Nouveau venu sur la scène francilienne, HELLBURN cache toutefois en son line-up des musiciens rodés. On retrouve en effet pas moins de deux HATRED DUSK au casting de ce nouveau projet, ce qui laisse à penser que ce side-project éventuel paie son tribut à la puissance et l’agressivité. Pourtant, HELLBURN se réclame immédiatement d’un passéisme à la mode. En citant les noms de BLACK SABBATH, IRON MAIDEN et JUDAS PRIEST, le quatuor se place sous l’égide d’un classicisme d’époque, tout en prenant intelligemment ses distances d’un hommage trop facile.
Jahno (basse, HATRED DUSK), Tripp (batterie, CARCEREDURO, HATRED DUSK), Fransce (guitare) et O’live (chant) nous proposent donc avec ce premier long un survol de leur passion, et de leur conception d’un Metal franc et nostalgique, mais respectueux des codes en vigueur il y a plusieurs décennies. Rien de mal à ça, sauf que dans le faits, le Heavy proposé par la bande sonne plus comme un brouillon moderne que comme une partition léchée à l’ancienne. Les influences citées n’en ont pas forcément le droit, et on pense plutôt à toute cette vague de combos versés dans le psychédélisme des années 70, traduit dans un langage nineties. En gros, de l’Alternatif puissant, mais pas vraiment ce Hard-Rock old-school promis en biographie.
Est-ce pour autant que le groupe s’égare et perd de son intérêt ? Non, car nous ne sommes pas là par l’odeur du passé attirés, mais bien pour juger du potentiel d’un quatuor fraichement formé, et qui passe une étape importante. Mais sans démériter, autant souligner que les franciliens sont encore un peu justes pour vraiment se faire une place au soleil de l’actualité brulante.
Evacuons immédiatement les points positifs. Une production propre, des musiciens carrés, une envie de proposer autre chose qu’une énième hagiographie des monstres de la NWOBHM, le tout emballé dans une pochette superbe. Des intentions nobles, une franchise dans l’attaque, et beaucoup d‘énergie, voilà pour un tableau presque exhaustif des qualités indéniables de HELLBURN.
Niveau reproches, notons une linéarité qui devient assez rapidement gênante. Une fois le schéma assimilé, la machine ne dévie que très rarement de ses développements, entrainant des points communs un peu trop nombreux entre les chansons, toutes basées sur un mid-tempo qu’on aimerait bien voir monter dans les tours. Les mélodies, plutôt maigres sont aussi jumelles que les sœurs Olsen, et le chant d’O’live un peu léger pour un tribute au Heavy le plus plombé.
Somme toute, le Rock de Hellburn est légèrement Desert sur les bords, avec cette petite touche psychédélique des seventies. Nous sommes donc loin d’un BLACK SABBATH en béton et d‘un JUDAS PRIEST en acier trempé, ce qui n’est pas forcément handicapant, si ça n’était pour cette direction artistique un peu hasardeuse et cette incapacité à varier les ambiances. De temps à autres, le groupe fait monter la pression, mais elle finit toujours par s’échapper des tuyaux via une fuite de créativité.
Non que le tout soit désagréable et bon à jeter, loin de là, mais HELLBURN est pour l’instant un peu trop timoré et scolaire pour vraiment décoller. Dommage, car « Exported Mind » développait de beaux arguments modérément violents, mais une fois l’écho de l’inspiration constaté et noté, il est difficile de se laisser embarquer dans ce voyage convenu dans des étoiles perdues. La caution sci-fi horrifique pourra séduire les fans d’Event Horizon, Alien et Moorcock, mais la musique a du mal à se mettre au diapason de ces obsessions d’outer-space, ce qui créé un décalage assez ennuyeux.
En manque d’hymnes, ce premier album est une sorte de brouillon très propre, qui peut éventuellement laisser augurer d’une suite un peu plus risquée. En attendant ce jour hypothétique, nous pouvons toujours nous accrocher à cette basse roulante et à cette batterie aux fills simples mais efficaces. Tout en oubliant le côté systématique des arrangements spatiaux, et l’unicité des licks qui confère à l’album ce parfum monocorde et statique.
A vous de vous faire votre propre opinion, puisque l’album est écoutable sur le Bandcamp du groupe. Confrontez votre avis au mien, et créons un débat intéressant. Mais je changerai difficilement d’avis, ayant été clairement déçu par cette brûlure de l’enfer qui n’est finalement qu’une petite irritation passagère.
Titres de l’album:
01. Launching (Intro)
02. Exported Mind
03. Hellburn
04. Beautiful Host
05. The Great Return
06. Black Hole’s Attraction
07. Landing On a Wonder
08. Navigators
09. Descent into Hell
10. Strange Creatures
11. Overseas
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