Là, ça se complique. Pas de page officielle, ni Facebook ou Bandcamp, dénouer le vrai du faux, et le fantasme de la réalité va être compliqué.
Une recherche Internet sur le nom CHRISTBORN INSANITY ne vous donnera quasiment aucun résultat, mais vous aiguillera vers le Bandcamp des ANTICOPS, célèbre groupe de Hardcore germain mené de voix de papier de verre usé par Micha Anticops. Alors. Des solutions ?
Oui, puisqu’il semblerait que cet unique LP soit le fruit d’un side-project mené par ce vocaliste versatile qui visiblement, a vraiment peur de s’ennuyer…
Alors, chroniquons. Dans le vague mais chroniquons. Et expliquons-en-la raison.
En jetant un coup d’œil au tracklisting de ce Harvest of Fear sur mon Vk favori, je notais la présence dans les intervenants de Scott Vogel, résident Américain et membre de TERROR (et ex BURIED ALIVE, DESPAIR et SLUGFEST), une référence, mais surtout de notre ami à tous Mark « Barney » Greenway sur deux titres, ce qui était largement suffisant pour que je jette une oreille attentive sur la sortie en question.
Et finalement, j’ai assez bien fait, même si le registre des CHRISTBORN INSANITY est assez opaque, tergiversant entre un Grind assez paillard, un Thrashcore/Crossover les cheveux en bataille, et un Crust/Death fini aux tenailles, le tout doté d’un son un peu approximatif, mais caractéristique des meilleurs efforts du non-style mis en avant.
Sourd, diffus, mais aux accès de colère qui laissent repu, ce premier LP d’un projet peut-être éphémère est une bonne surprise sortie de nulle part, à prendre toutefois comme une récréation sympa, mais rien de plus.
Si la présence de Barney aiguille vers un gros Death à tendance Crust/Grind sévère, le résultat est plus complexe que ça, même si l’inspiration nous mène souvent sur les traces d’un NAPALM DEATH plus jovial qu’à l’habitude, avec une forte empreinte Harmony Corruption qui se ressent au travers de plusieurs titres, et pas seulement ceux où notre grogneur préféré a été sommé d’éructer.
Même son de basse étouffé dans l’œuf, même tempo un peu pataud, à tel point que le spectre d’UNSEEN TERROR pointe aussi le bout de la truffe d’Odie.
En gros, un Crossover dans le sens le plus large du terme, pas vraiment Thrash’n’Core, mais plutôt Death’n’Gore, avec quelques exactions encore plus brouillon tombant parfois dans l’excès de borborygmes enragés.
Le line up ? Plutôt culotté puisque les acteurs impliqués n’hésitent pas à créditer Barney sur un chant complet. Mais on retrouve à ses côtés une certaine Judith Insane (chant et batterie), Micha à la basse et aux cris, et un monsieur Andy Korn à la guitare pas forcément polie. En gros, un sale power-trio de l’enfer qui n’a pas réussi à choisir le sien et qui déambule dans le purgatoire de l’extrême du sang plein les mains.
C’est évidemment efficace quand le groove est tenace (le Crust salace de « Mushrooms », qui se complaît dans une jonction entre le BRUTAL TRUTH le plus fripon et le ND hors saison), voire carrément convaincant quand la saccade joue les tremblements (« Other Peoples Life », sorte de Hardcore vilain comme une grimace des OLD tenace figée par des GWAR salaces).
Barney se voit affecté à deux entrées, l’étrange « Higher Power », Death biscornu au son grave et tendu, qui joue le Hardcore velu, et « Go Trabi Go ! », pastille pastiche Grind d’une poignée de secondes qui ramène le vocaliste fameux à sa propre condition de grogneur de baston. Pur, efficace et dur, c’est une jolie démonstration de folie Core qui prend au corps.
Scott Vogel à l’honneur d’ouvrir les débats d’un « Boxed In » assez surprenant dans son désir d’unifier le Hardcore défié au Heavy malmené, et la dualité vocale nous offre l’image d’un BIOHARZARD troublé par le Death fumant des BENEDICTION.
Malformé, mais enthousiaste et lardé d’une basse ludique sursaturée.
Le reste du répertoire n’est pas plus clarifié, même si « Call For Bloodshed » se veut plus franc dans son attaque Death à tendance Core putréfié, osant juxtaposer la solidité des growls enflammés à une rythmique affolée, sans oublier de placer quelques respirations putrides sur l’allée. Mais ce chant décidément schizophrénique est assez supplicié et parfois difficile à supporter, dans une veine OLD/ASSUCK/AGATHOCLES débridée.
Il est à son rendement optimum sur des interventions plus raffinées (« Harvest of Fear », combat de hyène et de plantigrade sur fond de Death/Crust enneigé), et propose même quelques plaisirs coupables sur fond de riffs copieux et dignes de l’école Suédoise qui a fait tant d’envieux (« Unknown Pleasures », rien à voir avec Ian Curtis, mais du gros bourrin qui glisse).
Le véritable Hardcore Allemand a aussi sa tribune (« Other Peoples Life », comme expliqué plus haut), les odeurs émanent aussi du caniveau (« What A Smell », qui pue le DISCHARGE infesté d’ANTI NOWHERE LEAGUE abusant des pruneaux), et le tout se termine sur une dernière valse qui n’entend rien, ne voit rien et ne dit rien (« Stupid Jerk », là les gars, vous ne me direz pas que ça n’était pas fait exprès…).
Bon.
Finalement, je n’en sais pas plus maintenant qu’avant.
Mais je ne pense pas que le projet CHRISTBORN INSANITY se soit voulu clair pour autant. Tout ça ressemble à un petit quart d’heure de folie qui dure vingt minutes mais qui passe comme une blague traitée avec un minimum de sérieux.
Et puis, il est toujours plaisant de croiser la route de Barney entre deux albums de NAPALM. Alors rien que pour ça, Harvest of Fear mérite un peu de votre attention. Mais pas plus. Vous pourriez virer barge pour de bon.
Titres de l'album:
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