Celui-là, je l’ai choisi pour deux raisons. La première, sa pochette qui tue vraiment les yeux, et qui m’a rappelé le Black Moon Rising de Harley Cokeliss avec Tommy Lee Jones. La seconde, la voix vraiment démente de Daniel G., sorte de monstre de Frankenstein créé à base de cordes vocales et de morceaux de gorge de Paul Baloff, Dawn Crosby, Gerre de TANKARD et Sean Killian de VIO-LENCE. J’avoue avoir rarement entendu un timbre de voix aussi hystérique et méchamment suraigu, capable de transcender à ce point un Thrash de facture parfaitement classique, au point de le transformer en bacchanales infernales organisées par des démons lubriques et autres succubes vénéneuses et maléfiques. Car admettons-le, en dehors de cette caractéristique unique, la musique des allemands de FUTUREPHOBIA est très générique, et symptomatique de la vague germaine de Metal baston des années 80. Ils s’en honorent même, et leur baptême même souligne cette aversion du futur et de ses déviations à venir, et cet amour inconditionnel voué au Metal le plus incorruptible des eighties. Nous en venant du nord de Dortmund, Max, Simon, Daniel, und Julian nous offrent sur leur bio un résumé à la Zola, évoquant leurs parents mineurs soudainement privés de leur travail, et leur jeunesse passée dans les bunkers à jouer une musique de sauvages qui n’allait pas tarder à se matérialiser sous la forme d’une démo, Nuclear Party Shelter, publiée en 2018. Cette maquette posait donc les fondements de leur art, art qui repose sur un principe simple : piller le back catalogue des anciens pour en refourguer les riffs les plus éprouvés, et ainsi s’affilier à la vague nostalgique actuelle avec crédibilité. Et effectivement, le résultat, sans être transcendant est crédible, enthousiasmant et presque euphorisant, pour peu que l’on parvienne à mettre de côté les évidences les plus lénifiantes.
Ces évidences, ce sont évidemment des influences, celles du Thrash de la Ruhr d’il y a trente ans, ce que le titre Highway to the Ruhrzone évoque sans prendre de gants. On retrouve donc dans la musique des allemands tout ce qui a fait la richesse du patrimoine bordélique de leur pays, avec un amalgame rigolo de tendances DESTRUCTION renforcées par des allusions cocasses à TANKARD, DEATHROW, LIVING DEATH, j’en passe et des moins importants, la production de l’époque étant l’une des plus pléthoriques de l’histoire. Mixé und masterisé par Andy Classen au Stage-One-Studio, Highway to the Ruhrzone n’est pas l’épiphanie du siècle, mais bien un solide petit EP qui fait du bien aux oreilles, et qui nous permet de renouer avec un passé qui est sans cesse évoqué par la nouvelle génération. On y retrouve donc tous les réflexes d’époque, ces riffs tronçonnés avec fermeté, ces rythmiques franches et véloces, mais surtout, ce chant parfaitement atypique qui nous évoque un exorcisme ayant mal tourné, et supervisé par les plus allumés des vocalistes Thrash soudainement convertis aux cérémonies d’expiation. Daniel G, de ses invectives incroyables, se transforme en hyène rigolarde et prête à dévorer un nouveau-né abandonné sur le bord de la route, et parvient à sublimer des titres de facture très classique qui sans lui, auraient eu beaucoup de mal à décoller. Certes, les chœurs typiquement germains en arrière-plan soutiennent bien ses harangues, mais entre des guitares qui ne s’aventurent jamais en dehors de leur zone de confort, un tandem basse/batterie des plus formels, et des thèmes qu’on peut siffloter à l’avance sans les connaître, cet EP peut remercier son incroyable chanteur d’avoir un timbre aussi étrange et vrillant.
L’ensemble tient donc largement la route, parvenant à retrouver les sensations éprouvées entre 85 et 87 entre Berlin et Brème, mais se montre encore un peu tendre pour prétendre au rang de découverte fondamentale. Avec seulement quatre morceaux pour douze minutes de musique, les FUTUREPHOBIA ne parviennent pas encore à nous convaincre du caractère indispensable de leur pratique, et laissent parler les automatismes sans prendre le moindre risque. Certes, la production très clean d’Andy « HOLY MOSES » Classen confère à cet EP un professionnalisme indéniable, mais en se satisfaisant de structures déjà largement éprouvées et usées, les allemands restent en terrain trop connu pour impressionner. Leur Thrash est léger, fun, légèrement Crossover, mais pas assez rapide pour rendre fou, pas assez intense pour nous éviter de bander mou, et demande encore quelques années de maturation pour vraiment exhaler la violence. Highway to the Ruhrzone reste donc un truc sympa pour meubler un quart d’heure d’attente à la CAF ou patienter jusqu’à la sortie d’un produit plus attendu, mais n’atteint jamais l’intensité de ses références avouées. Dommage, mais la Ruhr ne s’est pas faire en un jour, alors laissons leur le temps de murir pour nous faire frémir. Mais bordel, quelle voix encore une fois…
Titres de l’album :
01. Too Bad for Skating
02. Unacceptable Conditions
03. Ruhrpott, Du Hurensohn
04. To the Dragon We Ride
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