Ils sont deux, font du barouf pour douze, l’un est australien, l’autre japonais, ils se connaissent très bien pour avoir souvent collaboré, notamment au sein de PUKELIZATION, et sortent en ce mois de mai leur nouvel album…mais l’affaire n’est pas aussi simple. D’abord, parce que le projet MILOPKL est au nom de son créateur, MiloPKL, aka Myles Merritt, guitariste, chanteur et bassiste, fondu d’extrême, mais aussi hyperactif qui ne peut s’empêcher d’enregistrer tout ce qui lui passe par la tête. Alors, d’un côté, l’homme mène sa barque Metal, de l’autre, il rame Hip-Hop, pour assouvir une boulimie de musique qui justifie de fait les huit albums lâchés par MILOPKL en autant d’années.
Huit albums, dont deux en 2021, ce qui laisse sans doute augurer d’une suite proche pour ce Heavy Stuff tentant de faire honneur à son titre à chaque instant. Si les sites cataloguent le duo sous l’étiquette de Speed/Thrash, la réalité des faits est un poil plus carrément différente et subtilement complexe. Ne vous attendez donc pas à une resucée de la Bay-Area, ou un démarquage du Thrash nippon le plus théâtral, mais bien à un délire purement austral, comme ce grand pays peut en produire une certaine quantité par an.
Et pour être honnête, MILOPKL n’est ni Speed, ni Thrash. Il peut parfois être Death, Sludge, Doom voire même Nu-Metal quand l’humeur est badine, mais en aucun cas Speed/Thrash comme l’ancienne et la nouvelle vagues en ont défini les contours depuis trente ou quarante ans. Et en cinquante minutes, le duo a le temps de produire des morceaux à la chaîne, tous dominés par la guitare grave et le chant hurlé de Myles, qui s’en donne à cœur joie sans vraiment savoir dans quelle direction aller.
Ainsi, cet album s’adresse à tous les amateurs d’extrême qui n’aiment pas leur musique claire et inamovible. Dès « Mate », on comprend que le but de Myles et Yuichiro ''Yassy'' Yasukawa n’est pas de dégager une ligne artistique claire, mais de faire plaisir aux accros à l’underground le moins docile. L’album est de plus parsemé de samples, de bruitages, d’à-coups rythmiques en coup du lapin, de blasts totalement inopinés, de facilité en riffs tronçonnés, et de délire à base de hurlantes qui sifflent à vos oreilles comme des balles à celles du bon goût. Entre potache à la S.O.D/M.O.D et side-project pour élèves turbulents, MILOPKL dit pile quand c’est face, oui quand c’est non, regarde en arrière pour essayer de recycler l’humour de Billy « fatso » Milano (« Kill Yourself », la même joke, mais en version Grind avec solo mélodique), sans jamais baisser sa garde et sombrer dans le Metal générique.
Pour le moins iconoclastes, les deux musiciens se lâchent comme des gamins découvrant Playboy, et giclent des motifs simplissimes, des envolées lyriques improbables, des gimmicks accrocheurs, pour se rapprocher d’un Crossover entre PAINKILLER, ACID BATH et Andrew WK. Je le concède, le mélange paraît bizarre sur le papier, mais l’est encore plus sur la partition. Alors, écouter « Slaughtering The Grey » peut déclencher des démangeaisons, subir l’enfer sur terre de « I Don't Give A Fukk » ramener à la surface des parties pas fines avec les mecs d’AGATHOCLES, tandis que « Deeper », plus profondément enfoncé, laisse des séquelles graves sur l’organisme qui a perdu l’habitude de ce son de démo enregistrée sur PC pour faire plaisir aux webzines déviants.
Drôle et bizarre, Heavy Stuff n’en possède pas moins un certain charme gauche et malhabile, et une individualité en duo assez fascinante. Les hits n’en sont pas, mais restent incrustés dans la mémoire, la violence est omniprésente, parfois teintée de Black de redoublant norvégien (« Ground Zero »), et parfois lourde comme une blague de Phil Anselmo sur les premières démos d’ABRUPTUM (« Fukking Death... Again »). Vous aurez plus ou moins pigé le truc, qui ventile et recycle à sa façon, n’arrive pas à se décider pour tel ou tel courant extrême, et qui finalement produit sa propre énergie, pas forcément renouvelable, mais méchamment moins chère.
Le reste n’est que conjectures, et finalement, on s’en tape comme des aisselles de ma belle-sœur.
Titres de l’album:
01. Mate
02. Worship Now
03. Life's A Bitch
04. Purgatory
05. Kill Yourself
06. Slaughtering The Grey
07. Image
08. I Don't Give A Fukk
09. The Olde Garde
10. Deeper
11. Nation
12. How To Make A Zombie
13. Ground Zero
14. Fukking Death... Again
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