Soldes, deuxième partie. Pas plus enclin que tout à l’heure à vous refiler du reconditionné pour chalands inattentifs, je suis cette fois-ci parti du côté d’Asheville, Caroline du Nord, pour y rencontrer une bande de maniaques du Hardcore qui s’avouent eux-mêmes « plutôt gauches avec les réseaux sociaux ».
Ce qui ne les empêche pas d’avoir proposé en décembre dernier un nouvel EP, faisant suite à quelques œuvres antérieures.
On doit donc aux BUSTED CHOPS un premier longue durée, Illumignarly (que je vous recommande chaudement, d’autant qu’il est gratuit), paru en décembre 2015, et un premier EP, Oh, Man, proposé en avril 2013, qui vous permettront de faire le tour de la question Hardcore étrange et subtilement déviant dans ses influences.
Home, dernier né caché sous une pochette fleurant bon la civil war US, n’est pas plus direct que ses aïeuls, et se complait toujours dans ce mélange étrange entre Metal un peu branque, Hardcore en montagnes russes, et emballage cadeau un peu biscornu, qui empêche d’en entrevoir les tenants et aboutissants.
Le quintette (Gio – chant, Tyler Rathbone et Jordan « Snazz » Taylor – guitares, Ryan Gould – batterie et Daniel « Thaxan » Lee – basse) n’est pas vraiment du genre à se laisser amadouer par les sirènes de la facilité, même s’il résume sa démarche par un caustique « on fume le porc et on balance la sauce ».
Pas étonnant dès lors que leur barouf soit un peu barré sur les bords et vous enivre de ses sonorités excentriques et légèrement allumées.
Alors, les keywords s’accumulent sur leur Bandcamp, Punk bien sûr, Fastcore, Grind, Hardcore, Powerviolence, autrement dit, tous les courants susceptibles de faire un maximum de bruit, quoi que leur musique soit plus disciplinée dans l’indiscipline qu’elle n’en a l’air.
Huit morceaux pour neuf minutes, c’est assez bref, mais suffisamment long pour ne pas comprendre grand-chose. Dans un désir de résumé tué dans l’œuf, je pourrais vous dire que le mystère est insoluble dès l’entame « A Long Way From Home », qui évoque tout autant les OLD qu’ACID BATH, dans une version rurale bien crade avec salopettes tâchées et whiskey de contrebande pas vraiment bien planqué.
Mais comme « Dino » accélère un peu le tempo, il m’est impossible de rester dans le vague, et j’invoque à ce moment-là le spectre d’un Powerviolence léger et rigolard, qui place en avant une basse pas vraiment retard, qui claque et frappe comme une grosse pogne NYHC de tradition.
Le chant de Gio, hyper nasillard et geignard peut rebuter les plus logiques d’entre vous, mais surfe sur un instrumental un peu bizarre qui ne rechigne pas à trop faire cuire le lard (« Failure Blues », qui en effet ne suggère pas un quelconque succès mais traite le Blues comme une complainte glauque pour dialogue de sourds).
La manière vaut le panache, et les BUSTED CHOPS découpent le gras à leur rythme, se permettant même quelques taillades impromptues à la MACABRE sur le morceau éponyme qui nous ramène aux plus grandes heures de ce Thrash un peu Thrashcore que les allumés des serial-killers proposaient à l’époque sur Grim Reality.
Un peu Sludgecore/Doom lorsque la forme est aux abonnés absents (« Blood Of The Mountain », sorte de vomissement matinal de quarante secondes qui fait mal), et qui trouve écho sur le morceau suivant « Syringe Symphony », pas plus en forme et se trainant le long d’un tapis de riffs sombres enfoncés dans le parquet par une basse pas vraiment gironde.
L’influence ACID BATH bucolique/maladive est vraiment tangible sur ce morceau, comme si des musiciens pas vraiment au niveau tentaient d’en singer l’épaisseur des plus gros morceaux sans vraiment savoir affuter leur couteau.
Un peu de Rock n’Core sur « A Short Way From Hell », bien que le mid tempo soit écrasant comme il faut, et les guitares dissonantes comme un vieux tonneau, alors que la fermeture des portes « Depression Sermon » se fait la grosse clé Metal à la main, un peu PANTERA louche sur les bords, avant qu’un break aussi insolite qu’imprévisible fasse dégénérer les choses en gigue de campagne un peu plus débridée qu’elle n’aurait dû l’être (genre un déluge Powerviolence final pas vraiment dansant).
Alors en définitive ?
Et bien les BUSTED CHOPS sur Home nous proposent une visite guidée de leur chaumière pas vraiment rangée.
On y trouve sur les étagères Hardcore de jolis trophées de chasse Thrashcore, des têtes de sanglier Metal, et quelques relents de Powerviolence émanant de la cuisine qui ne rassurent pas quant à la date de péremption des produits en question.
Mais, ne faisons pas la fine bouche puisque d’ordinaire la chose Core est plutôt linéaire, et que ces trublions y injectent un peu de dérision.
Un EP dont la musique est à l’image de cette pochette au trait un peu grossier, qui fait la jonction entre un vieux Thrashcore un peu brouillon et un Metal/Hardcore qui déborde du chaudron.
Pas vraiment Docteur Quinn, plutôt Mon cousin Earl version 19ème.
Titres de l'album:
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