La pochette sentait le psychédélisme à plein nez, alors que la dégaine des mecs laissait présager d’un Stoner bien crade, de celui qu’on compose sur la route après une journée bien remplie. Pas de bol, ici, rien de tout ça, mais bien un énième coup fourré nostalgique relativement bien troussé. Après tout, autant finir l’année comme elle a commencé en proposant à nouveau des morceaux baignés dans la culture de la NWOBHM, ce qui peut être compréhensible, même si on vient d’Helsinki.
GREEN KING est donc le nouveau roi vert de la Finlande, un monarque qui évolue dans une cour très particulière. Accusant presque la décade d’existence, ce quatuor (Heikki Nyman - basse, Otto Bigler - batterie, Lauri Lyytinen - guitare, Eliel Salomaa - guitare/chant) s’est donc enfin décidé à sortir son premier longue-durée, après une poignée de démos et un EP. Et si le projet est immédiatement flaqué du sceau Heavy/Doom, il n’en reste pas moins plus proche du Metal de l’orée des années 80, celui-là même que les anglais ont pris un malin plaisir à enfanter.
Hidden Beyond Time multiplie donc les références et les clins d’œil personnels, entre MAIDEN, THIN LIZZY, HAUNT, ANGEL WITCH et autres adorateurs de l’idole Metal d’il y a quarante ans et plus. D’obédience classique, ce premier chapitre sonne bien, un peu pataud sur les bords comme un jeune chiot aux grosses pattes, mais fluide, mélodique, subtilement épique, et allusif à tous les sous-courants du renouveau Heavy de l’axe 80/81. Le genre de disque qui se traite comme une douzaine d’œufs dans un paquet, facile à ranger et facile à vendre sur le marché.
Et pour cause, puisque les musiciens sont bons, et les compositions valables. Une fois passé la non-surprise de l’orientation old-school, on peut alors se concentrer sur l’inspiration et le développement, et le quatuor finlandais semble avoir appris toutes les plus grosses ficelles du métier sur le tas. De fait, « Gates of Annihilation » sonne comme un hommage générique à l’armada british menée par SAXON et IRON MAIDEN, et nous rappelle tous ces groupes présents en 2022, sans autre argument que leur passion pour un Metal mordant.
L’affaire est donc claire comme de l’eau de roche. Et même si l’album devient plus ambitieux et sombre au fur et à mesure de ses pistes, il n’en reste pas moins prévisible à la moindre croche et tierce. Sans tomber dans le hamburger Metal qu’on consomme et qu’on défèque en moins de dix minutes, GREEN KING joue la sécurité outrancière du passéisme, et tente de nous caresser dans le sens du poil, comptant sur les souvenirs des quinquas et la passion nouvelle de la jeune génération.
Heureusement pour ces mecs, certaines chansons valent leur pesant de croutons. La soupe est parfois plus chaude que tiède, notamment lorsqu’elle cuit plus longtemps. Ainsi, « Tervakiituri » saccade dru et chante rauque, utilisant un riff tournoyant suffisamment malin pour qu’on en oublie sa similitude avec cent autres licks proposés cette année. Prise de risques zéro, efficacité honnête, on se laisse flouer avec plus ou moins de complaisance, mais heureusement le dernier tiers de l’album nous fait nous sentir moins naïfs.
« Where Speedian Dwells » se rappelle en effet de DIAMOND HEAD, et cavale bon train avec enfin quelques fills intéressants proposés par Otto Bigler. Entre SATAN et TRESPASS, entre nostalgie pure et dure et passion, GREEN KING tente de tirer son épingle du jeu via quelques soli bien sentis, mais reste léger, quasiment anecdotique, et surtout révélateur d’une génération de musiciens qui pensent qu’en singeant leurs glorieux ainés, ils vont récolter un peu de leurs lauriers.
Mais tenez le coup jusqu’au final « Lifetakers », le plus ample et intelligent du lot, qui nous laisse justement sur une note d’espoir pour l’avenir. Entre proto-Thrash soft et précautionneux et Doom collant mais ambitieux, cet épilogue malin est une façon de refermer la porte avec fracas, histoire de bien faire remarquer qu’on était là. On sent que les guitares prennent des chemins de traverse, que la rythmique se durcit, et que l’option épique est choisie. Meilleur morceau d’un tracklisting convenu, « Lifetakers » parvient presque à excuser cette approche par trop timorée qui empêche vraiment ce premier album de décoller.
Espérons que les finlandais en tireront une leçon et se laisseront remonter le long du puits de la nostalgie. Ils en ont les moyens, à n’en point douter, mais se contentent pour le moment de restes à peine réchauffées histoire de donner à bouffer aux convives qui s’accrochent aux gamelles du passé.
Titres de l’album :
01. Gates of Annihilation
02. Godkiller
03. Prelude to Massacre
04. Steel on Ice
05. Taunter’s Theme
06. Tervakiituri
07. Where Speedian Dwells
08. Lifetakers
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