Wimps and posers beware.
Comme ça, vous êtes avertis. Pas la peine de venir vous plaindre parce que vous avez mal au genou ou parce que vos tympans sifflent d’acouphènes à couvrir le décollage d’un airbus. HELLBUTCHER s’adresse aux plus durs des plus durs, au plus true des plus true, à ceux qui ne conçoivent le Metal qu’avec une cartouchière, un bracelet 10 rangs clous allemands, et le cheveu qui pend sur le visage. Ou qui est presque totalement absent du haut du crâne. Maintenant que la sélection naturelle s’est faite, nous pouvons commencer.
Au vu des photos promo et des arguments du même créneau, on pouvait craindre le vilain coup de pub facile de Metal Blade. Des zigues attifés comme des crétins d’Halloween, une imagerie classique et évidemment excessive, un nom bateau, et une attitude revêche. On connaît la formule qui s’applique depuis Alice COOPER et KISS, on la connaît encore plus depuis l’émergence du Heavy Metal allemand des années 80, alors, inutile de penser qu’on va se faire avoir. Ajoutez à ces évidences la nationalité suédoise, et le tout empeste comme une pub pour un quelconque camembert.
Oui, mais non. Une fois l’objet abordé, disséqué et digéré, l’opinion se range du côté des provocateurs. HELLBUTCHER est un véritable groupe, jouant une musique jouissive et terriblement bien pensée, et emballée dans une production qui sent bon les années Noise et Roadrunner. Mais derrière les pseudos de rigueur se cachent des musiciens bien connus de la scène extrême, et qui roulent leur bosse depuis un certain temps.
Hellbutcher (chant), Necrophiliac (guitare), Devastator (batterie), Eld (basse) et Iron Beast (guitare) ne sont donc pas des clampins moyens qui se reposent sur une formule pour gagner quelques brouzoufs. Non, ces gens-là ont fait ou font partie de groupes aussi établis que DEAD KOSMONAUT, FRIENDS OF HELL, NECROCURSE, NIFELHEIM, AETERNUS, GAAHLS WYRD, GRAVDAL, MALIGNANT ETERNAL, PHANTOM FIRE, MORDANT ou BLOODBATH. De sacrées références donc, avec en leader ce cher Per Ola Arne Gustafsson, chanteur de NIFELHEIM qui s’est inventé le vecteur d’expression parfait pour ses obsessions cruelles et bruitistes.
Le chanteur ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur son nouveau projet. Jugeant qu’il a plus accompli en un an de HELLBUTCHER qu’en vingt ans de NIFELHEIM, il se montre totalement enthousiaste quant à cette nouvelle direction artistique, qui l’inspire au plus haut point. L’homme affirme même qu’il n’a jamais été aussi créatif, et qu’il faut nous attendre à de nombreuses prises de contact, studio ou live. Et je ne cacherai pas mon plaisir de retrouver régulièrement ce quintet à l’air grognon, tant les chansons de ce premier album éponyme m’ont chatouillé le cœur de plaisir.
Faussement étiqueté Black Metal, HELLBUTCHER est en fait un pur groupe de Black Thrash, style né dans les années 80 et popularisé par HELLHAMMER, SODOM et les hordes brésiliennes les plus brutales. Mais bien sûr, il était hors de question de répéter ce qui a déjà été hurlé des dizaines de fois, et Hellbutcher a donc adapté ces canons à son pays d’origine. En résultent donc des chansons accrocheuses, avec un maximum de gimmicks addictifs, le tout emballé dans une énergie à rendre fou de jalousie le CARCASS le plus Heavy (« Hordes of the Horned God »).
Folie de mise, d’accord, mais pas de faux-pli ni de mise en plis. Le professionnalisme des musiciens leur permet de viser la plus haute marche du podium, et un burner de la trempe de « The Sword of Wrath » place immédiatement le dossier en haut de la pile. Entre un MOTORHEAD revenu des enfers, un VENOM capable et en veine de tubes, un SODOM carré et créatif, et un EXCITER dopé à l’EPO, HELLBUTCHER fait jaillir les flammes de ses cornes, et rentre-dedans comme un saint-bernard dans un magasin de porcelaine. Inutile de perdre du temps en politesses quelconques, le temps imparti est compté, et pas question d’en perdre une seconde.
