Je voulais créer quelque chose de différent de mes deux premiers albums, aller plus loin et essayer de me connecter à un esprit plus « 80’s moderne ». J’ai déjà essayé de combiner mes origines AOR/Melodic Rock avec des vibrations 80’s, puisque j’adore cette époque, pas seulement en matière de musique, mais aussi pour ses films. Les films des années 80 avaient toujours une bande originale d’enfer, et ont toujours eu une grande influence sur moi, spécialement dans ma jeunesse, quand je jouais dans FANTAZIA. Et alors que j’écrivais les chansons, j’ai passé beaucoup de temps à me concentrer sur mon jeu de claviers, à trouver les bonnes sonorités, tout en gardant la guitare et la voix en avant. Je voulais faire un album énergique, qui vous ferait traverser le temps, fermer vos yeux et éventuellement visualiser un court-métrage pour chaque morceau. En tant que compositeur, je n’ai jamais campé sur mes positions, et avec cet album, je voulais juste emmener tout le monde ailleurs, après cette période traumatique que nous avons tous vécu.
C’est ainsi que Tony MITCHELL présente son troisième album sous son propre nom, après avoir été leader de KISS OF THE GYPSY. Ainsi, trois ans après Beggars Gold et un an après Church of a Restless Soul, le musicien/compositeur remet le couvert tout en essayant d’agencer le plan de table différemment. Car malgré son désir d’ouvrir sa musique à des sonorités différentes, Tony n’a rien perdu de sa nature profonde, et nous propose toujours un énorme lot de mélodies fraîches, saines, et réminiscentes de l’esprit AOR en vogue dans les eighties.
Epaulé par Nigel Bailey (basse/chœurs), Eddie Antony (batterie), et le Rogues Gallery Rock Choir (chœurs), Tony a donc retroussé ses manches pour se mettre à la colle avec sa passion du moment, les bandes-originales de film des années 80, qui il est vrai laissaient une grande place au Hard Rock mélodique au creux de leurs sillons. Et en voulant mettre en place un système de cinéma pour les oreilles, le leader nous offre l’un des plus beaux voyages dans le temps de cette année 2021 pourtant chargée en trip passéistes de qualité, et de temps à autres, la sensation de se retrouver perdu dans les méandres de la ville de The Lost Boys ou dans les vestiaires de Rocky IV parait si réelle qu’on croit avoir retrouvé nos vingt ans et notre insouciance.
Car recréer une ambiance et retrouver une jeunesse nécessite des qualités de composition certaines. Il ne suffit pas de plagier tel ou tel artiste, mais bien de tenter le pari fou de la Comédie Musicale non-dansée, à la Rock of Ages sans les poncifs, et vu sous cet angle, Hot Endless Summer Nights est une réussite incroyable, qui donne parfois lieu à de petits miracles comme cet improbable et lyrique « Blame It On The Rock'n'Roll », véritable petit opéra de rue qu’on imagine sans peine chanté à mille voix dans les rues de Los Angeles en 1985.
A l’heure où beaucoup de groupes se contentent de reproduire des formules toutes faites, Tony MITCHELL nous offre donc une œuvre complexe, riche, dense, et pourtant appréhendable par tous les amateurs de Rock FM des années 80, ceux-là même qui passaient des heures les oreilles collées à la radio pour entendre le dernier tube à la mode. Et si le titre de ce troisième album à de faux-airs d’accolade à Richard Marx et son « Endless Summer Nights », et si les œillades à Tom Petty et son indémodable et immortel « American Girl » sont plus que prononcées sur ce même title-track « Hot Endless Summer Nights », Tony MITCHELL s’éloigne très vite des schémas les plus évidents pour se rapprocher des méthodes de VALENSIA ou DYNAZTY, combinant la grandiloquence harmonique d’un QUEEN et le réalisme mélodique d’un JOURNEY au sommet de sa forme. L’ajout permanent d’une armée de chœurs sur les passages les plus émouvants, l’utilisation à plein régime d’une guitare agressive, et ces nappes de chant velouté qui s’empilent les unes sur les autres font de cet album un gâteau à plusieurs épaisseurs que l’on déguste la bave aux lèvres et le sourire dans les yeux.
« Strong Enough » embrasse même les théories les plus chères à ce cher Jim Steinman, provoquant le dramatisme pour sublimer le grotesque du trop-plein, mais cette exubérance est parfaitement équilibrée par des morceaux tendus à vif, aux riffs acérés et à l’up-tempo galvanisant. Ainsi, « Drowning In A Sea Of Paradise » bondit de couplet en refrain, et nous entraine en collant dans les arcanes des eighties, courant sur les plages pour garder la forme, le walkman vissé aux oreilles.
Rock dur, Hard-Rock, AOR, Melodic Rock, Pop, Pomp Rock, comédie musicale, tout y passe, mais on est vite happé dans le vortex créé par ces compositions toutes majeures en plaisirs mineurs. Les ballades sont d’époque, et n’ont pas besoin de carbone 14 pour être datées, et lorsque les synthés prennent le dessus, on s’y croirait comme si Spielberg nous dévoilait les secrets de son prochain tournage nostalgique. Impossible de ne pas penser à FOREIGNER et STYX en écoutant « Caught In The Headlights », impossible de ne pas se déhancher sur les percussions synthétiques de « Neon Sky », impossible de ne pas évoquer SUPERTRAMP, Huey LEWIS ou MIKE & THE MECHANICS via « Leave The World Behind », et en tout cas, impossible de ne pas revoir les néons fluo, les coupes improbables, mais aussi de ressentir cette soif de vivre et cette joie d’exister, lorsque tout était encore possible et l’avenir déroulé devant nous.
En près d’une heure de musique, Tony MITCHELL nous ramène au meilleur de notre jeunesse, en employant quelques astuces éprouvées, en faisant clairement allusion à des sons et styles connus, en piquant de temps à autres un gimmick ou un lick, mais en le faisant en toute connaissance de cause et une sincérité désarmante.
Du coup, l’expérience est plus qu‘agréable, elle est vivifiante. Une adolescence retrouvée vaut plus que n’importe quel cadeau de Noël mal emballé, et Hot Endless Summer Nights ressuscite sous nos yeux ces soirs d’été sur la plage, avec les amis et les bouteilles, écrivant notre vie au rythme des vagues, des étoiles plein les yeux et de l’amour à revendre.
Titres de l’album:
01. Hot Endless Summer Nights
02. Can't Fight It
03. Blame It On The Rock'n'Roll
04. Strong Enough
05. Drowning In A Sea Of Paradise
06. Caught In The Headlights
07. Neon Sky
08. Leave The World Behind
09. Turn Back Time
10. With You In A Heartbeat
11. Faithless
12. Calling Mother Nature
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41