne par ses capacités vocales enfin retrouvées et c'est avec Dream No More que le charismatique frontman nous prouve son retour en forme et délivre une prestation peu entendue ces dernières années. Tel un serpent prêt à mordre sa victime, la voix vicieuse et rampante de James Hetfield illumine ce titre ultra heavy où la rythmique saccadée et tordu peut rappeler les meilleurs moments de St Anger (oui il y en a et plus qu'on le croît!) mais avec de la wah-wah cette fois-ci !
La première partie de ce Hardwired...To Self-Destruct se termine de la meilleure des manières avec l'excellent et surprenant Halo On Fire qui démontre une nouvelle fois l'inspiration retrouvée des californiens et d'une prise de risque bienvenue. Les mélodies en arpèges du plus bel effet accompagnent le chant encore une fois de haute volée de James Hetfield jusqu'à ce pont ravageur qui ouvre la voie à un final dantesque oû Kirk Hammett semble avoir, un peu, rangée sa fameuse pédale d'effets.
Cette première partie étant d'une qualité assez exceptionnelle bien que le principal défaut du groupe, soit toujours vouloir en mettre trop partout, tout le temps, demeure, j'entame cette deuxième partie le sourire aux lèvres en m'attendant à être au moins aussi satisfait...ce ne sera pas tout à fait le cas.
Confusion nous prend à la gorge avec un rythme écrasant, continuant sur la lancée de cet album mais l'effet St Anger commence à dangereusement pointer le bout de son nez. La sensation que le groupe, ayant trouvéle riff qui tue, semble vouloir le répéter à l'envie et ce ne sont pas les parties de batteries de Lars Ulrich qui vont relever le niveau. C'est propre, carré, bien produit mais on s'ennuie ferme à l'écoute de ce titre qui ressemble à un patchwork maladroit de riffs retrouvés dans un iPod de 2001.
Étant optimiste de nature, je me dis que tout ne sera pas forcément parfait sur cet album, qu'il y aura bien un titre à oublier et que c'était celui-là...mais Manukind confirme malheureusement ce faux départ et enfonce le clou en matière de pilotage automatique. C'est à se demander si James et Lars n'ont pas fouillé les archives de Bob Rock tant les riffs sont convenus et une fois de plus répéter à outrance. Même Kirk Hammett ne semble plus savoir quoi faire lorsque c'est à ton tour d'apporter sa pierre à l'édifice.
L'édifice commence d'ailleurs dangereusement à brinquebaler et se rapproche plus de la tour de Pise que de la cathédrale de Reims quand une lueur d'espoir apparaît. Here Comes Revenge renoue avec la qualité de la première partie et le sourire me revient aux lèvres et mon pied se remet à bouger au rythme de ce titre, encore une fois trop long mais diablement heavy. Ca groove sec, ça wah-wahte comme il faut, Lars fait du Lars et James s'en donne à cœur joie ! Bref, rien de nouveau au soleil mais ça passe crème après les deux déceptions précédentes.
Comme c'est parti là on reprend espoir, on se dit qu'ils vont finir l'album en beauté... encore raté. Am I Savage? s’annonçait sous les meilleurs auspices avec un titre pareil et au lieu d'être sauvage ce titre s'avère juste mauvais. Le riff et la rythmique jouent la carte du recyclage et se traînent tels un rôdeur dans The Walking Dead. A peine digne de figurer sur Re-Load, ce titre de remplissage ne marquera sans doute pas les esprits et fait craindre le pire pour la fin de ce tant attendu nouvel album.
Comme son nom l'indique, Murder One, est un hommage au regretté Lemmy mais la beauté du geste n'excuse malheureusement pas tout. Sans saveur et ne décollant jamais, cet hommage est un ratage complet et nous impose une fois de plus un riff d'une platitude sans nom qui n'en finit plus.
Toutes les bonnes choses ont une fin et Spit Out The Bone sauve cette deuxième partie du naufrage en nous explosant littéralement la tronche. Rapide et inspirée, cet diamant brut de pure thrash aux relents speed metal fait un bien fou en cette fin d'album éprouvante et nous fait quitter le groupe sur une note positive.
