De ma fenêtre, le Black Metal sans compromis des Norvégiens de TSJUDER a toujours eu ma sympathie et ma bienveillance même si on peut taxer les albums du groupe d'être interchangeable, il reste que le groupe est une valeur sure du Black Metal intense, brutal pouvant se targuer de faire la jonction entre le mainstream (pour le Black Metal, bien entendu) et l'old-school. Il faut dire que le duo Norvégien ne propose avec Helvegr que son sixième album, en 23 années de discographie et un peu plus d'existence. On ne peut donc pas non plus parler d'overdose de la vision du Black Metal par Nag et Draugluin et on peut même avancer que ce nouvel album montre une facette un peu plus brutale du style de TSJUDER, à prononcer "shoo-der". Si le parallèle avec MARDUK a toujours plus ou moins existé, les Norvégiens montrent là un visage plus direct encore ("Prestehammeren"), une intensité noire, dans une brutalité contenue comme pour mieux infiltrer le système nerveux de l'auditeur. En ce sens, le début d'album est imparable et là où des DARK FUNERAL, par exemple, ont basculé du côté grosse production, TSJUDER reste fidèle à son identité sans pour autant tourner en rond, à des années lumière de l'image qui colle à la peau du groupe.
Cette avancée se mesure dans l'artwork, après 5 albums parés de noir et de blanc, affichant des photos du groupe ou de membres du groupe dans un esprit très traditionnel de ce Black Metal old-school dont les Norvégiens ont toujours été un fer-de-lance, nous voici avec une illustration signée Jonas Svensson, qui, jadis, fut l'homme des illustrations de TORMENTOR mais qui reste très discret et peu utilisé. Le résultat est rafraichissant dans cette scène et si le Black Metal se fait plus intense et mieux produit, c'est l'ancien guitariste du groupe aux débuts des années 2000, Pål Emanuelsen qui s'y est collé, et là aussi, on ne peut pas dire que son travail soit monnaie courante sur la scène Metal. Voilà comment le duo, accompagné de quelques invités, on va y revenir, porte un nouveau regard sur son style comportant pourtant sa dose de codes du genre, une prouesse qui en fait le meilleur album du groupe tant il parlera aux fans du groupe qui y retrouveront cette noirceur qu'ils trainent depuis leurs débuts, et à un public plus large grâce à une production plus équilibrée, un mixage qui intègre mieux le chant à l'ensemble, des guitares incisives sans sonner criardes, une batterie organique non gonflée aux hormones de studio, le résultat est simplement époustouflant.
Alors après les 2 premiers titres, on serait en droit de s'attendre à une petite pause dans l'intensité, elle intervient très brièvement sur l'introduction de "Surtr" avant de retrouver un niveau de brutalité sombre plus fort que sur le début d'album, un pas en arrière pour en faire trois en avant l'instant d'après ou comment cueillir l'auditeur qui s'attendrait à un ramollissement des Norvégiens et qui pourrait être compréhensible, Season Of Mist, c'est un label important, qui peut offrir une visibilité énorme, sauf que le duo n'entend pas faire de concession et le label s'en arrange très bien. Dans le style Black Metal, il y a GRAFVITNIR et TSJUDER qui éveillaient de la curiosité chez moi dans les sorties à venir, j'ai la réponse pour le deuxième, un incontournable de cette année 2023, et très certainement, toute considérations nostalgiques et/ou historiques mises de côté, un incontournable de la carrière de TSJUDER au même titre que l'énorme Desert Nothern Hell.
Au niveau des invités, je vous en ai touché deux mots un peu plus haut, on retrouve ce Pål Emanuelsen qui propose un lead entêtant sur le très bon "Gamle-Erik", Jon Rice qui tient le poste de batteur session, celui que l'on habitude d'entendre avec SCORPION CHILD ou UNCLE ACID AND THE DEADBEATS rend une copie parfaite, un petit rappel que fut un temps il frappait pour le compte de JOB FOR A COWBOY. Enfin il y a l'union de deux groupes de Black Metal Norvégien les plus intéressants, 1349 et TSJUDER puisque Seidemann, le bassiste mais également parolier de 1349, offre une incantation totalement habitée sur "Gods Of Black Blood", il faut dire que Draugluin et lui ont servi en même temps chez TYRANN. Voilà comment TSJUDER, entouré d'une garde de personnalité proche, réussi à insuffler un vent de nouveauté dans son Black Metal pourtant totalement reconnaissable ! "Helvegr" amène son lot d'instants inconfortables où la perversité d'une brutalité mid-tempo ancre encore plus la brutalité plus sauvage de tout le début d'album avant que le duo ne conclut par un "Faenskap og Død" terrible et terrifiant et un instrumental afin de relâcher une pression tout en maintenant l'auditeur dans l'inconfort total. Helvegr est un album tout ce qu'il y a de plus Black Metal, tant dans la forme que dans le fond, sans pour autant s'enfermer dans des codes des années 90 déjà largement éculés, par le groupe lui-même avec beaucoup de talent d'ailleurs.
Tracklist :
1. Iron Beast (3:37)
2. Prestehammeren (4:01)
3. Surtr (6:59)
4. Gamle-Erik (3:46)
5. Chaos Fiend (4:02)
6. Gods of Black Blood (5:19)
7. Helvegr (7:36)
8. Faenskap og Død (3:08)
9. Hvit Død (2:52)
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