J’aime bien trouver des accroches stupides pour mes chroniques. Tiens par exemple, pour celle-ci j’ai préparé un :
Tu aimes les DEFTONES et les SMASHING PUMPKINS? Alors écoute ça.
Putassier au possible, racoleur, et pourtant, assez proche de la vérité, quoiqu’en disent les pages spécialisées qui rangent les THORNHILL dans la catégorie la plus réductrice, celle du Metalcore. N’ayant pas écouté de Metalcore depuis des lustres, je ne aurais dire si cette catégorisation est vraiment stupide ou légèrement pertinente, mais ce que je sais, c’est que ce deuxième album du quintet est solide, créatif, nostalgique, mélodique, et accrocheur en diable. THORNHILL est un millésime 2015 austral, de Melbourne la grande, et un groupe qu’on suit de très près depuis son premier et excellent album The Dark Pool. Ce premier jet a suscité l’enthousiasme des foules australiennes, et démarré un petit feu de forêt en Europe et aux Etats-Unis, assez prompts à réagir en cas d’étincelle probante et dangereuse.
The Dark Pool, entre Post-Grunge, Alternatif et Metalcore en filigrane contenait son lot de tubes, et son tube de professionnalisme. Impressionnant de maitrise, ce premier disque propulsait le quintet (Jacob Charlton au chant, Ethan McCann et Matt "MVD" Van Duppen aux guitares, Ben Maida à la batterie et Nick Sjogren à la basse) sous les feux de la rampe, leur autorisant des tournées, des festivals pour faire le plein de fans en attendant la suite des évènements. Et cette suite, la voici, promue par le gros indépendant national UNFD qui affiche une foi sans faille envers ce poulain encore sauvage et capable de ruées dangereuses.
Avec cette réputation bien acquise, le quintet de Melbourne avait une sérieuse carte à jouer, mais aussi une sacrée gageure à relever. Faire mieux, et non aussi bien, convertir de nouveaux croyants, et nous offrir un album à la hauteur de cette attente énorme. Et sans faire durer le suspense inutilement, je précise immédiatement que cette gageure a été relevée avec brio, puisque Heroine est encore plus addictif que le shoot précédent, et qu’il laisse des séquelles notables sur l’organisme, dont une dépendance immédiate et tenace.
Héroïne de film ou héroïne qu’on s’injecte dans les veines ? Les deux mon capitaine, et les onze morceaux de cette nouvelle cargaison sont autant d’étapes entre la lucidité et la chute des sens, passant par la case extase, l’état de bien-être chimique, la paranoïa, la peur et le sueur qui perle sur le front d’un superhéros qui n’en est un que grâce à cette drogue loin d’être bon marché.
Au début de leur carrière, les THORNHILL utilisaient des comparaisons assez génériques pour cerner leur approche artistique. Ils citaient sans honte AMITY AFFLICTION, MUSE et NORTHLANE comme influences majeures, dont ils semblent légèrement se dégager aujourd’hui. Celle de MUSE reste tangible en version trip-Hop fatigué et distancié (« Valentine », un single imparable et un faux rythme électronique léthargique et traînant), mais le reste est trop personnel pour être mis sur un pied d’égalité avec d’autres références.
De là, je me fiche bien de savoir si les THORNHILL sont Metal, Rock, Alternatif ou Post quoi-que-ce-soit. Après tout, on ne met pas TOOL ou les DEFTONES à la porte lorsqu’ils ouvrent leurs horizons, même si les riffs restent le moteur de la passion de notre lectorat. Et des riffs justement, vous en avez ici, au parfum très subtilement nineties, mais à l’énergie incroyable (« Casanova », autre hit qui reste dans la tête et qui permet à Jacob Charlton de mettre en avant son falsetto), des riffs qui durcissent des motifs plus souples, presque évanescents, mais contaminés d’un Rock généraliste et symptomatique de la vague alternative US d’il y a trente ans ou plus (« The Hellfire Club », ouverture gracile et racée).
Construit et pensé comme une évolution naturelle et une mutation des humeurs, Heroine est passionnant, captivant, et presque euphorisant dans sa progression mélodique et rythmique. Bouché d’un interlude sublime (« Something Terrible Came with the Rain », Ambient et mélodique comme une philosophie zen urbaine), d’un morceau à l’électronique proéminente et au ton sombre (« Hollywood », vicieux come la capitale du cinéma), ou d’un mur du son compact comme du béton armé (« Varsity Hearts »).
S’achevant sur un title-track plutôt enlevé bouclant la boucle, Heroine est un admirable travail fourni par ce jeune groupe australien à l’avenir ensoleillé. Passant en revue toutes les références admises, cet album s’adresse à tous les musicophiles ouverts d’esprit, capables de faire fi des querelles de genre pour apprécier une pièce de musique superbe et puissante, à la croisée des chemins. J’ai personnellement apprécié ce voyage aux étapes différentes mais toutes charmantes, et cette façon de traiter les traumas par des progressions envoutantes qui brouillent les sens.
De quoi repartir pour une tournée triomphale, des festivals blindés avec nombreux fans au premier rang, et éventuellement, une percée dans les charts locaux, ce qui ne serait que récompense bien méritée.
Titres de l’album :
01. The Hellfire Club
02. Leather Wings
03. Blue Velvet
04. Arkangel
05. Valentine
06. Casanova
07. Something Terrible Came with the Rain
08. Hollywood
09. Raw
10. Varsity Hearts
11. Heroine
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