Si le nom de GRÄCE ne signifie encore rien pour la plupart d’entre vous, celui d’Isra Ramos évoquera certainement plus d’images musicales dans votre inconscient. Ce chanteur espagnol à la voix puissante, doublé d’un compositeur solide et d’un producteur capable est déjà fort de vingt ans de carrière, menant de front des groupes comme ALQUIMIA et AVALANCH, sans oublier AMADEÜS, pour compléter ces trois A gratifiés par l’agence internationale d’échanges Metal. Isra Ramos est donc contrairement à l’adage prophète en son pays, et peut se targuer d’avoir travaillé en compagnie d’Alberto Rionda, Mike Terrana, Dirk Schlächter et Jorge Salán, sans oublier ces tournées de par le monde en support de SCORPIONS, EUROPE, NIGHTWISH, RHAPSODY OF FIRE, ou ANGRA, parmi tant d’autres.
Mais aujourd’hui, place à la nouveauté, puisque l’homme n’est pas du genre à s’asseoir sur ses lauriers passés. Fort d’une envie irrépressible de proposer à ses fans de nouveaux morceaux, Isra a donc créé de toutes pièces l’entité GRÄCE, immédiatement hébergée par les italiens de Frontiers, trop heureux de donner chambre avec vue à ce nouveau concept de Metal moderne et mélodique.
Sur le papier, une fois encore, la formule est alléchante. Mais on connaît ces formules magiques qui s’éteignent comme un pétard mouillé sous la pluie, et la méfiance était donc de mise au moment de confier ses tympans à Hope, cet espoir vendu chèrement par Isra qui depuis la sortie de l’album, n’est qu’enthousiasme et motivation. Et le bougre assume totalement son changement d’optique, et son éloignement de la scène Metal actuelle par ces quelques mots bien choisis :
GRÄCE est un projet très important pour moi. C’est une nouvelle aventure que je pense fraîche et cathartique, et qui me permet de m’exprimer pleinement. Après avoir travaillé des années dans un cadre strictement Metal, je voulais tenter quelque chose de plus expérimental, quelque chose qui combinerait le Metal mélodique et des éléments électroniques, proposant divers parfums variés que je voulais tester.
Et le bougre en jouant la franchise a joué la bonne carte. En effet, loin des turpitudes d’un Metal espagnol d’obédience classique depuis les années 80, GRÄCE joue ouvertement sur la passion d’un Hard Rock moderne et typiquement américain, à la lisière d’un Metal alternatif hautement mélodique. En composant des titres efficaces et basés sur des refrains incroyablement catchy, Isra a donc choisi le camp de la séduction, mais a aussi pris le risque de s’aliéner une partie de son public fidèle qui ne se reconnaîtra pas dans ces morceaux truffés de gimmicks électroniques, d’arrangements futuristes, de syncopes synthétiques et autres astuces de studio plus ou moins évidentes.
Pur l’épauler dans cette tâche de distanciation, le chanteur s’est entouré d’une équipe jeune et dispo. On trouve donc à ses côtés quatre musiciens motivés, avec Alberto Román & Jordi Costa aux guitares, Jared Camps à la basse et Joel Marco à la batterie. Et la mayonnaise a pris entre ces cinq acteurs, qui ont donc pu dessiner un univers totalement différent, entre MUSE, SPACE ELEVATOR, DEVIN TOWNSEND, naviguant dans un espace aux étoiles Metal et aux trous noirs Pop, pour nous proposer finalement un véritable album décomplexé, et basé une fois encore sur des harmonies irrésistibles.
Pour vous convaincre de la validité du caractère grandiloquent du projet, jetez-vous immédiatement sur « The Nowhere Man » qui ramène à la vie un livret de comédie musicale de Broadway, avec ses chœurs angéliques, ses nappes vocales enchanteresses, avant d’imposer un beat élastique totalement Synth-Pop à figurer en bonne place sur la BO de Stranger Things.
Mine de tubes imparables, Hope est plus qu’un espoir, c’est une confirmation. Celle d’un musicien très attachant, et attaché à des valeurs de qualité. Ambitieux dans le fond, mais humble dans les proportions, Isra Ramos a choisi la voie de titres courts et percutants qui restent dans la mémoire et qui osent les emprunts les plus variés. On se laisse donc séduire par le boogie jazzy infernal de « Snow White (At The End Of The World) », incroyable tube radiophonique qui aurait fait les beaux jours des musicals les plus vus, mais aussi par des accès de sensibilité sincères, via « Fiona » qui semble synthétiser le parcours de ce chanteur à la voix puissante en moins de quatre minutes.
Je ne le cache nullement, GRÄCE est donc l’énorme surprise de cette nouvelle salve de sorties Frontiers. Un album décidément à part, que lequel aucune étiquette ne tient, et qui recèle en son sein des chansons fabuleuses, dont aucun détail ne semble gratuit.
« Atomic Heart » ou « Blind Love », Hard-Rock ou Modern Metal, « Together » ET « Atreyu », le choix est multiple, mais les avis se doivent de converger vers une vérité évidente : GRÄCE sonne comme un groupe à part entière, et enterre la concurrence sous d’épaisses couches de convenances. Hope est donc un véritable espoir, mais plus simplement, un disque qu’on écoute encore et encore, et qui mérite les plus grands stades pour prendre son envol avec l’ampleur méritée.
Titres de l’album :
01. Atreyu
02. The Nowhere Man
03. Blind Love
04. The Sinner
05. Snow White (At The End Of The World)
06. Evergarden (ft. Ronnie Romero)
07. Fiona
08. Together
09. Atomic Heart
10. Invincible
11. Hope
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
Première écoute décevante, la seconde plus convaincante. Malgré tout un peu déçu après le très bon World Gone Mad
29/04/2025, 08:26
Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27
Je veux une scène vivante et organique voilà tout. Je constate une baisse en qualité, la scène metal ressemble de plus en plus à un musé. Mon expérience c'est que tu as un bon groupe sur 4 dans une soirée live maintenant. Il y a pas si (...)
29/04/2025, 02:24
@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
28/04/2025, 19:40
@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
28/04/2025, 19:37
Super concert! Avec un peu plus de monde que l'année dernière, il me semble.La chronique résume très bien le sentiment qu'on éprouve dans une telle soirée. Loin de la hype et des touristes, des posers ou des haters(...)
28/04/2025, 19:19
Mince je l'aurais pris pour la revendre et me faire du fric sur ton dos, occasion ratée. Ceci dit je suis très fan du groupe en question.
28/04/2025, 18:42
Dernière minute !!! J'ai une place en plus que j'offrirai volontiers au premier à me répon(...)
28/04/2025, 15:56
Que de bons vieux souvenirs au Chaulnes metalfest ! Entombed, Summon (!!!), Garwall, Kronos, etc... Le tout dans une ambiance survoltée à chaque fois... L'orientation musicale à bien changée par contre à ce que je vois...
28/04/2025, 10:31
J'avais vu l'ancien chanteur de Maiden sur la tournée de son premier album après son licenciement. Je ne suis pas étonné qu'il soit toujours aussi généreux et débordant, à ce que je lis.
27/04/2025, 12:35