L’Australie, ses grandes étendues, et son vivier incroyable de groupes de tous horizons. Evidemment, noyade oblige, on parle souvent des Etats-Unis, de la Suède, de l’Amérique du Sud, et même du bloc de l’est, mais l’Australie reste une réserve incroyablement riche de musiciens, qui chacun de leur côté tricotent une nouvelle histoire musicale au pays, et notamment en chapitres de Post-Hardcore et Metalcore. Ainsi, les THORNHILL font partie de cette avant-garde douée et disciplinée, ce que nous avons compris dès la sortie de leur premier EP 13, lâché en 2016 et qui visiblement, ne leur a pas porté malheur, bien au contraire.
Depuis, le quintet a trouvé le temps de s’exprimer en longue-durée et de nous offrir l’excellent et inspiré The Dark Pool, assez célébré par la critique et adoubé par les fans d’un Post-Hardcore influencé 90’s, lorsque le genre commençait à acquérir ses lettres de noblesse. Et trois ans plus tard, le groupe revient avec sous le bras ce fameux sophomore, qui se doit de confirmer, et de projeter vers l’avenir. Tâche dont s’acquitte formidablement bien Heroine.
Alors, Heroine, certes, mais sous quel angle ? Cette drogue addictive qui rend créatif les plus accros ? Femme au premier-plan qui de ses actes assume son statut surhumain ? Nous ne le saurons sans doute pas, mais ça n’a pas grande importance. Pris sous le premier angle, Heroine mérite son nom, tant il plonge dans un état presque catatonique parfois, mais toujours fortement hébété, comme si les mélodies et les boucles coulaient dans nos veines pour atteindre un cœur déjà très fragile.
Jacob Charlton (chant), Ethan McCann (guitare), Ben Maida (batterie), Nick Sjogren (basse) et Matt van Duppen (guitare), presque ensemble depuis les débuts, se connaissent donc désormais quasiment par cœur, et savent anticiper les désirs de l’autre sans renier les leurs. C’est pour ça que ce nouveau disque, constitué d’humeurs, se veut versatile, léger, lourd, pesant, aéré, agressif, contemplatif, tout et son contraire, pour au final former une symphonie Post fascinante et incroyablement fertile. En utilisant la case du Post-Hardcore pour situer l’action des australiens, le critique se voit donc obligé de jouer la réduction à outrance, puisque les musiciens s’échappent de toute prison de style pour laisser le leur vivre sa plus belle vie.
Alors, on pense parfois à une joute musicale entre les DEFTONES et MUSE, on pense aux TENGIL, on pense aussi à toute cette vague brouillant la frontière entre Post-Hardcore moderne et Metalcore, eut égard à ces riffs classiques qui fouettent les sens et le sang comme un fouet de l’orée des années 2000. Produit de main de maître, Heroine pourrait se faire passer pour une bande originale dark de Stranger Things, avec son entame « The Hellfire Club », bancale comme un hit des SMASHING PUMPKINS, mais puissante comme du Metal de saison en écho d’une colline, pour défier les forces du mal.
Vous aurez peut-être du mal à apprécier ce chant distancié et perdu dans le mix, et surtout, ces mélodies Pop insérées au chausse-pied dans des plans purement Post-Core, mais vous saurez apprécier, j’en suis sûr, ces structures évolutives dans un cadre très serré, et cette rythmique élastique que les DEFTONES post-2K ont utilisé plus que de raison. Et le parallèle est fait, puisque les américains et les australiens partagent cet amour de l’alternance ombre/lumière, et cette contradiction entre des riffs graves et un chant harmonieux.
De fait, THORNHILL n’est pas vraiment Metal, mais ne l’a jamais été ni cherché à l’être. En acceptant cet état de fait, on se plonge dans les méandres d’un album unique, en miroir de l’âme, qui passe d’un ressenti à un dégoût certain de la normalité, d’une histoire d’amour perdue d’avance à une paranoïa digne de ce siècle. Alors, on se laisse bercer par la basse roulante de « Blue Velvet », qui s’il n’est pas Lynch n’est pas non plus tout à fait normal, on accepte de headbanguer un peu au son du single imparable « Arkangel » qui n’est pas sans évoquer BREACH sur son intro, avant de partir pour « Hollywood », dix dollars en poche et des rêves syncopés plein la tête.
Le répertoire est exceptionnel, et l’interprétation profondément humaine malgré quelques recours électroniques évidents. Tout est à sa place, le décor est aussi vintage que futuriste, et les sensations sont pleines, en déhanché de groove sur « Raw », qu’un KORN chafouin aurait pu placer sur ses expérimentations les plus culottées, ou en guitares amères sur le title-track « Heroine », qui conclut à merveille cette aventure hors du commun, passant d’une forêt dense et sombre à un chemin large et ensoleillé.
THORNHILL confirme, THORNHILL affirme, et se fait une jolie place sur le podium austral des groupes les plus intéressants et uniques. Un fix suffit, mais les effets secondaires sont tout à fait supportables. A condition d’utiliser une seringue neuve, s’entend.
Titres de l’album :
01. The Hellfire Club
02. Leather Wings
03. Blue Velvet
04. Arkangel
05. Valentine
06. Casanova
07. Something Terrible Came With The Rain
08. Hollywood
09. Raw
10. Varsity Hearts
11. Heroine
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