Comme un LORDI passé de l’autre côté du Styx, ou un GWAR plus éduqué et porté sur le Metal infernal, HELLBUTCHER nous en donne pour notre argent, et signe des hymnes qu’on reprendra en concert à pleins poumons. Avec une sacrée bordée de riffs mémorisables, une attitude purement punk, et un rendu net, ce premier longue-durée impose ses choix, et bouscule les plus sensibles. Logique, ils n’ont rien à faire là. Alors, certes, le quintet n’est certainement pas le plus evil ou bruitiste de sa catégorie, mais il fait partie des plus sympathiques. Et la frénésie orgiaque de la poignée de main « Perdition » de sceller une amitié durable.
« Death's Rider », tube improbable oublié des eighties et exhumé avec le bonheur de chanter le Metal non édulcoré, « Possessed by the Devil's Flames », plus californien qu’une démo de METALLICA ou de MALICE, « Satan's Power », circulaire et aussi dynamique qu’un vendeur de Mr Bricolage complètement défoncé à la colle à bois, les titres se succèdent à une vitesse folle, et paient leur tribut à DESTRUCTION, WRATHCHILD, et bon nombre de héros d’il y a quelques décennies.
Irrésistible de sa fougue et de sa sincérité, Hellbutcher se termine donc dans une méchanceté crasse, via le proto-Black de « Inferno's Rage », à faire tourner fou les plus cinglés des colombiens et des brésiliens. Complètement à la masse, mais très intelligents, les membres de HELLBUTCHER s’avancent à découvert car sûrs de leurs armes, et flinguent tout ce qui ressemble de près ou de loin à un poseur.
Wimps and posers beware.
Comme ça, vous êtes encore avertis.
Titres de l’album:
01. The Sword of Wrath
02. Perdition
03. Violent Destruction
04. Hordes of the Horned God
05. Death's Rider
06. Possessed by the Devil's Flames
07. Satan's Power
08. Inferno's Rage
Ouais... ... ...
Bah à l'écoute de ce titre, cela ressemble comme deux gouttes de foutre à NIFELHEIM hein.
Et à du très bon NIFELHEIM qui plus est !
De fait, étant über fan de ce groupe, j'attends cette galette avec impatience boudiou !
Tourista, bien vu :-) Moi je dirais que c'est une décision avisée cela dit, d'autant plus que musicalement, et ça me coûte de le dire, étant un ENORME fan de Venom, mais du Vrai Venom ( Cronos, Mantas, Abaddon), Venom Inc ne propose pas grand chose d&ap(...)
03/12/2024, 13:55
Bravo pour remettre en lumière un groupe à part et spécialement la partie la plus ancienne de l'histoire de Stille Volk, largement méconnue (j'ai appris des choses). C'est en partie à cause du faible nombre d'interviews qu'ils ont pu fai(...)
02/12/2024, 20:13
"Le metalleux ne se fait pas au sans-gêne si fréquent partout ailleurs des papotages interminables aux premiers rangs"Tu m'étonnes John !!!C'est non seulement insupportable pour le public attentif, mais c'est surtout un manque de respect (...)
02/12/2024, 09:14
Ouch ! Fini de tout lire...Je connaissais déjà quasi tout ce qui est cité ici, mais c'est toujours un plaisir de se remettre dedans boudiou !Perso, j'adore les trois biopics cités précédemment. Certes, ils ont chacun leurs lot de f(...)
30/11/2024, 08:58
Et y'a même un "à suivre" The pick of destiny et Spinal Tap seront sûrement de la(...)
27/11/2024, 09:15
8 lettres: KHOLOSPVÇa veut dire "coloscopie" en langage mec bourré en fin de soirée.
26/11/2024, 18:14
Je ne suis pas au courant.. il s'est passé quelque chose récemment avec le groupe Al Namrood?
26/11/2024, 14:44