Encore une histoire de musiciens infatigables qui se croisent dans un bar ou lors d’un concert. C’est en tout cas celle racontée par les américains de HELL STRIKE, en deux mots s’il vous plaît, qui narre les aventures de Charlie Koryn (batterie), Johnatan Quintana (guitare), et José Luis Rodríguez (guitare/chant). Ces trois-là se sont retrouvés un soir de perdition musicale, et ont disserté sur leur passion commune de l’old-school, et de ce son si crade qui caractérisait l’underground bruitiste de l’orée des années 90. Etant déjà membres de combos plus ou moins illustres comme ASCENDED DEAD, RITUAL NECROMANCY, ou BLOODSOAKED NECROVOID, les trois lascars étaient rodés à l’exercice du boucan organisé, et ont recruté pour compléter leur formation Jon Reiner à la basse. Ainsi naquit donc HELL STRIKE, nouvelle entité néfaste bien décidée à assouvir sa passion des antiquités et du vintage en chinant sur les étagères des légendes d’autrefois de quoi meubler leur propre psyché torturée.
Supporté par Chaos Records, le quatuor n’a donc pas tardé à faire des siennes, et publier un premier EP de vingt-trois minutes. Bien décidés à retrouver l’humeur du métissage extrême des nineties, lorsque le genre flirtait avec à peu près toutes les créatures les plus innommables, HELL STRIKE nous propose donc un Death/Black tartare à la BEHERIT, et son label n’hésite d’ailleurs pas à placer quelques comparaisons plus ou moins judicieuses pour attirer le chaland éventuel. C’est donc ainsi que les noms de SADISTIC INTENT, GROTESQUE, THE CHASM, NECROPHOBIC, MORTEM, ou ORDER FROM CHAOS sont cités dans le petit laïus introductif, et autant dire qu’avec un shaker mélangeant le tout, on obtient un cocktail assez proche de ce Hellstrike en un seul mot cette fois.
Rien de fondamentalement exceptionnel, absolument rien de novateur, au contraire, ce premier EP se plaît à humer les effluves nauséabondes du Death le plus sombre des années 90, celui qui fricotait largement sur son temps libre avec le cousin bâtard Black. Une rythmique qui fonce, des guitares qui tournoient, un chant grave et rauque à cheval entre les deux genres, des performances notables dans la bestialité, et de quoi sevrer votre manque chronique de violence brute.
Mais admettons que les américains connaissent leurs classiques, et savent composer l’hommage avec pas mal de flair. Un morceau long et envoutant de bestialité froide comme « First Born of Fire » prouve que les quatre instrumentistes ont beaucoup écouté les scènes américaine, norvégienne et brésilienne d’il y a trente ou quarante ans, et qu’ils sont capables d’en reproduire les tics à l’identique. Mélange d’esprit frondeur et de technique affûtée, ce premier moyen-format étonne de sa clarté de son, mais développe de beaux arguments, et fascine quelque part par son refus absolu de vivre avec son époque. Classique, fondamentalement ancré dans la tradition, ces sept morceaux sont pourtant autant de cartes de visite qu’on se refile entre camés du Death le plus vilain, et une fois l’écoute terminée, la tentation d’en reprendre est si grande qu’on n’y résiste pas. Il faut dire qu’en mélangeant les capacités d’un MORBID ANGEL au radicalisme outrancier d’un MORTEM, les américains proposent un compromis assez relevé.
Entre violence totalement assumée et débridée (« Cadaveric Requiem ») et violence encore plus poussée et finalement ancrée dans un Black Metal des origines (« Re-Abortion »), HELL STRIKE joue sur tous les registres, mais prend soin d’aménager des espaces mid qui permettent de calmer le jeu et d’empeser l’atmosphère pour la rendre encore plus irrespirable. Anecdotique pour certains, ce premier EP incarnera un exutoire tout à fait crédible, entre agression permanente et sadisme concentrique (« Transylvanian Funeral », à la limite de l’Ambient glauque avec ses mélodies amères et ses riffs tournoyant comme des vautours). Une sortie à conseiller aux nostalgiques des nineties, qui retrouveront le souffle fétide d’une haleine Death/Black chargée en charogne.
Titres de l’album:
01. Cadaveric Requiem
02. Chains of Frost
03. First Born of Fire
04. Morbid Abnormality of the Ages
05. Re-Abortion
06. Transylvanian Funeral
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30