La Suède, encore et toujours. Des plus connus aux plus underground, les artistes scandinaves trustent les sorties avec une morgue insolente, mais finalement assez justifiée au regard de leur immense talent. Et ce matin, c’est un musicien assez humble mais au parcours conséquent qui vient nous titiller les tympans.
Je l’avoue en toute franchise, je n’avais jamais entendu parler de Dan WANDE jusqu’à ce premier matin de mars. Une rapide recherche sur le net ne m’a pas appris grand-chose à son sujet, si ce n’est qu’il est en activité depuis plusieurs décennies, et qu’il a beaucoup composé pour autrui. Visiblement, il a aussi fait partie de nombreux groupes dont MYOPIC VOID, GRAVE, VANDEE, UNIT-X, STELLA ou SMILE, pour n’en citer que quelques-uns, et il vit depuis des années à Piteå avec sa femme et son chien. Depuis vingt ans, l’homme compose dans un registre plutôt Progressif, mais s’est orienté vers une carrière plus portée par la souplesse de la mélodie que par la technique, ce qui lui a permis de sortir deux EP’s très remarqués sur la scène suédoise. Et aujourd’hui, Dan nous propose enfin son premier longue-durée, sous la forme de onze morceaux forts, puissants, mais délicieusement rétrogrades.
Highway 45 est à l’image de son titre. Une gigantesque autoroute nous emmenant ailleurs, sur les traces des grands artistes mélodiques des années 80 et 90. Ce premier album paie sa dime aux références nationales GYPSY ROSE, AMAZE ME ou MADISON, tout en se rapprochant de ce que le voisin danois Mike TRAMP a pu produire sous son propre nom.
Une sacrée dose de Hard n’Heavy accrocheur en diable, et joué comme à la parade. Tel est le menu de ce premier long qui sent bon la passion, et les harmonies AOR d’il y a trente ou quarante ans. Chanteur par vocation et guitariste par obligation, Dan WANDE donne un sacré aperçu de son talent sur ce disque honnête et sincère, et dès « Highway 45 », l’énergie est papable et la séduction maximale.
Accompagné de requins de studio, Dan se lâche, et joue sa carte sans prétention, mais avec l’assurance d’un travail ; bien fait. S’il faut quelques morceaux pour s’adapter à sa voix très spéciale, l’instrumental est d’une telle qualité qu’on passe au-dessus sans problème, spécialement lorsque tout le groupe joue à l’unisson. Bordée de hits imparables, Highway 45 est une nourriture d’autoradio impeccable et calorique, mais pas roborative pour autant. Et lorsque les compteurs poussent dans le rouge, la tension aboutit à de petites merveilles de fournaise comme cet imparable « Born on the Bad Side ».
Tous les thèmes et influences sont assumées par l’auteur. Que l’on parle de Stephen King (« Tommyknockers »), ou de dragons à la DIO (« Dragonforce », déjà présent sur un précédent EP), le message est clair, et emballé dans une coque de puissance phénoménale, entre guitar-hero inspiré et auteur/compositeur/interprète capé. Les soli sont en effet méchamment véloces et précis, et profitent d’une section rythmique solide à la frappe lourde et à l’empreinte LED ZEP.
Dans la plus droite lignée des productions suédoises soignées, Highway 45 n’est certes pas le nec-plus-ultra des usines de presse, mais il parvient néanmoins à convaincre de sa fougue et de son refus de céder aux sirènes du sentimentalisme dégoulinant. Tous les morceaux jouent sur le cuir d’un perfecto et la rudesse d’un Heavy Metal costaud, à peine atténué par des mélodies prononcées, mais jamais niaises. De plus, les interventions régulières d’un orgue Hammond permettent de dégager un léger parfum seventies très agréable, ce qui empêche Highway 45 d’être trop facilement daté.
S’il n’y avait ce timbre de vox si étrange, ce premier effort solo chatouillerait la perfection de près. Mais l’absence de vibrato dans les envolées et le manque de coffre tirent parfois les morceaux vers le bas, alors qu’ils ne demandent justement qu’à décoller pour atteindre les cimes (« Falling of the End of the World »).
Malgré cette critique importante, Dan WANDE évite le feu roulant de critiques en refusant de copier les succès contemporains, et en s’accrochant à sa propre inspiration. L’impression dégagée par ce premier long est évidemment positive, et renforcée par la fougue du final « Dragonforce », tube Heavy mélodique très efficace et pertinent.
Moyenne largement dépassée donc pour un homme qui mérite sa part de lumière après avoir agi si longtemps dans l’ombre.
Titres de l’album:
01. Highway 45
02. Tommyknockers
03. Out of the Dark
04. Searching
05. Born on the Bad Side
06. Life on the Line
07. Brake Free
08. Falling of the End of the World
09. Memories of Pain
10. Walking on Water
11. Dragonforce
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30