Un album qu’il était temps qu’il sorte qu’il était attendu depuis des années.
Alors, oui les gars, j’étais là en 2016 pour entretenir les masses de la qualité intrinsèque de votre superbe pétard Voices, mais je commençais à me demander si mon concert de louanges ne méritait pas modération a postériori. Six ans ??? Six ans de silence pour un groupe comme le vôtre est inexcusable, mais aujourd’hui, je comprends pourquoi il vous a fallu autant de temps pour remettre le couvert. Parce qu’à l’instar de certains de vos collègues comme FULL OF HELL, NAILS ou autres exemples notables, vous ne prenez pas le Grind par-dessous la jambe, vous contentant de tronçonner une idée en vingt-deux tranches pour flatter les plus bas instincts des maniaques du Noisecore vite enregistré et vite oublié. Et Hiss, et sa formule de serpent en traquenard est la preuve la plus probante que le Grind, manipulé par des gens intelligents, est un genre incroyablement fertile et un défouloir génial.
WORMROT ou la classe internationale. Des samples qui font mal au Harsh MERZBOW-style, des accélérations fumasses, un mélange de voix incroyablement persuasif, des rythmiques qui font du bien aux cervicales, et une énergie globale à réchauffer la calotte glaciaire pour de bon et faire naviguer les ours sur les eaux froides jusqu’à Singapour.
WORMROT ou le soin apporté à des chansons qui en sont vraiment, même longues d’une poignée de secondes. Je ne changerai finalement pas d’avis et continuerai d’affirmer que le trio Rasyid (guitare), Arif (chant) et Vijesh (batterie) est l’un des plus louables du marché en termes de violence brute, et ce quatrième album est peut-être la meilleure chose qui soit arrivé à la discographie de ces branques qui foncent droit devant, mais avec un plan. Celui de conférer au Grind ses lettres de pure noblesse avec riffs mémorisables et ambiance génialement dansante (« Seizures », sorte de cock-rock de première classe qui évoque avec acuité une crise de priapisme en plein bordel), mais aussi ces fulgurances totalement épidermiques qui ne laissent même pas le temps de réciter un Avé Maria tronqué (« Unrecognizable », « Shattered Faith », même pas trente secondes à deux, c’est abusé mais on aime ce culot).
WORMROT parce que du Grind d’amoureux qui cajolent le style pour le rendre encore plus létal dans la séduction. Difficile de résister à une œillade aussi musclée que « Voiceless Choir », avec son solo mélodique pur Heavy Metal pour tromper la plèbe sauvage. Avec cet album, Earache remonte le temps et revient à ses jeunes années de label top Grind, celui-là même qui révéla NAPALM DEATH et autres tronches en biais.
WORMROT et ce mélange de voix de tête et de chœurs Hardcore, pour un voyage dans les bas-fonds de Singapour, entre tripot de jeu et bordel de troisième classe. Véritable B.O d’une vie bordélique qui cherche à se mordre la queue, Hiss vibre de la langue comme un cobra, et plante ses crocs dans votre joie de vivre, pour y laisser une plaie béante à sucer avec une grosse ventouse de bouche. Entre Noise malmené, Indus maléfique et Grind génial, ce nouvel album est une petite merveille en soi, un petit miracle de production claire et puissante et de blasts qui frappent, cognent, tandis que la guitare dégaine de véritables riffs, et pas de simples prétextes à emballer les débats. Avec un titre comme l’assourdissant « Grieve » dans la besace, les trois olibrius font le deuil d’un Grind prévisible, et tendent des pièges Hardcore, Metal, Thrash et même Mosh, pour sublimer cette agressivité dans l’ultraviolence que nous aimons tous au-delà du raisonnable. En résulte un album d’une trentaine de minutes qui passe beaucoup trop vite et qu’on se repasse pour le plaisir, comme le dirait Herbert Léonard.
« Sea of Disease » est une petite merveille de percussions tribales, « Noxious Cloud » une folie collective d’une minute tendance Crust enragé et film de zombies catégorie III, « Desolate Landscapes » un défouloir fantastique pour régler son compte à cette routine mortifère, et finalement, tout le tracklisting est un hommage rendu à l’un des styles les plus extrêmes, qui le devient encore plus entre les bonnes mains. Et les mimines des WORMROT cousent avec soin un costume de superhéros façon « Le Grind sauvera vos âmes et la ville », et tricotent dans leur coin au fond d’un atelier crasse des déclarations d’amour fast as a shark, terminant leur parcours sur un sommet de brutalité pour mieux nous laisser exsangue, l’âme en vague, et le réchauffement climatique bien réel.
Messieurs, je n’ai même pas besoin d’être magnanime pour excuse votre long silence. Votre quatrième album est l’excuse la plus sincère qui soit, et me rend heureux de retrouver l’un des groupes les plus inventifs de sa génération. Vous êtes doués, et vous avez la politesse du génie, ce qui vous permet de faire oublier tous les manquements que vous avez causés.
WORMROT ou la sublimation des excès les plus débridés. Sans aucun jeu de mot douteux s’entend.
Titres de l’album :
01. The Darkest Burden
02. Broken Maze
03. Behind Closed Doors
04. When Talking Fails, It's Time for Violence
05. Your Dystopian Hell
06. Unrecognizable
07. Hatred Transcending
08. Doomsayer
09. Pale Moonlight
10. Seizures
11. Voiceless Choir
12. Grieve
13. Sea of Disease
14. Noxious Cloud
15. Shattered Faith
16. Desolate Landscapes
17. Spiral Eyes
18. Vicious Circle
19. Weeping Willow
20. All Will Wither
21. Glass Shards
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