Alors sur le Bandcamp, pas grand-chose. Sur la page Facebook, encore moins. Bon, comme vous voulez les mecs, c’est encore à moi de broder.
En parlant du Bandcamp, des informations sommaires. Un EP qui semble être le premier, sorti le 31 décembre, juste avant de se gaver d’huitres et de foie gras, cotillons sur la tête et pouet-pouet aux lèvres.
Vous avez le sens de la fête…Mais vous croyez vraiment qu’avec un EP à la pochette aussi glauque, vous alliez vous incruster dans les maisonnées ?
Non parce que deux pendus flous en sépia, c’est quand même pas la joie.
Mais cessons-là ces tergiversations et récriminations, mesdames et messieurs, HEXIST d’Austin, Texas, vous présentent leur premier/dernier six titres, pour faire sourire dans toutes les chambrées !
Avec un nom et une cover pareils, on était en droit de s’attendre à un gros Funeral Doom bien plombé, un Crust malmené, un Post BM lardé ou un Sludge possédé, mais finalement, la musique proposée, bien que sombre et brutale, et assez éloignée de toute considération pesante et cavale plutôt d’un Black’n’Roll assez tendance. Enfin tendance, façon de parler…
Selon les photos grappillées, les HEXIST évoluent en power trio, t-shirts VENOM flambant neufs sur le torse et Les Paul studio, pour un ramdam qui sans non plus faire exploser les compteurs, déboule à cent à l’heure pour remettre les pendules d’un Thrash teinté de Black à la bonne. Celle des 80’s, lorsque la rugosité et la brutalité paillarde étaient encore de mise, et bien avant que les DARKTHRONE ne ressortent le costume froissé de la remise.
Les influences sont évidentes et éminentes, et outre le trio fameux et cornu de Newcastle, on reconnaît aussi la patte de Lemmy et son MOTORHEAD de légende, le tout saupoudré d’une bonne couche d’agressivité à la IMPALED NAZARENE assez maîtrisée et à la bride fermement empoignée.
Impossible de traiter du cas des Texans sans parler d’un DISCHARGE un poil moins dément, mais c’est évidemment des albums comme Welcome to Hell et Overkill/Ace Of Spades qu’on retrouve dans les accords de morceaux comme « Terrror Eyes The Night » (soulignons le jeu de mots finaud…), dont le riff qui claque aurait pu être tailladé par Fast Eddie Clarke.
Le maître-mot ? La puissance, la dégénérescence, la violence sympathique et la cruauté ludique, pour un festival de Black’n’Roll option Crust fatal, et six pamphlets dédiés aux décibels les plus affamés. L’interprétation, modeste mais solide permet à une rythmique stable de soutenir un duo chant/guitare volubile en diable, et le son, très touffu, met en valeur l’épaisseur des motifs crus, avec une batterie soignée aux petits oignons, et une grosse basse ronde qui ronfle et gronde pour de bon.
De là, le choix est simple. Soit le style vous sied et vous prenez votre pied, soit la variété reste votre leitmotiv préféré, et vous fuyez.
Mais difficile de résister à un hymne de la trempe de « Charge Toward Death », qui en effet semble faire la nique à la faucheuse de ses licks mélodiques et de sa frappe explosive, avec en arrière-plan un riff digne de « Ace of Spades », agrémenté de quelques fantaisies harmoniques pas fières. Quatre minute et trente-deux secondes de charge frontale, sans break, sans pause, sans reprise de souffle, la gageure est de taille et le résultat sent le soufre.
L’ouverture atomique « All Signs Of Hell », qui catapulte des tonalités distordues à la SAB’ pourrait tromper le doomster perdu, avec sa longue intro en fondu, mais le tempo est vite redressé au plus haut pour atteindre les degrés d’une fournaise mixant le Hard Rock’n’Roll des HEAD et le Thrash sommaire des VENOM.
« If The Witches Won’t Burn », nous colle le même topo avec son entame au son un peu lourdaud, mais son riff salement rouillé nous ramène vite près de la cheminée pour une flambée Thrash allumée d’une voix écorchée qui tanne le BM pour le mettre à la colle avec le Rock N’Roll.
Titres qui ne laissent planer aucun doute sur l’allégeance au malin, versant chafouin, morceaux plus brefs qui reprennent les tics des anciens pour les adapter à un Crust typiquement Américain (« Ride With Demons », évoquant même par moments la vague Speed/Thrash de 84/85), et final qui ne change rien, mais propose un dernier hymne à reprendre la main dans la main, comme une version « Black Metal » du petit matin, affalé dans un coin.
Bien sûr, tout a déjà été entendu, réentendu, mais ça fonctionne pour peu qu’on se prenne au jeu de la référence à outrance. Les mecs assurent, et assument, leur passion, leur ton, et ces allusions à la tête de moteur et au venin porteur sont assez plaisantes en soi, sinon passionnantes, mais dignes de foi.
Une profession d’ailleurs qui fait plaisir à entendre, mais quel étrange choix de pochette…Pour un peu, les vrais amateurs du jeu pourraient passer leur tour en croyant se frotter à des tarés bruitistes, alors que la donne est claire et limpide.
Mais si Lemmy vous manque, et que l’entendre en 81/82 de concert avec Mantas, Abaddon et Cronos a toujours été un fantasme secret, jetez-vous sur Hexist, c’est bouillant mais tout frais, et vous verrez votre rêve se réaliser.
Titres de l'album:
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26/11/2024, 18:14
Je ne suis pas au courant.. il s'est passé quelque chose récemment avec le groupe Al Namrood?
26/11/2024, 14:44