Question. Vous êtes plutôt Speed ou Thrash ? Ou alors, les deux, un genre de spreesher ? Ou un threesher ? Ah oui tiens, les deux néologismes sont sympa, je garde au cas où Encyclopedia Metallum cherche de nouveaux qualificatifs…Quoiqu’il en soit, l’un ou l’autre, ou les deux, vous allez fondre pour un nouvel album made in Colombia, via le premier effort presque longue-durée des BLOODY NIGHTMARE, Hellwolf, qui ne fait pas grand cas de ses inclinaisons passéistes. On sait que l’Amérique du Sud est plutôt versée dans la nostalgie, mais après tout, pas mal de groupes brutaux et essentiels venant de la bas, il n’est pas étrange dès lors de constater que les musiciens actuels souhaitent leur rendre hommage. Pourtant, point de Thrash blackisé ce matin, mais bien de Speed effréné, celui-là même que les DESTRUCTION, les LIVING DEATH et autres ACID, ABATTOIR, EXCITER ont popularisé sauvagement en leur temps, jouant souvent avec les frontières de violence du Thrash sans en sombrer dans la démence. Pourtant, le cas des BLOODY NIGHTMARE pourrait prêter à confusion, eux qui justement ont commencé leur carrière sur les chapeaux de patches d’un Thrash assez furieux, avant de bifurquer sur l’autoroute de la raison pour revenir à la maison. Du Speed donc, âpre mais joyeux, rude mais heureux, qui sur ce premier effort nous offre le visage d’une exubérance toute sud-américaine, rythmique en avant et riffs dans le vent.
Fondé en 2010, et ayant évolué pendant deux ans sous pavillon DARKMOON, les BLOODY NIGHTMARE ont soudainement viré casaque mais pas retourné leur veste pour autant, en optant pour un nouveau patronyme et un style plus en adéquation avec leurs attentes. Alexander Daza (chant/guitare), Jose Luis Fisherman (chant/guitare), Miguel Valderrama (basse/chœurs) et Nelson Camacho (batterie), se sont donc unis à Bogota, et ont fini par accoucher d’une première démo en 2014 (Fiddlerman Possessed), avant d’enchaîner les singles et les splits (Speed Legion en 2016, et en compagnie des REVENGE), pour finalement, cinq ans après la création définitive de leur entité de se lancer dans l’exercice jouissif du LP, LP qui notons-le atteint une durée fort peu honorable d’une petite demi-heure une fois l’intro passée. Soit sept véritables morceaux pour convaincre, et fédérer les amateurs de Speed mordant et giclant, ce qui suffit amplement à juger de leur potentiel. Et celui-ci est conséquent, puisque loin de sombrer dans la paillardise habituelle des colombiens et brésiliens, les BLOODY NIGHTMARE préfèrent la précision et la bonne humeur, même si leur Metal non édulcoré aura de quoi satisfaire les plus déchaînés d’entre vous.
Elaboré à base de rythmiques franches et de riffs circulaires, ce Hellwolf est à des années lumières musicales de son graphisme brouillon, qui ramène au bon souvenir des traits les plus grossiers des dessinateurs à deux mains gauches des années 80. Mixant les influences picturales du See You In Hell de GRIM REAPER (dont il emprunte aussi quelques astuces mélodiques) et du Loup Garou de Londres de John Landis (avec un peu de nichons animés pour attirer le chaland lubrique), Hellwolf n’est rien de moins qu’une jolie démonstration de fluidité et d’agressivité, sous la forme d’une poignée de compositions qui varient suffisamment le propos sans le dénaturer pour fidéliser un public avide de sonorités vintage, mais toujours d’actualité grâce à la vague old-school qui sévit depuis quelques années. On y retrouve donc toute la folie de la scène sud-américaine, mais aussi la rigueur rythmique allemande, toujours coupée au biseau, et une foi inébranlable en un Metal non aseptisé, avant que le métissage et le crossover ne pointent le bout de leur nez. D’ailleurs, on le sent avant même d’avoir posé une oreille sur l’album, au jugé d’un tracklisting qui n’évite pas les clichés. Mesurez-donc la tradition, « Black Fire Force », « Possessed By War », Unidos Por El Mal », « Tormento Eterno », on se croirait revenu au bon vieux temps de DESTRUCTION et KREATOR, alors même que le propos ici est beaucoup plus modéré, et parfois proche d’un BLIND GUARDIAN en pleine descente de cuvée.
Alors, que dire d’un album somme toute prévisible de bout en bout ? Qu’il aménage quand même quelques surprises, dont le très Rock N’Power « Road To Hell » et son parfum MOTORHEAD au soleil et RAMONES en plein ciel, ou cette outro très délicate qui ramène donc le nombre de véritables morceaux à six (« Banshee’s Epilogue »), ce qui nous questionne donc sur la catégorie dans laquelle ranger ce premier faux LP. Gros EP ? Petit LP ? La question reste ouverte, mais la musique n’en est pas moins alerte. De coups d’accélérateur rythmique en pauses mélodiques, les colombiens nous la jouent fine, sans perdre de vue le fait que le Metal est un genre qui se savoure bouillant et plein d‘allant. Et après une mise en bouche jouant la nuance, « Hellwolf », le title-track rentre dans la danse, et nous bouscule de son tempo méchamment costaud, tout en développant l’ambiance sur plus de cinq minutes, pour oser un premier tiers exclusivement instrumental, avant qu’un cri perçant ne nous explose les tympans au rythme d’un Speed qui rappelle même les débuts d’HELLOWEEN. Du beau boulot, certes classique mais caliente mucho, et après ce coup de semonce, le soufflé ne retombe que très rarement, voire jamais, même lorsque l’ambiance s’assombrit sur le diabolique « Possessed By War » qui flirte avec les excès d’un Thrash qui reste quand même poli et mesuré. Sans faire preuve de trop d’audace, les colombiens s’aménagent suffisamment de place pour tester deux ou trois petites choses, dont des soli tout à fait performants, et des envolées vocales au lyrisme flamboyant.
Titres développés pour laisser s’exprimer les idées, mais pas trop pour que la redondance ne s‘installe pas trop confortablement, individualités respectables, mais collectif idéal, une véritable folie collective pour un travail précis (« Tormento Eterno », si DESTRUCTION avait percuté SARCOFAGO, ça aurait pu donner ce genre de fête païenne allegro), et Hellwolf de s’installer tranquillement sur le podium des sorties Speed old-school du mois. Un album un peu court, mais qui s’avale d’un trait, et qui prouve que l’Amérique du Sud reste décidément maîtresse en son terrain.
Titres de l'album :
1.Loneliness Mourn
2.Hellwolf
3.Possessed By War
4.Tormento Eterno
5.Unidos por el Mal
6.Black Fire Force
7.Road To Hell
8.Banshee´s Epilogue
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33