Le Death suédois, puis le Death n’Roll suédois, ENTOMBED, mais aussi le Crust suédois et anglais, voici quelques données pour apprécier le premier album des bataves de DEFY THE CURSE, qui non seulement défient la malédiction, mais la transforment en bénédiction. Sans vraiment savoir de quelle malédiction ces gens-là parlent, il n’est guère difficile d’imaginer le point de départ de leur histoire. Fondé en 2016, et responsable d’un EP en 2018 (Defy the Curse), DEFY THE CURSE est un quatuor très grognon, très énervé, et même passablement agacé, qui a pris son temps avant de pondre sa première protestation longue-durée, qui évidemment rappellera bien des souvenirs aux fans d’un Death/Crust surgelé.
Sans aller jusqu’à dire que le groupe évoque un coït fugace entre l’ENTOMBED post-Wolverine Blues et le DISCHARGE de saison, autant dire que cette union pourrait être à l’origine de cette haine viscérale traduite en Hardcore et Metal.
Le principe est simple : une voix qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle du regretté Lars Goran Petrov, des riffs sombres et linéaires, une rythmique bloquée sur deux tempi, et vogue la galère, entre Metal et Core, pour mieux faire transpirer nos pores. De peur ou de joie, selon votre personnalité.
Boris Janssen (basse), Bjorn Surminski (batterie), Harold Gielen (guitare/chœurs) et Wouter Wagemans (chant) respectent donc une certaine tradition, mais explosent d’énergie dès les premières mesures de ce premier album. Un album sorti en début d’année, qui m’a complètement échappé d’ailleurs, mais, vieux motard que j’aimais, que je traite aujourd’hui puisqu’il mérite une attention nourrie.
Attention justifiée par une puissance à décorner les vieux, et une noirceur à rendre n’importe quel blanc-bec invisible. Le sentiment d’avoir affaire à un EP d’ENTOMBED est assez délicieux, puisque les hollandais évitent avec brio le piège de l’hommage un peu trop appuyé. Point de plagiat à l’horizon, mais plutôt des influences de saison, qui permettent à Horrors Of Human Sacrifice de concasser et de pulvériser, sans trop faire de tâches sur les passants égarés.
Avec un line-up stable depuis sa création, DEFY THE CURSE s’appuie donc sur une complicité et une complémentarité exemplaires. Et entre cette guitare qui donne l’impression d’être double, ce beat martelé comme à la parade d’un maréchal-ferrant, les étincelles charbonneuses d’une production copieuse, Horrors Of Human Sacrifice se pose comme postulat définitif d’une nouvelle génération peu encline à fermer les yeux sur les exactions.
Mais d’ailleurs, de quel côté penche la balance ? Celui d’un Death hardcorisé, ou celui d’un Crust deathmetallisé ? Les deux mon capitaine, et la recette est parfaite. Bousculé dès les premières mesures, le fan éventuel se voit oppressé par un son gras qui sent bon la HM-2 congelée, et par des compositions qui n’offrent que très peu de respirations. Aucune d’ailleurs, puisque les passages Heavy succèdent aux coups de colère noire comme le Hardcore du soir.
Inutile dès lors de mettre vos sabots pour aller cueillir des tulipes, puisque les Pays-Bas de DEFY THE CURSE sont loin des clichés de carte-postale, et plus proches de Pays-Bas-fonds, louches, empestant les égouts, et le désespoir d’une génération bradée sur l’autel de la rentabilité.
Laissez-vous tenter par cette atmosphère revancharde, entre le linceul moisi et le pamphlet choisi. Les constatations s‘accompagnent d’une bande-son bien grognon, et si le chant est encore un peu linéaire pour vraiment convaincre de ses mots, si l’instrumental respecte un peu trop les consignes de départ, le tout est aussi efficace qu’un gros pain dans la tronche ou qu’un coup de genou dans les roustons.
La colère n’a donc pas à s’en faire, ses adorateurs se comptent encore par milliers. DEFY THE CURSE fait partie des premières lignes du cortège, et le message hurlé dans le haut-parleur a de quoi donner des céphalées. Carabinées, et pas vraiment soulagées par un quelconque Advil ou Doliprane.
Titres de l’album:
01. Leading into the Realm of Torment
02. Existence Consumed
03. The Tower of Suffering
04. Endless Curse
05. Swarms
06. The Oppressor
07. Horrors of Human Sacrifice
08. Eidolon of the Blind
09. Desolate Void
10. Serpent Cult
11. Panopticon
12. Dreameater
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11