High Impact Violence

Gutless

22/11/2024

Me Saco Un Ojo Records

Noël approche, et tu sais déjà ce qui t’attend. La dinde, le foie gras, l’alcool, la fausse convivialité, tonton Alfred qui pète sur le sapin, le chat qui pisse sur la crèche, ta mère affolée qui est persuadée de ne pas en avoir fait assez, ces conversations politiques qui n’en finissent plus et qui prolongent l’apéro de deux bonnes heures, en gros, du classicisme inévitable qui te donne envie de t’évanouir dans les airs ou de piquer un sprint jusqu’au bar du coin. Mais on n’y coupe pas, si tant est que ces festivités soient à l’ordre du jour dans ton cercle familial.

Et la bande-son, on en parle ? Entre l’inévitable Mariah Carey qui pousse la note jusqu’à faire fonde la bûche glacée, les éternels de la chanson française entre Jean-Pierre François et IMAGES, et éventuellement, des souvenirs en caméra qu’on prend déplaisir à regarder pour la millième fois. Qui s’intéresse encore à la naissance du petit DJayson, qui finira sans doute à la TV les abdos saillants et le regard perçant (ou à défaut, dans un service de restauration rapide) ? Ta mère bien sûr, ta tante évidemment, mais les autres qui s’en tamponnent attaquent déjà la dixième bouteille de bordeaux pour ne pas perdre le rythme.

Un rythme qui pourrait être imposé par les australiens de GUTLESS.

Originaire de Melbourne, ce quatuor fraichement débarqué (Tom Caldwell - guitare/chant, Allan Stacey - guitare, Joe Steele - basse et Ollie Ballantyne - batterie) se propose de nous exposer ses vues sur un Death Metal traditionnel, bien assaisonné, relevé de quelques grognements de saison, le tout emballé dans une pochette fait maison. Entre un CANNIBAL CORPSE en pleine digestion et un SUFFOCATION en manque de papier cadeau, GUTLESS joue à mort (évidemment) la tradition, et nous ramène directement aux pères fondateurs floridiens, sans passer par la case départ.

De la nostalgie ? Certes, mais propice à des débordements autrement plus intéressants que les rots de cousin Kevin, qui hésite encore entre le détachement adolescent et le mépris d’abruti.

Old-school jusqu’au bout des riffs, High Impact Violence n’est rien de plus ni de moins que ce que son titre suggère. Une bonne calotte en mode supersonique mais élaborée, avec soli finauds, riffs au biseau et rythmique qui tient chaud. Dès « Bashed And Hemorrhaging », le plan d’attaque est expliquée par « grrr » + « boum-boum », mais résumer ces australiens à un simple décalque certes charmant mais salement redondant serait d’une injustice rare. 

Toutefois, ne comptez pas sur eux pour ouvrir les huîtres. Ils en foutraient partout, en se transperçant les mains avec ce couteau trop aiguisé, et le goût iodé en prendrait pour son grade. Non, réservez les pour le découpage de la bidoche, une discipline qu’ils maitrisent à merveille. La barbaque est décidément leur rayon, sans pour autant cacher un passé de boucher devenu totalement frappé. Après une démo, un live et un split, GUTLESS passe donc à la vitesse supérieure et garde les abats bien au frais.

Rien de contemporain ne dépasse de cette marchandise qui a respecté la chaîne du froid. Les guitares, prolixes, le batteur, digne héritier de Bill Andrews de DEATH/MASSACRE, le chant, obligatoirement graveleux, et la basse, aux abonnés presque absents (qui ont toujours tort je le rappelle), High Impact Violence est aussi tradi que Tino Rossi, le gigot/flageolets, ou ces chorales américaines qui viennent vomir leur glucose sur votre perron. Mais la tradition, comme tout le monde le sait, ça a du bon, surtout lorsqu’elle est vendue bien emballée pour la modeste somme de cinq dollars australiens.

GUTLESS n’est pas le plus bestial, pas le plus méchant, pas non plus le plus austral, mais fait définitivement partie intégrante de cette armée old-school qui huile ses canons comme elle les fait parler. Un album honnête, avec quelques fantaisies techniques, de l’énergie, des écrasements probants, le catalogue est là, et inutile d’y chercher quelque chose pour les enfants.

Laissez-les grandir un peu avant de les rendre grincheux. Alors, heureux ?     

                                                                                              

Titres de l’album:

01. Bashed And Hemorrhaging        

02. Beyond The Catacombs  

03. Scalpel Obsession

04. Avalanche Of Viscera

05. Galvanized

06. Carved Into Existence    

07. GORE GOD       

08. Viral Infection


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par mortne2001 le 09/02/2025 à 17:31
78 %    63

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