One-man-band parfaitement obscur, LE PROCHAIN HIVER tente de se mettre à la hauteur de son baptême pour nous proposer le Black le plus froid de ce chaud mois de juin 2021. Comme tout bon concept mystérieux qui se respecte, le groupe ne prend même pas la peine de proposer des pages officielles, et ne doit sa courte bio qu’à son label français Drakkar Productions. C’est par son biais que l’on apprend que LE PROCHAIN HIVER est la nouvelle direction emprunté par Hylgaryss, ex-WINTER FUNERAL, autre projet qui méritait bien son nom. Et si j’en juge par le contenu de cet Hiver ’96, celui-ci fut plutôt rude, déprimant, mais étrangement mélancolique dans les faits.
Se reposant sur des bases de BM classique à la norvégienne, Hylgaryss tisse donc des trames, sculpte des ambiances musicales congelées, et nous oppose la rigueur d’une neige éternelle enterrant tous nos espoirs futiles sous une épaisse couche de draps blancs. Entre violence âpre et mélodies prononcées, ce premier album a donc du cachet, et du charme à n’en point douter, puisqu’il propose autre chose qu’un simple Raw Black nordique prévisible au possible, ou un DSBM déjà pendu avant d’être écouté. L’instrumental se situerait donc en convergence de ces deux options, avec des blasts omniprésents dès « Au Commencement », qui se battent avec un clavier prépondérant et harmonieux, mais aussi des couches de vois éthérées qui créent un climat de mystère et de confinement tout à fait délicieux.
Structuré autour de sept longs morceaux, dont un de plus de douze minutes mais aussi un interlude de moins de deux, Hiver ’96 est très professionnel, et parfaitement enregistré. Exit les sons de casseroles et autres bruitages à peine discernables, ici le propos est intelligible, et au vu de la qualité de la musique, on ne peut que s’en réjouir. Et si « Funeral » continue sur la même piste en suivant les mêmes pas dans la forêt, « Pure » semble durcir le ton, réduire la lumière à la portion congrue, et s’aventurer sur un chemin plus escarpé. Tirant son inspiration des années 90, s’éloignant de l’avant-gardisme de notre scène nationale, réfutant tout principe d’évolution trop flagrant, Hylgaryss développe son propre univers, rétrograde, mais pertinent. On prend beaucoup de plaisir à savourer ces cassures en mid qui offrent un peu de poésie létale à l’ensemble, et les compositions prennent beaucoup d’ampleur, sans remplir le vide par…du vide.
Sans casser les codes, mais en les détournant et les détourant à son propre bénéfice, l’auteur nous propose donc un voyage entre décembre et mars, et évoque toutes les nuances de cette saison jugée si morne par les amoureux du soleil estival, mais si enivrante et riche pour les passionnés de solitude et d’ascétisme. On pourra néanmoins reprocher au compositeur sa façon un peu facile d’avoir recours aux mêmes gimmicks pendant quarante-huit minutes, en laissant toujours ce clavier et ces chœurs proposer des breaks qui deviennent convenus avec le temps. Mais en appréhendant le principe comme un mantra hypnotique, on plonge dans une œuvre concentrique, qui reprend le système de redondance des saisons.
Le gros morceau, « Solstice », ose enfin s’éloigner d’un schéma trop bien établi, et nous happe dès son intro de guitare sourde. Proche d’un Folk Metal d’obédience Viking, rappelant les longues suites du BATHORY de la fin des années 80, ce titre aussi épique qu’un combat dans la neige est parfaitement fascinant, et toujours fidèle aux principes d’Hylgaryss. Mené tambour battant, ses images mélodiques évoquent quelques gouttes de sang souillant la pureté hivernale, pour un cycle des saisons célébrant la mort avant la renaissance. C’est peu ou prou le thème qui se dégage de ce premier album, aux textes hurlés d’une voix rauque et macabre en français, et qui souligne les capacités d’un musicien sympathique et attachant, sachant pertinemment ce qu’il fait et ce qu’il aime.
Il est tout à fait possible de trouver ça trop répétitif, il est tout à fait raisonnable de se montrer hermétique à cette poésie du désespoir, mais on ne peut nier les qualités d’un album qui en étale beaucoup. On espère que la suite des évènements brisera un peu les chaînes qui attachent encore les motifs musicaux de façon trop serrée, mais on ne peut qu’apprécier ce parti-pris bien loin des canons actuels de la scène française, parfois un peu trop ambitieuse et élitiste.
Titres de l’album:
01. Au Commencement
02. Funeral
03. Premier Hiver
04. Pure
05. The Wolf and the Sun
06. Solstice
07. En Attendant Mon Tour
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