Déjà l’heure du septième album pour les canadiens de COMEBACK KID, concept qui je le rappelle fut monté à l’orée des années 2000 comme un side-project par Andrew Neufeld et Jeremy Hiebert, du groupe FIGURE FOUR. Vingt ans plus tard, les deux figures historiques sont toujours là, plus en forme que jamais, et célèbrent leur retour en fanfare via le support du géant allemand Nuclear Blast, toujours désireux d’ouvrir son catalogue à des influences externes. COMEBACK KID, pour beaucoup, c’est un plaisir coupable, à l’instar de GREEN DAY, GHOST, MY CHEMICAL ROMANCE, un truc plutôt teen qu’on a un peu honte d’apprécier, mais que l’on joue le volume à fond dès que les potes ont le dos tourné.
Et pour cause, puisque la musique des canadiens est efficace en diable, toujours à la frontière séparant le Punk du Hardcore et du Metalcore, pas vraiment partie-prenante dans un des trois camps, mais toujours susceptible de déclencher des pogos valables et des slams acrobatiques. Et cinq ans après Outsider, évidemment bien reçu, le quintet enragé appuie encore un peu plus là où le fun fait du bien, avec un paquet de chansons parfaitement emballées, produites avec soin, truffées de riffs accrocheurs et de chœurs urbains fédérateurs. De quoi faire le plein d’énergie, de concentrer sa rage de façon productive, pour affronter un monde dont le nouveau visage n’est pas des plus avenants.
Pour bien afficher la couleur, le groupe a publié la vidéo du titre « Crossed », avec un featuring savoureux de Joe Duplantier, et les images ne mentent pas. Fausse bande VHS pour un cachet vintage en phase avec son époque, fun outrancier, images d’incrustation cocasses, et surtout, une foule compacte, prête à hurler un refrain qui va tuer en live dès que les conditions le permettront. Voilà qui remet les pendules à l’heure du Canada, et qui replace le groupe au premier plan d’une scène Metalcore/Hardcore 2K qu’il domine de la tête et des baskets depuis des années.
On le sait, rien n’est compliqué dans un album de COMEBACK KID, ce qu’on cherche avant tout c’est l‘efficacité et la légèreté dans la brutalité. Des hymnes Punk new generation, à l’image de « Heavy Steps », le title-track lui aussi illustré d’un clip, qui démarre sur les chapeaux de roue via une énorme basse brillante et des percussions écrasantes. Et lorsque le riff principal Metal fait son entrée au doux son des hurlements collectifs, le naturel revint au galop et la famille vous ouvre encore une fois ses portes. La recette est éprouvée depuis des années, mais fonctionnera tant que sera gardé ce degré de perfection dans le prêt-à-porter.
En une demi-heure, COMEBACK KID emballe les débats, entre groove louche et fronde effective, entre fast et furious, quelque part sur la mappemonde Punk/Hardcore entre les facilités d’usage et l’héritage séculaire. Un truc de jeunes que les vieux peuvent apprécier, et qui donne des fourmis dans les jambes alors que l’esprit est torturé par des questions de crédibilité. Mais la crédibilité se forge avec les années et la fidélité à une philosophie simple, et en vingt ans, les canadiens ont largement eu le temps de travailler la leur, et s’en foutent d’ailleurs comme de leur premier saut de grenouille sur scène. Le but étant d’en mettre plein les oreilles aux fans, et de les faire saliver en attendant la tournée mondiale.
Alors, « Face The Fire » augmente la pression, mais accentue les mélodies, « Crossed » joue dans la cour des plus costauds avec son featuring fameux, « Everything Relates » impose l’up-tempo irrésistible et les syncopes diaboliques, le tout souligné d’une pulsion rythmique électrique, et les tubes s’enchaînent comme les insultes sous un post Facebook polémique. On retient de cet album sa cohésion, mais aussi son désir d’explorer divers horizons, de différencier le beat sur chaque chapitre, de proposer des trucs un peu plus jumpy (« Dead On The Fence »), et surtout, de rester sous la sacro-sainte barre des trois minutes pour ne pas perdre en fraîcheur.
Mais de toute façon tout l’album est construit comme un coup de colère soudain, une explosion de ressentiment face à l’adversité d’une société de plus en plus castratrice et divisée, et comme un gigantesque coup de boule aux convenances. Rien à carrer des puristes qui vous rangent dans une catégorie réductrice, on ne joue que pour ceux capables d’apprécier la facilité Metal/Hard/Core, on reste fidèle à soi-même, on se répète un peu parfois, mais on garde les dents serrées et on se montre généreux sur les motifs et thèmes catchy pour en donner pour leur argent à des followers plus affamés que jamais (« True To Form »)
Pour rompre avec le silence de leur absence, les COMEBACK KID ont enclenché le mode « explosion assourdissante mais intelligente », et livrent avec Heavy Steps un album honnête, qui s’inscrit parfaitement dans leur discographie. Quelque chose d’impulsif mais réfléchi à la fois, d’enragé mais de sain, et une façon comme les autres d’essayer de réveiller les consciences au moment où l’humanité aborde un virage plus que dangereux.
Titres de l’album:
01. Heavy Steps
02. No Easy Way Out
03. Face The Fire
04. Crossed (feat. Joe Duplantier)
05. Everything Relates (feat. JJ)
06. Dead On The Fence
07. Shadow Of Doubt
08. True To Form
09. In Between
10. Standstill
11. Menacing Weight
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30