Un petit groupe hongrois qui attire l’attention du plus gros label européen d’AOR et de Hard Rock mélodique, c’est un peu le conte de fée que tout le monde aime. Le genre d’histoire qui rappelle ces légendes américaines de groupes jouant sur des petites scènes alors qu’un gros manager/producteur est dans la salle incognito, et qui se retrouvent signés sur des majors, avec une gigantesque tournée prévue après qu’ils aient décroché leur premier hit single. C’est pourtant ce qu’ont vécu les STARDUST, qui visiblement ont vraiment un nuage de poussière d’étoiles qui gravite autour d’eux, puisqu’avec un seul EP autoproduit dans la poche, le quintet est parvenu à persuader ce bon vieux Serafino de les héberger et de les promouvoir en Europe. Là aussi, la signature résulterait selon la légende de l’insistance des fans du groupe auprès du staff du label pendant l’un des fameux Frontiers Rock Festivals, mais en écoutant le premier LP de ces originaires de Budapest, je ne peux que comprendre la foi de leur fanbase. Dans un créneau très risqué de nostalgie Hard Rock mélodique, teinté d’AOR sensible, les hongrois ont réussi à défier les américains et les italiens sur leur propre terrain, se payant même le luxe de les battre en termes de fraîcheur et d’énergie, ce qui n’est pas le moindre des exploits. Et de fil en aiguille, de tube en hit, le petit poucet est en passe de se transformer en Cendrillon du bal harmonique, nous livrant là une performance hallucinante, qui a quand même bénéficié d’un gros coup de pouce de deux princes charmants.
En effet, STARDUST a pu se reposer sur les épaules solides de deux grands noms de la musique, Mark Spiro (BAD ENGLISH, HOUSE OF LORDS, GIANT) et Tommy DENANDER (RADIOACTIVE, OVERLAND, Steve WALSH), pour assumer la préparation de ce premier grand soir, et immanquablement, Highway to Heartbeak brille comme le diamant qu’il est, le groupe ayant même eu la bonne idée de citer la belle Pat Benatar dans le texte en reprenant son « Heartbreaker ». D’un autre côté, « 2nd Hand Love » leur a été ciselé par Mark Spiro lui-même, qui a fait un sacré cadeau aux hongrois en leur offrant un hit de cette ampleur, qui nous replonge directement dans les années 80 de WINGER, SLAUGHTER, SURVIVOR et autres BON JOVI. Bien sûr, l’album en gagne une énorme plus-value, allant même jusqu’à saluer de la main les cousins suédois, certainement médusés de voir un autre peuple faire aussi bien qu’eux en termes de vintage remis au goût du jour. Mais l’expression résume très bien l’attitude et la philosophie des STARDUST, qui sont très conscients de ne rien avoir inventé. Fondé en 2015 par deux amis, Adam Stewart (chant) et Tim Keeley (batterie), et rejoints rapidement par trois autres membres, Facey (guitare/choeurs), Dave Legrand (claviers), et Ben Martin (basse/choeurs), STARDUST n’a d’autre ambition que de céder à sa passion, celle d’un Hard Rock clairement ancré dans le passé. D’ailleurs Adam Stewart, chanteur et membre fondateur n’hésite pas à déclarer sans aucune gêne :
« Nous adorons DEF LEPPARD, WINGER, JOURNEY et tous les trucs des années 80… Alors, nous avons pris toutes ces influences et nous avons mixé ça à la mode STARDUST. »
Et le bougre, avec sa naïveté presque touchante touche du doigt la quintessence de la vérité, puisqu’on retrouve en effet ces influences dans la musique de son groupe, chaude comme un soleil d’été, et joyeuse comme un sourire californien. Impossible de résister au charme de ces compositions simples mais truffées de refrains fédérateurs et de chœurs charmeurs (« Shout It Out »), et impossible de ne pas ressentir les effets du bronzage sur la peau en écoutant ce LP chargé en UV. Et lorsque la bande se laisser aller à la douceur d’une fin d’après-midi, il retrouve la magie de DEF LEPPARD pour ces blue-songs qui laissent le cœur un peu nostalgique (« Can’t Stop Loving You »). Le son, évidemment parfait - critères d’exception Frontiers oblige - met admirablement bien en valeur tous les instrumentistes, offrant une rondeur bienvenue à la basse de Ben Martin, et matifiant la batterie de Tim Keeley, qui peut s’en donner à cœur joie lors de ses numéros en up tempo. D’ailleurs, l’album est marqué par ce beat frénétique, qui évite de tomber dans la mélasse des bons sentiments trop prononcés, et les chansons sont volontiers agressives, restant toutefois dans les balises d’un Hard Rock harmonieux. Cela dit, STARDUST ne se prive pas pour emballer les débats, retrouvant la fougue d’un SWEET à l’occasion du refrain explosif de « Eye To Eye », autre tube incontestable. Mais comment mettre un titre en avant au détriment d’un autre lorsqu’ils ont tous l’ampleur de tubes imparables des années 80 ? Et le tracklisting prend des allures de boom eighties menée par un DJ impeccable qui connaît ses références américaines sur le bout des doigts, et qui exhume des perles AOR inestimables (« Hey Mother »).
Mais outre les compositions immaculées, l’autre atout de Highway to Heartbeak reste la voix incroyable de pureté et de puissance d’Adam Stewart, capable de rivaliser avec les Jami Jamison et autres Steve Perry, tout en gardant cette touche européenne plus souple et moins démonstrative. Mais lorsque l’homme grimpe dans les aigus, il ne fait pas semblant, et se montre capable d’enflammer n’importe quel couplet classique, alors que les soli de Facey retrouvent l’incandescence du légendaire Neal Schon. Une formation très en place donc, humble mais consciente de ses moyens, et ayant le culot de reprendre à sa sauce du Pat Benatar en y ajoutant une partie plus personnelle. Tous les amateurs de Hard Rock/AOR calibré années 80 risquent donc de se fédérer autour de ce groupe, et chacun choisira son chapitre préféré pour mettre en avant les nombreuses qualités des hongrois, même si l’entame « Runaway » n’a rien à envier en termes d’intensité à son pendant Bon JOVIen, ou si « Perfect Obsession » n’aurait pas dépareillé sur le meilleur album de SLAUGHTER ou sur une compilation d’inédits de DEF LEPPARD. Quoiqu’il en soit, STARDUST incarne à merveille la relève de la garde en Europe, et prouve qu’un petit groupe de Budapest peut finir par attraper ses rêves avec de l’obstination, un peu de chance et beaucoup de talent. Je plains sincèrement les prochains groupes de Frontiers sortant un album devant se mesurer à Highway to Heartbeak. Car la comparaison risque de se transformer pour eux en Highway to Hell.
Titres de l’album:
01. Runaway
02. Heartbreaker
03. Bullet To My Heart
04. Perfect Obsession
05. 2nd Hand Love
06. Shout It Out
07. Can’t Stop Loving You
08. Eye To Eye
09. Hey Mother
10. Blue Jeans Eyes
11. The River Is Rollin’
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36