Il y en a comme ça qui peuvent faire tout ce qu’ils veulent, mais rien à faire. Ils essaient de refaire le coup, ils tentent de se racheter une conduite, de s’adapter à l’air du temps, mais toute tentative est vaine. Car à chaque fois, le public s’en revient dans le giron rassurant de leur heure de gloire, arguant du fameux « Mais à part « ______________ » (remplir le vide entre les guillemets), ils n’ont rien fait d’autre, si ? ».
Dans le meilleur des cas, ce « __________________ » se remplit avec le nom d’un album phare, mais dans le pire, il se contente d’être comblé par le titre d’un morceau. Ou deux à la rigueur. Et dans le cas très précis de QUIET RIOT, ce fameux « ______________ » se voir toujours noirci à grands coups de « Cum on Feel the Noize » ou « Mama, We’re All Crazy Now ». Je ne parle évidemment pas là du musicologue amplifié lettré qui admettra l’importance du groupe sur un LP comme Metal Health, ou qui reconnaîtra la qualité intrinsèque d’un Quiet Riot III ou d’un Quiet Riot tout court, et qui finira par trouver un semblant de consensus sur le côté anecdotique mais plaisant d’un Rehab. Je parle du grand public, qui s’accroche à ses tubes du passé comme à ses certitudes du présent, et qui de toutes façons, bouclera toujours ses analyses sommaires d’un « Mais à part « ______________ » (remplir le vide entre les guillemets), ils n’ont rien fait d’autre, si ? ». Admettons le postulat, et avançons. QUIET RIOT, pour beaucoup de hard-rockeurs, reste quand même le groupe d’un album mythique, défonçant le Billboard en 1983, ou d’un autre côté, le tremplin qui permit au magique et regretté Randy Rhoads de se faire un nom et de se faire remarquer par Ozzy. En dehors de ça, pas grand-chose, et pourtant, la carrière du groupe mérite qu’on s’y attarde. Si pour beaucoup encore une fois, le nom du groupe restera éternellement associé à celui de son chanteur/grande gueule Kevin DuBrow, d’autres sauront que le grand Paul Shortino y a associé son talent, et que depuis deux ans, James Durbin fait ce qu’il peut pour faire oublier Jizzy Pearl, qui lui-même essayait d’assurer la transition post comeback. Alors, aujourd’hui, que signifie le nom de QUIET RIOT pour le public Rock et Metal ? Pas grand-chose il faut bien l’avouer, même si les efforts des musiciens impliqués est à souligner.
Frankie Banali, seul membre à avoir joué sur tous les enregistrements du groupe s’accroche, continue, aux côtés de son compagnon de route Chuck Wright. Ils constituent tous les deux la légendaire section rythmique du quatuor et surtout, le garant de son héritage et de sa crédibilité. Alors à l’annonce d’un nouvel album (le quatorzième) à paraître sur Frontiers, tout le monde se demandait si Hollywood Cowboys allait mériter son titre, et surtout, s’il allait offrir quelque chose de différent de Road Rage, sorti il y a deux ans. Certes, le Far-West est bien enterré dans le passé, les musiciens de cette trempe savent depuis longtemps qu’ils ne trouveront plus d’or ni de platine en sortant des disques pareils, la Californie n’est plus l’Eldorado d’un Hard-Rock chatoyant et chamarré, mais peu importe. La foi est toujours là, et la qualité aussi. Car il est toujours aussi difficile de critiquer un album de QR sans souligner cette fameuse qualité d’interprétation qui caractérise les instrumentistes qui en ont derrière eux, et qui savent exactement ce que leur public attend. Mais comme tout le monde le sait, donner aux fans ce qu’ils attendent ne suffit plus depuis longtemps à faire un bon album (depuis les BEATLES probablement, ce qui ne remonte pas à la semaine dernière), et si Hollywood Cowboys confirme que les américains ont toujours des choses à dire, il confirme aussi que le discours n’est pas toujours des plus fascinants, ni des plus variés. Pourtant, Banali, producteur de l’œuvre, argue d’une ouverture plus grande de ce nouveau chapitre de la saga, ce qui n’est pas flagrant à son écoute. Et après plusieurs heures passées à tenter d’en percer les mystères d’innovation, la conclusion est flagrante. Si Hollywood Cowboys est le travail le plus hétéroclite et diversifié de la bande à Frankie, alors le toujours fringuant cogneur à la mémoire courte.
Je l’avoue, et avec un peu de tristesse, je me suis souvent ennuyé à l’écoute de ce LP. D’une, justement à cause d’un fait en totale contradiction avec les assertions de l’un de ses auteurs. Hollywood Cowboys est d’une linéarité flagrante dans le fond et la forme, alignant des morceaux de Hard Rock traditionnel, qui certes ne s’accrochent pas forcément à la nostalgie, mais qui restent difficiles à dater. A mettre en cause, la production, sèche, sans réel relief, qui place la batterie et le chant méchamment en avant au détriment de la noble guitare, souvent en retrait. C’est profondément marquant sur le hit d’intro « Don't Call It Love » qui semble avoir relégué les cordes à l’arrière-plan le plus caché, et qui souffre d’un manque de dynamique étonnant. Dommage pour Alex Grossi, enterré dans le mix, et qui fait pourtant ce qu’il peut pour faire rugir son instrument, en vain. Ensuite, et j’ai beau me faire violence pour accepter son timbre nasillard et ses inflexions lyriques, la voix de James Durbin, qui semble à chaque respiration vouloir rappeler quelle American Idol il fut, et qui finit par nous fatiguer de ses envolées opératiques qui cherchent à intégrer du CRIMSON GLORY dans du MÖTLEY CRÜE. Ensuite, et pas des moindres reproches, une uniformité créative qui semble se contenter du minimum syndical et de la copie parfois pure et simple du ZEP, déguisée en hommage à la scène californienne des années 80. Certains morceaux, plus agités que la moyenne pâtissent d’un manque évident d’investissement, et ratent le coche, comme « In The Blood » qui aurait pu être un tube si le riff ne s’ingéniait pas à faire du Page du pauvre et à le répéter ad nauseam. Mais à vrai dire, et à rares exceptions près, aucune des chansons de ce nouvel album ne s’illustre vraiment. Soit le son, soit le chant, soit la paresse d’innovation plombent l’ensemble, et mis à part le sinueux et légèrement planant « Heartbreak City », « Insanity » et son intro sympathique débouchant sur du VAN HALEN de b-side, ou à la rigueur « Wild Horses » et son tempo sautillant sur fond de parfum Glam, rien ne vient vraiment nous faire trépigner, nous émouvoir ou nous bousculer.
Sans être un mauvais disque, Hollywood Cowboys est donc loin d’être une réussite, et les mauvaises langues pourront donc s’en retourner nous les briser sur le vieux refrain du « Mais à part « ______________ » (remplir le vide entre les guillemets), ils n’ont rien fait d’autre, si ? ». Et cette fois-ci, ils n’auront pas vraiment tort.
Titres de l’album :
01. Don't Call It Love
02. In The Blood
03. Heartbreak City
04. The Devil That You Know
05. Change Or Die
06. Roll On
07. Insanity
08. Hellbender
09. Wild Horses
10. Holding On
11. Last Outcast
12. Arrows And Angels
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