Un homme, un groupe. Les musiciens de Black Metal sont à ce point misanthropes qu’ils ne supportent même plus de composer de la musique à plusieurs au sein d’un véritable groupe. Alors ils besognent seuls dans leur coin, élaborent des albums bricolés avec amour, histoire de perpétuer la légende et garder la flamme de la bougie allumée. Dernier exemple en date, NOCTILUCENT, qui sort son premier long en ce court mois de février.
NOCTILUCENT est Conqueror Coughinwraught (ECLIPSUS, SERPENTSHRINE) et Conqueror Coughinwraught est Connor Randlett, originaire de Norfolk en Virginie. Tête pensante d’un projet très axé sur la nostalgie, Connor Randlett nous propose donc sa version des faits, en se basant sur un BM de tradition et d’obédience nordique, rappelant méchamment ce que DARKTHRONE a pu faire de plus sombre et traînant. Et autant dire que le bonhomme s’en tire bien, et signe un hommage tout à fait crédible et enthousiasmant, malgré un cruel manque d’idées novatrices.
Mais là n’est pas le propos. Disposant d’une production honorable et du support du label français Drakkar Productions, Hollow Moon se propose de revisiter la théorie de la lune creuse, théorie fumeuse d’un satellite qui serait au choix un vaisseau extraterrestre ou bien une enveloppe vide. Evidemment, ces théories fantaisistes largement utilisées dans la science-fiction ont été mises à mal depuis l’analyse de la structure de la lune, mais servent encore de base d’inspiration pour quelques artistes en mal de concept biaisé.
Si la lune est creuse, alors, que peut-on trouver à l’intérieur ? Des aliens ? Le Diable ? Dieu ? Une civilisation ancienne ou alors…du vide ? Si l’on en croit les pistes suivies par NOCTILUCENT on y trouve surtout de la solitude, du désespoir, de la noirceur, et tout un cortège de sentiments diffus exprimés par le biais d’un BM froid, calculé, processionnel et particulièrement aride.
Se basant sur un principe d’évolution pesante, ce premier album fait la part belle à un mid-tempo soutenu, et défendu cordes et médiator par une guitare lancinante, acide, et terriblement mélancolique. D’ailleurs, quelques accès de tristesse sont palpables sur « Luminous Nox Aequanimitas », qui essaie de séduire par le truchement d’arpèges fielleux, mais quelque part assez romantiques…sous la lumière de la lune.
Très attaché à ses valeurs anciennes et fiables, Conqueror Coughinwraught évite de copier à la lettre les psaumes diaboliques de ses ancêtres européens, et s’accroche à un concept de BM à l’américaine qui ne rechigne pas à admettre ses influences. On peut se montrer frustré par ce tempo qui refuse de s’affoler, mais on ne peut qu’être conquis par cette ambiance confinée, nocturne, et ces psaumes éructés d’une voix lointaine.
D’autant que l’homme ne crache pas sur un brin de N’Roll, comme en témoigne l’accrocheur et trépidant « The Twilight Veils », propulsé par plusieurs riffs largement mémorisables et efficaces.
De l’intelligence donc, dans la composition et les arrangements, avec ce petit plus qu’on apprécie de la part d’un artiste qui se cantonne à ce qu’il connait le mieux.
On admettra en outre que le final « Cosmic Absence » offre une porte de sortie tout à fait honorable et appréciable, sans que la structure même de l’album ne soit remise en cause. Entre progressif timide et atmosphérique modeste, Hollow Moon creuse à la cuillère, et cherche à l’intérieur de la lune de quoi alimenter ses fantasmes les plus morbides. Tournant aussi rond que la Terre est plate, NOCTILUCENT est un aparté sympathique entre deux sorties plus conséquentes, et une démonstration de non obsolescence d’une scène qui certes, verse parfois dans la nostalgie, mais qui reste tournée vers l’avenir…
…en utilisant parfois les méthodes du passé.
Titres de l’album:
01. Nightsky Ritual
02. Aural Reverence
03. Luminous Nox Aequanimitas
04. The Twilight Veils
05. Cosmic Absence
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