Fans de Hard Rock à l’allemande, de Thrash puriste, de Progressif envoutant et/ou de (biffez les mentions inutiles) Sludge/Grind/Doom et autres enfants bâtards d’un Metal né à l’orée des années 70, il est temps de mettre votre casque et de vous plonger dans votre musique favorite, en arrêtant tout de suite la lecture de cette chronique. Non que je veuille jouer le clivage et réduire l’amour de l’art à un simple conflit de générations, mais force est d’admettre que le public des THE ANIMAL IN ME (ou TAIM pour les intimes, et il y en a) se situerait plutôt dans une tranche 15/25, à peu de choses près. Ce qui n’empêche nullement les amateurs de LED ZEP ou des PERIPHERY d’y jeter une oreille après tout, puisque l’éclectisme et l’ouverture d’esprit ont toujours été des qualités fondamentales, spécialement dans notre créneau. Mais autant vous prévenir d’entrée, si le Post-Hardcore US et/ou le Metalcore ne sont pas vos verres de Red Bull favoris, penchez votre bouteille de Jack Daniels en avant et servez-vous une grande rasade. A la vôtre, et les autres, restez, nous allons parler de vous et de vos inclinaisons.
Niveau bio, pas grand-chose à dire sur ce groupe, mis à part qu’il nous en vient de la mythique Bay Area, California, et qu’il existe depuis 2011. En sept petites années, le groupe n’a pas chômé, puisqu’on dénombre trois sorties antérieures à son actif. Un premier EP l’année même de leur émergence, Deadlines And Diamonds, et deux LP ensuite, Who’s Laughing Now en 2013 et Words And Action en 2015, et une solide réputation qui s’est taillée live, sur ces scènes que le trio aime à arpenter, en tête d’affiche comme en festival. Il faut dire qu’ils ont les armes de leur conviction, puisque si leur musique se veut foncièrement classique dans son approche moderne et juvénile, elle n’en est pas moins d’une efficacité redoutable, spécialement lorsque les deux voix se mélangent pour obtenir un équilibre de genres assez pertinent.
Si le leitmotiv du trio ne verse pas dans l’humilité, puisqu’ils se veulent d’utilité publique nationale (pas forcément maintenant, mais un jour), le niveau des trois musiciens (Daniel Flores - basse, Laura Vierra - chant et Shane Gould - chant, entouré d’autres instrumentistes dont les noms ne sont pas connus, en tout cas pas par moi) est largement assez élevé pour s’élever justement au-dessus de la masse des groupes du cru, qui se contentent souvent de formules faciles et de riffs convenus. Ceux utilisés par les THE ANIMAL IN ME ne sont pas empreints d’une profondeur de ton manifeste, mais ils ont le mérite de tirer le meilleur parti de ceux dispensés par les cours réguliers des PAPA ROACH, BETWEEN THE BURIED AND ME, THE AGONIST, et autres LINKIN PARK, et lorgnant même parfois du côté de la grandiloquence des THE MURDER OF MY SWEET, sans leur piquer leur cinématographie musicale, hors propos ici. On pense aussi inévitablement, à cause certainement de cette union de voix féminines et masculines aux STRAIGHT LINE STICH, THE CHARM THE FURY, et même pourquoi pas à ALL HEAD RISE, bien que les points communs partagés avec nombre d’artistes de la scène sautent aux oreilles de morceau en morceau. Mais les qualités sont bien là, et heureusement pour nous, les californiens ne se suffisent pas d’une simple sauce épicée balancée à la hâte et calibrée pour coiffer les fans de Metalcore dans le sens du poil, puisqu’ils se permettent parfois quelques jolis moments d’émotion Pop qui font plaisir à entendre (« Temporary »). Mais pas de faux-fuyant ou d’espoir mal placé, puisque « Calling It Quits » en intro met les choses au point assez rapidement et annonce la couleur puissante de son entame hurlée sans concessions.
Admettons que la jolie Laura Vierra à un timbre de voix assez agréable et convaincant, et qu’elle parvient à moduler ses inflexions pour ne pas rester scotchée aux même tonalités ad vitam aeternam. En contrepoint, les interventions de Shane Gould, bien que plus formelles tombent souvent à pic, et dynamisent des lignes vocales qui sont véritablement le point de focalisation de ce troisième album, tout comme des deux autres. Le changement dans la continuité donc, pour une poignée de chansons qui ne trahissent en rien les apports du passé, mais qui perfectionnent l’approche et gomment les éventuelles erreurs en disséminant avec régularité des breaks téléphonés, mais bien sentis, et dopés par une électronique en arrière-plan pas trop envahissante. C’est évidemment très formaté, et calé pour faire un massacre live, mais en gardant le contrôle du timing sous des proportions raisonnables, les américains évitent la faute de goût, tout en affirmant implicitement qu’ils se sentent parfaitement à l’aise entre ces balises prévisibles. Et si les combles sont richement décorés de petits ornements sonores ludiques, le fond et la forme se calent sur la ligne d’un parti de style, et ne s’écartent que très rarement de cette fameuse zone de confort, que « Get What You Give » définit avec précision. Gros riffs qui rebondissent, basse élastique qui se tord et propulse la double grosse caisse au plafond, pour un cahier des charges qu’on connaît déjà par cœur, mais qui se veut annoté de quelques remarques en marge assez appréciables. Ainsi lorsque l’ambiance se durcit tout en adoptant des contours plus Pop, on plonge dans un univers à la limite de la Pop-Rock électronique très bien foutue (« Words Like Daggers »), qui profite de changements de tempo assez malins pour ne pas nous condamner au repos.
En trempant les deux pieds dans la violence, le groupe se montre probant (« Find Your Way », un hit en puissance), mais il l’est aussi dans la nuance, lorsque le rythme ralentit et que les harmonies se reposent sur un tapis d’arrangements smooth plutôt cosy (« Upside Down », pas de quoi faire le poirier, mais les oreilles sont caressées avant d’être récurées). Morceau éponyme qui joue la saccade à outrance, pour rester dans la danse (« Helping Won’t Help »), et final en demi ton histoire de s’ouvrir des perspectives plus légères que le plomb (« Our Story Isn’t Done »), le bilan est plutôt positif, même si on a souvent la possibilité d’anticiper les plans en réfléchissant, et que les surprises sont aux abonnés absents, ce qui handicape un peu le projet sur un niveau artistique. Mais formellement, et en dehors de considérations personnelles qui n’ont pas lieu d’être, ce troisième album des THE ANIMAL IN ME est du genre solide, et passe la barre du test épique du troisième chapitre sans forcer le talent. Un truc agréable à écouter entre deux œuvres plus conséquentes, et qui accompagnera vos trajets en voiture avec le surplus de décibels qui permet d’appuyer sur l’accélérateur de plus belle, mais que vous oublierez sans doute une fois le moteur éteint. Si nous avons tous un animal en nous, celui se tapissant sous la pochette de Helping Won't Help est plutôt du genre renard pas vraiment méchant, qui mordille gentiment la main mais qui se laisse caresser sans blesser.
Titres de l'album:
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