Accrochez-vous à ce que vous pouvez, le concept international HYPERDONTIA revient à la charge avec un album bourré d’explosifs et autres feux d’artifices variés. Entre Copenhague et Istanbul, ces musiciens au passé chargé nous proposent donc la suite de leurs aventures, déjà méchamment entamées sur Nexus of Teeth paru il y a trois ans.
Pour autant, pas de fainéantise à dénoncer, puisque ces trois années ont été exploitées à plein régime, via des compilations, formats courts et autres splits pour garder la main. Il fallait faire chauffer les turbines pour que l’usine de la mort fonctionne toujours à plein régime, et avec Hideous Entity, l’usine a passé le turbo et augmenté ses quotas de production, débitant du cadavre à la chaîne. Pour son retour, le groupe a mis tous les atouts de son côté, à commencer par cette pochette signée de la main même de l’artiste Ben Wescotter (AUTOPSY, BROKEN HOPE, HYPOCRISY, INCANTATION, NILE, SINISTER, VADER), aux pinceaux rompus à l’art macabre. Et cette créature vomissant de ses dents de tripes des goules encore plus inquiétants que ceux festoyant sur la pochette d’Altars of Madness est sans doute la mieux placée pour vous prévenir du contenu peu empathique de cet album porté sur la violence nordique la plus froide, réchauffée d’un brin de fantaisie bestiale turque.
« Snakes of Innards » tape d’ailleurs très fort en entame, et contient assez d’idées et de plans pour faire rêver une discographie entière d’outsider moins inspiré. Et si un riff lourd comme le Doom le plus maladif introduit le tout au chausse-pied funèbre, ne vous laissez pas duper par cette mise en jambes somme toute assez conventionnelle. Très rapidement, le quatuor se répand en contretemps, accélérations, hurlements dantesques, et autres riffs débités à la chaîne.
On est rapidement happé par ce concentré de violence brute. Et il semblerait même que le collectif ait fait d’énormes progrès depuis son premier album, accumulant les retournements de situation, les virages au biseau négociés au millimètre près, pour nous servir encore bouillante et cauchemardesque une véritable symphonie de l’horreur, pas si éloignée que ça d’un Death très technique et chaotique. Mais entre une production plus raw qu’un fémur à ronger, une attitude bravache, et un penchant pour les sonorités old-school, HYPERDONTIA reste entre les balises de son propre terrain de jeu, et préfère se vautrer dans le Death bestial, mais non dénué de prétentions individuelles et collectives. Et si les licks sont classiques, ils n’en restent pas moins terriblement groovy, comme une mort séduisante qui vous fait de l’œil un jour de dépression profonde dans la brume d’un matin anonyme.
Mathias (guitare/chant), Mustafa (guitare), Malik (basse) et Tuna (batterie) osent même quelques fioritures comme cette basse mélodique et sinueuse à la Steve DiGiorgio, tout en se montrant allusifs au passé glorieux d’un MORBID ANGEL en multipliant les soli sur fond de rythmique inépuisable et frénétique.
Le résultat est concret et immédiat : on se perd dans ce dédale d’enchaînements supersoniques, on perd rapidement ses repères, et la farandole horrifique atteint assez rapidement son rendement le plus effectif. D’autant que le groupe enchaîne immédiatement sur l’aplatissant « Trapped in the Void », mené tambour battant, et toujours dominé par les intonations gravissimes de Mathias. A l’image d’un SUFFOCATION perdu dans un monde post-mortem de complication instrumentale, HYPERDONTIA joue la carte de la surcharge, et truffe ses morceaux de plans tous plus acrobatiques et équilibristes les uns que les autres.
Du coup, difficile de faire un choix sur l’étal du marché, tous les produits étant d’une qualité constante et supérieure. Jouant entre la lourduer, l’oppression et la cavalcade de zombies après minuit, le quatuor signe un manifeste dense à l’usage des fans d’un Death copieux et complexe, mais n’en oublie pas pour autant les bienfaits d’un thème accrocheur et gluant. Ainsi, « Beast Within » accroche l’oreille de ses passages en mid, très bien troussés, tandis que le malin et impitoyable « Wretched Mockery of Creation » joue la concision et la violence concentrée et immédiate.
Dominé par une envie de placer sur un même pied d’égalité la complexité et l’efficacité, Hideous Entity est aussi laid que sa pochette, mais aussi détaillé dans l’ignominie. « Lacerated and Bursting » incarne même la quintessence de la recherche vintage, avec ses passages qui semblent empruntés aux plus grandes références de l’époque, entre IMMOLATION, PESTILENCE, et la vague suédoise la moins patiente.
Et en tant que conclusion inévitable pour éviter les quarante minutes de jeu de justesse, « Impervious Veil » se pose en épilogue cruel, mais totalement satisfaisant. Mélodies torturées, son épais, graves sentencieux, pour un exercice de style qui laisse présager d’un futur sombre, glauque, poisseux, mais chirurgical dans l’approche. Sorte de chaos organisé autour de la virtuosité individuelle et globale, Hideous Entity replace HYPERDONTIA dans le contexte d’une vague old-school sur laquelle il surfe sur un cercueil décati et rongé par les asticots. Du technique sale, de l’élaboré crade, et de quoi reprendre confiance en l’inéluctabilité d’une fin proche et horrible.
Titres de l’album:
01. Snakes of Innards
02. Trapped in the Void
03. Beast Within
04. Coils of Wrath
05. Grinding Teeth
06. Lacerated and Bursting
07. Wretched Mockery of Creation
08. Impervious Veil
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