Avec une première partie remarquable et une deuxième décevante au plus haut point, peut-on dire de METALLICA qu'ils nous ont offert un album à moitié réussi ou à moitié raté ? Comme je le disais plus haut, je suis optimiste de nature et j'ai envie de dire qu'il est à moitié réussi car la première partie ne souffre que d'un réel défaut qui est une fois de plus la longueur inutile des titres et propose des morceaux qui feront date dans l'histoire de METALLICA (Atlas, Rise !, Halo In Fire, Now That We're Dead...) mais la deuxième partie souffre d'une collection de titres insipides, sans inspirations qui plombent cet album mais Here Comes Revenge et surtout Spit Out The Bone évitent la débacle. METALLICA est de retour oui, mais seulement à moitié. (Note : 65%)
Chronique de Sheb :
Cette semaine METALLICA est passé au Grand Journal de Canal. Ca fait bien longtemps que je ne regarde que très peu la téloche et cet événement n'a pas changé mes habitudes et je n'ai donc pas vu les METS jouer deux titres en live. J'ai juste vu quelques minutes d'un "Master of Puppets" que j'ai trouvé un peu à la ramasse. Ca fait bien longtemps que quand METALLICA sort un nouvel album, ça n'évoque rien chez moi si ce n'est l'envie de reprendre des moules et a bien y réfléchir METALLICA était parfaitement à sa place dans cette émission et sur cette chaîne.
Le premier album des Four Horsemen date de 1983 et Canal de 1984, ils ont tous les deux connus un grand succès dans les années 80 et 90 notamment avec "Nulle Part Ailleurs" devenu aujourd'hui "Le Grand Journal", sauf que seule le créneau horaire reste le même, le reste ne supporte pas la comparaison et le peu que j'ai vu de cette émission ces dernières années ne m'a vraiment pas donné envie de rallumer mon poste (alors que j'adorais "Nulle Part Ailleurs" y'a 20 ans). Je n'irais pas à dire que le METALLICA d'aujourd'hui ne vaut plus rien et ne supporte pas du tout la comparaison avec celui d'il y a 25 ou 30 ans mais je ne suis tout de même pas loin de le penser et ce n'est pas cette nouvelle galette qui me fera changer d'avis.
Ca commence d'entrée déjà pas trop bien avec cette pochette vraiment pas à mon goût. M'enfin rien de bien neuf de ce côté là, ça fait 20 ans que les visuels se suivent, ne se ressemblent certes pas mais sont constamment dans les top des pochettes moches de l'année. Celle de "Hardwired... to Self-Destruct" n'est sans doute pas la plus moche que le groupe ait sorti, on est loin de "Saint Anger" ou de "Death Magnetic" mais c'est pas encore ça. Passons outre le contenant et intéressons-nous au plus important le contenu. Une fois de plus la bande à James à mis les bouchées doubles niveau quantité puisqu'ils nous sortent un double album. L'ensemble pourrait tenir sur un seul CD puisqu'on est sous les 78 minutes. On se demande donc quel est l'intérêt de caler six titre sur chaque CD, peut-être pour rendre le tout plus digeste en devant l'avaler en deux fois ?
Douze titres pour 78 minutes, le calcul est simple, on est à 6 minutes et 30 secondes de moyenne pour chaque morceau. et en effet en dehors de "Hardwired" et ses 3:09, tous les autres titres sont à 5:45 ou plus. J'avais donc peur de devoir faire les mêmes reproches à cet album qu'à certains précédents à savoir que les morceaux comportent plein de parties inutiles et qu'en taillant dans le gras et en virant deux minutes par plage on obtiendrait un album bien meilleur. C'est encore un peu le cas ici et certains titres ont encore des sacrées longueurs mais dans l'ensemble les METS ont passablement réussi à ne pas tomber dans les mêmes écueils que ces dernières années. Tout n'est pas parfait sur cet album, loin s'en faut à commencer par la voix de James parfois (Halo on Fire) ou la présence de quelques riffs qui semblent sortis d'autres morceaux du groupe amis en moins bien (Confusion).
Reste à savoir si ce skeud contient des titres qui deviendront des classiques du groupe qui se hisseront au niveau des meilleurs morceaux du groupe. La réponse est bien entendu, non et cet album prendra comme tous les autres la poussière et ne sortira pas souvent du rayonnage. Cet album n'apporte pas grand chose de bien neuf à la discographie de METALLICA. Pourquoi écouter un tel album quand on peut se délecter d'un Master, d'un Ride ou d'un Justice ? Sur ce je retourne dans l'underground qui m'apporte bien plus de satisfaction. (Note : 50%)
Titres de l'album :
CD 1 :
CD 2 :
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15