Si vous êtes fan de Death Metal, vous avez forcément entendu parlé de Blood Incantation. Avec leur premier album Starspawn, les gars de Denver ont imposé leur style à grands coups de blast beats épileptiques et de tapping hypnotiques, créant une atmosphère cosmique impitoyable. Tortueux, sauvage, et pourtant si épique et groovy (?), le groupe a réussi à mettre pas mal de monde d’accord dans la sphère Death Metal. Le quartet dit faire du « Mind Bending and Cosmic Death Metal » (« Metal de la mort briseur d’esprit et cosmique » pour les Anglais LV2), entendez par là que le groupe souhaite simplement faire sa recette de Death Metal ; pas Brutal, pas Prog ou Tech, pas Slam, du Death Metal à la Denver, Colorado. Le genre de Death Metal qui arrive à faire rêvasser de galaxie lointaine, hostile, par des passages légers et aériens, mais qui implacablement, va vous ramener à votre condition d’être inférieur avec une sauvagerie frénétique et pachydermique (des fois en même temps). C’est donc sur un bilan extrêmement prometteur que nous laissait Blood Incantation. C’est 3 ans plus tard que le groupe décidera de sortir leur album sophomore, et si la peur d’une potentielle déception est présente avant la première écoute, la joie de savoir qu’une suite est en route l’emporte clairement.
Et c’est d’ailleurs avec une joie non dissimulée que j’annonce, si vous avez aimé Starspawn, vous devriez aimer Hidden History Of The Human Race. Sans aucune hésitation. Car tout ce que le groupe a fait dans leur album rookie, Hidden History Of The Human Race le fais, voir en mieux.
Le premier changement qui marque, et il est bien seul d’ailleurs, c’est le tracklisting. Là où l’album précédent était découpé en 5 morceaux (dont un premier de 13 minutes, et une piste instrumentale) pour une longueur de 35 minutes, ce second album ne contient que 4 morceaux (dont une piste quasi instrumentale, et un morceau fleuve de 18 (!) minutes), pour une longueur de 36 minutes. Là où on croyait se faire enfler, finalement on a du rab.
En ce qui concerne le son, on reste sur la même patte que l’album précédent, un son massif et caverneux, laissant la part belle à chaque instrument, que ce soit dans les partis énervées, comme dans les passages aériens. Les compos sont toujours alambiquées et sinueuses. Enfin bref qu’est-ce qui a bien pu changer, pour que cet album soit potentiellement mieux ?
En un mot comme en cent, la maîtrise.
Du début à la fin, les Denverois vont faire preuve d’une aisance enfantine à dérouler des compositions toutes plus alambiquées les unes que les autres, le tout illustrant à merveille l’univers du groupe. Dès l’ouverture avec « Slave Species Of The Gods », le groupe nous assène ses rythmiques lourdes et épiques, pour finalement nous les retirer comme on arrache un tapis sous nos pieds, nous blastant à la tête sur un riffing halluciné. Et c’est comme ça tout le long du morceau, le groupe va vous perdre de riffs explosifs en lignes de basses vrombissantes.
Loin de moi l’idée de faire une chronique « track by track », mais rendez-vous compte, tout l’album regorge de petits détails inaudibles à la première audition, qui se découvre pudiquement aux fils des écoutes. Les 2 premiers morceaux sont clairement ce que Blood Incantation peut faire de plus classique. Et Encore. Le pont de « The Giza Power Plant » est franchement inattendu. Ce pont est sans doute un moment charnière de l’album, le groupe tordant ces longues minutes orientales à leur sauce pour créer une ambiance lancinante sans ennuyer le fan de Death Metal avide de sensations fortes.
En revanche c’est sur les 2 derniers morceaux que le groupe surprend le plus. Une première piste quasi instrumentale que je ne vous gâcherais pas avec des mots, et que je vous incite à aller écouter d’urgence, illustrant le sentiment d’implacabilité que le groupe peut créer. Et un dernier bloc monstrueux de 18 minutes donc, qui montre clairement tout le talent d’écriture et de composition du groupe. En 18 minutes, il peut être rapide de se prendre les pieds dans le tapis. Mais comme ils l’ont déjà prouvé avec « Vitrification Of Blood, Pt 1 » dans Starspawn, les Denverois déroulent avec indécence 18 minutes d’un Death Metal halluciné que Lovecraft s’accaparerait bien.
Je pourrais écrire des heures encore sur cet album, mais vous avez compris l’idée. Hidden History Of The Human Race est une réussite à tous les niveaux. J’ai volontairement écourté cette chronique pour que vous alliez découvrir par vous même cette deuxième partie dantesque, et ces notes finales que je qualifierais, sans trembler des genoux, de touchantes. Eh oui, même ça ils sont capables de le faire. Enfin bref, peut être ai-je visé haut avec la note, mais j’assume l’entière responsabilité. Il faut dire que, déjà lorsque Starspawn est sorti, on entendait çà et là, au détour d’un festival ou que sais-je, que c’était d’ores et déjà une des meilleures sorties Death Metal de la dernière décennie, et même un album extrêmement rafraîchissant dans la sphère Metal. Aujourd’hui avec Hidden History Of The Human Race, Blood Incantation rentre clairement dans les débats des groupes de Death Metal les plus talentueux et les plus frais de ces 10 voir 15 dernières années. A voir la suite du groupe, mais quand on sait que 3 des 4 membres de ce groupe sont capables, juste pour se détendre, d’enregistrer un excellent album de Doom Death en 2017 sous le nom de Spectral Voice, on se dit que les gars sont plutôt productifs et du genre pleins d’idées. Un avenir qui semble radieux s’ouvre pour Denver, et pour tous les fans de Death Metal du monde entier.
Tracklist
1. Slave Species Of The Gods
2. The Giza Power Plant
3. Inner Paths (To Outer Space)
4. Awakening From The Dream Of Existence To The Multidimensional Nature Of Our Reality (Mirror Of The Soul)
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